Dans l’après-midi du dimanche 24 novembre 2019, les otages libérés le samedi, ont été reçus par le Premier ministre, Christophe Dabiré, en compagnie du ministre en charge de la Sécurité, Ousséni Compaoré et celui de la Justice, Bessolé Réné Bagoro. L’expatrié, absent à l’audience, a été mis à la disposition des autorités de son pays par les autorités burkinabè. Ils avaient été enlevés le 22 novembre dernier sur l’axe Ouo-Sidéradougou.
A l’issue de leur tête-à-tête, le ministre de la sécurité, Ousséni Compaoré, a livré aux hommes de médias la substance de l’audience avec les ex-otages : « Le Premier ministre leur a accordé une audience pour d’abord dire merci aux forces de sécurité et s’assurer que ceux qui avaient été enlevés sont bel et bien rentrés en bonne forme et que tout s’est bien passé, avant qu’ils ne puissent rejoindre leurs familles ».
Les conditions de leur enlèvement restent pour l’instant un mystère. « Nous n’avons pas encore les détails. Nous ne pouvons pas en parler parce que les auditions n’ont pas encore commencé. Ça c’est la partie de mon collègue de la Justice qui va certainement vous dire peut- être la suite des évènements. Nous, c’étaient les recherches. Nous avons pu les rechercher. On les a retrouvés. Nous les avons présentés à l’autorité », a déclaré le ministre de la Sécurité.
Face à l’insistance des journalistes, il a fini par donner quelques indices sur le déroulement de l’enquête. « Comme toute recherche, c’est une enquête qui est opérée avec une présence massive des forces de défense et de sécurité dans la zone. On a posé des questions. On a obtenu des réponses. Je ne pourrais pas vous dire quel dispositif on a déployé pour des raisons que nous connaissons », a-t-il confié.
S’il est encore prématuré de détailler les circonstances de leur enlèvement et de leur libération, le ministre Compaoré rassure qu’aucune rançon n’a été payée. « Pour payer des rançons, il faut rencontrer des gens et puis en discuter. Nous, nous avons fait notre travail de recherche », a-t-il souligné. Les forces de défense et de sécurité ont eu droit aux félicitations et encouragements mérités du ministre de la Sécurité qui a, en sus, remercié toutes les forces vives qui ont contribué à l’atteinte de ce résultat.
Désormais, la balle est dans le camp de la justice qui a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. « Il faut auditionner les gens. C’est eux qui savent les conditions dans lesquelles ils ont été enlevés. Dans l’état actuel des choses, il n’est pas possible de donner des informations parce qu’ils (les ex-otages) sont encore dans une situation où il faut quand même leur permettre de récupérer. Il faut s’en tenir aux faits qu’ils ont été retrouvés sains et saufs. C’est à l’issue des auditions qu’on saura les conditions réelles de leur enlèvement et qui pourrait être éventuellement ceux qui les ont enlevés », a laissé entendre le ministre de la Justice, Réné Bagoro, tout en affirmant qu’il n’y a pas de traitement discriminatoire quand il s’agit de personnes libérées après un enlèvement.
« Toutes les personnes qui sont victimes d’enlèvements, lorsqu’on les retrouve, nous mettons tout en œuvre pour leur montrer que l’Etat veille sur leur sécurité », a-t-il rappelé. Cependant, a-t-il noté, « on ne peut pas à chaque moment inviter la presse parce qu’il y a des raisons de sécurité aussi qui font que très souvent on a besoin d’agir sans publicité ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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