À l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux de réhabilitation de la route Sankoinsé-Koudougou, le 16 janvier 2020, le ministre de l’Urbanisme est monté au créneau lors d’une visite de terrain pour apporter des éclaircissements sur la gestion du foncier au Burkina, en présence des membres du gouvernement. Tour à tour, le ministre a apporté des informations relatives au programme des 40 000 logements, à l’épineuse question des promoteurs immobiliers et aux insuffisances de la loi sur le foncier.

Qualifiée de bombe à retardement à cause des nombreux évènements malheureux qu’il a provoqués au Burkina, la question du foncier demeure un boulet que traîne le gouvernement. Face aux critiques acerbes sur la gestion du foncier par son département, le ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet, a livré sa version des faits et fustigé la mauvaise démarche orchestrée par certaines personnes qui, selon lui, n’ont guère la maîtrise des dossiers sur le foncier. Pour le ministre, cette situation que traverse le secteur du foncier est déplorable et son souhait ardent est l’assainissement du secteur.

Des logements en construction

En effet, sur le programme des 40 000 logements, le ministre a reconnu que son département n’a pas atteint les objectifs escomptés par rapport au principe de départ du projet. Cependant, cette contre-performance ne relève pas uniquement du ministère. « Ce sont les textes qui règlementent le foncier. Ce qui a contribué à ralentir le programme », a-t-il déclaré.

Il poursuit en disant également que le problème est lié à la cession des terres par les propriétaires. Cette situation a par exemple créé des difficultés à son département à Manga pour la cité du 11-Décembre et a conduit à changer de site trois fois. Ainsi, pour mieux conduire ce programme en vue de résultats satisfaisants, des solutions doivent être prises et vite, à en croire le ministre de l’Urbanisme, Maurice Dieudonné Bonanet.

le ministre en charge de l’urbanisme Maurice Dieudonné Bonanet

En ce qui concerne les promoteurs immobiliers, le ministre a été catégorique. Pour lui, « il n’a jamais signé pour aucun promoteur immobilier une autorisation de lotissement. Mais à cause de la règlementation, il y a des transactions souterraines, c’est-à-dire que des promoteurs vont s’entendre avec les propriétaires des terres. Ces transactions n’engagent en aucun cas mon département. Cela révèle les insuffisances de la loi ». Contrairement à ce que d’aucuns pensent, le ministre a dit que son département a 120 dossiers de promoteurs.

En outre, il a tenu à souligner que le ministère donne une autorisation aux promoteurs qui veulent construire. Cette situation a conduit le ministère de l’Urbanisme à effectuer des contrôles et le rapport est prêt. Les résultats du contrôle vont passer en conseil des ministres et des décisions seront prises. Le ministre va plus loin et met au défi quiconque détiendrait des informations sur des magouilles du département avec un promoteur, à venir le voir.

Le ministère ne se reproche rien, bien au contraire ce sont les gens qui sont complices de la triche et viennent après crier, argue le ministre. Pour sortir de ce bourbier et assainir le secteur, la relecture des textes qui régissent le foncier au Burkina est indispensable, conclut le premier responsable du département de l’Urbanisation.

Issoufou Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net