Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de transport et développement des infrastructures urbaines (PTDIU), le ministre des Infrastructures, Eric Bougouma, a visité, ce mercredi 25 septembre 2019, les travaux de la route Mangé-Zabré. Le taux d’exécution des travaux est à 40% pour un délai de finition prévu en novembre prochain.

Lancés officiellement le 9 novembre 2017 par le président du Faso, Roch Kaboré, les travaux de bitumage de la route Manga-Zabré connaissent « un grand retard ». En tout cas, c’est ce que la mission du ministère des Infrastructures a constaté de visu, ce mercredi 25 septembre 2019.

A ce jour, une vingtaine de kilomètres de la RN29 est bitumée

La Route nationale N°29 (RN 29), qui est actuellement en chantier, est longue de 79 kilomètres. A ce jour, le ministre Eric Bougouma a indiqué que le taux d’exécution est de 40%. « C’est un taux d’exécution très faible », a-t-il insisté. Au lancement des travaux, il était prévu que l’entreprise de construction Groupement ATP finisse les travaux en novembre 2019.

Le directeur technique de ATP, Issa Nana (au micro)

Issa Nana, le directeur technique de l’entreprise, n’a pas eu des arguments convaincants ; il a reconnu les faits. « Ce que le ministre a déploré effectivement, c’est le retard qui est bien justifié et accepté par tous », a-t-il affirmé. De manière concrète, il a cité un élément qui a occasionné ce retard. De son avis, le démarrage des travaux en question a connu un retard de six mois, dû à « certaines études ».

La mission a marqué quatre arrêts

Ainsi, l’entreprise reconnaît d’ores et déjà qu’elle ne pourra plus être dans le délai. « Nous ne pourrons pas prendre l’engagement de finir les travaux dans deux mois. Par contre, nous prenons l’engagement de finir les travaux avec les délais qui ont été justifiés et acceptés », a déclaré Issa Nana, avant d’ajouter que le nouveau délai est de neuf mois.

Il faut noter qu’à la date du 13 septembre 2019, l’avancement financier était de 65,69%. Le projet est financé par la Banque mondiale.

Plusieurs séances de débats sur les manquements du chantier ont teinté cette visite

Un retard « justifiable par des raisons objectives »

Au cours de cette visite, la mission a observé quatre arrêts. Des questions et observations n’ont fait que pleuvoir . La mission dit ne pas apercevoir de panneaux de limitation de vitesse. Durant cette visite terrain, le ministre a constaté que la voie est déjà pratiquée par des usagers. Ainsi, il a profité de l’occasion pour interpeller les techniciens. « Vous ne pouvez pas ouvrir cette voie à la circulation », a-t-il recommandé.

Ce pont à l’entrée de la commune de Gogo constitue l’une des grandes difficultés du chantier

Le délai ne sera pas respecté, et aucun blâme ne plane sur l’entreprise. « Ce que nous attendons dans un mois, c’est au minimum un taux d’exécution de 50%. Ce qui va nous permettre de faire des ajustements nécessaires », retient, pour le moment, le patron du département des Infrastructures. Est-ce une clémence envers l’entreprise ? Le ministre se justifie : « Le grand retard qui est constaté est au moins en partie justifiable par des raisons objectives ».

Le ministre des Infrastructures, Éric Bougouma promet de repasser le mois prochain

A en croire le ministre, l’entreprise ATP a la capacité et les moyens pour ce chantier. « Je crois aussi qu’on ne peut pas douter qu’elle a la volonté. Il reste à ce que cette volonté soit matérialisée sur le terrain pour que les bons points qui ont été engrangés au cours de notre visite puisse être bonifiés pour la prochaine visite », espère-t-il.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Cryspin Masneang Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net