A l’occasion du nouvel an, les autorités coutumières et religieuses du Burkina Faso se sont retrouvées le vendredi 10 janvier 2020 pour une cérémonie de présentation de vœux. C’est le palais de Sa Majesté le Mogho-Naaba Baongo, qui a servi de cadre à la cérémonie, mais également pour l’appel « Marchons sur les chemins de la paix » comme vœux de la nouvelle année, lancés par les leaders coutumiers et religieux.
En ce début d’année 2020, les autorités coutumières et religieuses du Burkina Faso, représentées par Sa Majesté le Mogho-Naaba Baongo, président du Conseil supérieur de la chefferie coutumière et traditionnelle, l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, le Cardinal Philippe Ouédraogo, le président de la Fédération des associations islamiques, Cheick Aboubacar Doukouré, le président de la Fédération des églises et missions évangéliques, le pasteur Henri Yé, ont d’une même voix adressé aux autorités politiques et au peuple burkinabè leurs vœux de santé, de prospérité et de paix.
Pour ces leaders, la paix représente le vœu le plus cher pour les fils et filles d’une même nation. Aussi, souhaitent–ils la paix dans les cœurs de chaque burkinabè, une paix grâce à la qualité de vie relationnelle qui contribuera au bonheur du Burkina Faso.
L’actualité sécuritaire préoccupante que vit notre pays, selon eux, les motive à adresser à tous un message pour persévérer dans l’espérance, face à la pression des forces du Mal contre la nation. Il est nécessaire pour les autorités coutumières et religieuses que les Burkinabè et les amis du Burkina Faso contribuent à trouver des formes d’engagement et des pistes de solutions face au phénomène, afin que le Burkina sorte grandi et plus fort. Pour ce faire, pour eux, il est urgent de définir de nouveaux chemins de dialogue à plusieurs niveaux.
Ainsi pour les leaders coutumiers et religieux, la lutte contre les forces du Mal concerne fondamentalement la question du lien social des populations. Pour cela, ils demandent l’union et la cohésion nationale contre les violences que subit le pays. Un renforcement du lien social qui nécessite qu’on taise les différences partisanes, qu’on promeuve la tolérance, qu’on travaille pour la réconciliation et l’inclusion et le respect de la vie.
Sur le plan politique, les autorités coutumières et religieuses, appellent tous les citoyens à une synergie d’actions porteuse d’un engagement au niveau national. La paix, diront-ils, ne peut être atteinte sans réconciliation, une réconciliation qui doit être ouverte et effective pour soutenir les initiatives de solidarité, notamment les déplacés et les Forces de défense et de sécurité.
L’appel du palais du Mogho-Naaba Baongo, demande aux gouvernants de travailler à la restauration de l’autorité de l’Etat, de continuer à œuvrer pour améliorer la gouvernance, à lutter contre la corruption, à demander l’expertise d’autres Etats plus outillés dans la lutte pour la sécurité et une attention au chômage, à la pauvreté et à la souffrance des populations.
A la communauté internationale, les leaders souhaitent un renforcement de la coopération sous- régionale et internationale pour un développement socio-économique harmonieux du pays. Et pour cela, le Burkina Faso a plus que jamais besoin de la solidarité, tant au plan national, régional, qu’international pour une société réconciliée dans la justice et la paix.
Aussi, pour y parvenir, ils lancent un message à tous les pouvoirs administratifs et politiques, à la société civile, au secteur privé, aux syndicats, aux autorités militaires et paramilitaires, aux autorités coutumières, religieuses pour transcender leurs intérêts et promouvoir une culture de dialogue interreligieux, interethnique et intercommunautaire pour relever le défi sécuritaire de la patrie.
Tout en demandant l’implication des différentes composantes du pays, les autorités coutumières et religieuses à travers leur appel « Marchons sur les chemins de la paix », ont pris l’engagement de promouvoir le dialogue interreligieux élargi à la base, de travailler à dépasser l’ignorance de l’autre dans la croyance pour surmonter la méfiance mutuelle et développer une confiance fraternelle, de sensibiliser sur le danger des attitudes, des comportements et des messages de nature à susciter la haine.
Juste Ephrem ZIO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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