A la faveur de la journée internationale de la démocratie (célébrée chaque 15 septembre), le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), en partenariat avec le Programme des Nations-unies pour le Développement (PNUD), a animé un panel autour de la participation des citoyens dans la gouvernance démocratique. Cette activité, qui s’est déroulée le jeudi, 19 septembre 2019 à Ouagadougou, a drainé un grand public, venu de tous les horizons et composé de toutes les franges sociales.

Pour l’occasion, la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) a refusé du monde. Et c’est dans cette ambiance qu’ont été déroulées les différentes communications qui ont gravité autour de la thématique centrale, à savoir la participation des citoyens dans la gouvernance démocratique. Pour la cause, les initiateurs n’ont pas lésiné sur le choix des panélistes. Pr Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat ; Martine Yabré, leader de la société civile, chargée de la coordination-pays de l’Union africaine des organisations non-gouvernementales de développement (UAOD) pour le Burkina Faso et Bassolma Bazié, secrétaire général de la CGT-B (Confédération générale du travail du Burkina).

Ici, Martine Yabré, Luc Marius Ibriga milieu) et Pr Serge Théophile Balima (membre du Conseil d’administration du CGD), quelques minutes avant le début du panel

Ces intervenants ont, respectivement, développé les sous-thèmes sur « la participation des citoyens à la démocratie au Burkina : leurre ou réalité ? », « l’état des lieux de la participation des femmes et des jeunes au Burkina Faso » et « l’action syndicale au Burkina Faso : une forme de participation ou un frein à la gouvernance ? ».


Dans ce déroulement, l’enseignant de droit, Luc Marius Ibriga, scrutant le volet sur « la participation des citoyens à la démocratie au Burkina : leurre ou réalité ? » a relevé que la démocratie du Burkina est « malade et inégalitaire ». Pour lui, on ne peut parler de « participation » sans « citoyens éclairés ». Dans son développement, Pr Ibriga a fait ressortir que l’atmosphère qui prévaut au Burkina n’est pas propice à la participation du citoyen à la démocratie. De son analyse également, il ressort qu’il y a un désenchantement des citoyens vis-à-vis de la classe politique.

La salle du CBC a refusé du monde en cet après-midi d’échanges sur la démocratie au Burkina

Martine Yabré, elle, a d’abord dressé un état des lieux de la participation des jeunes et des femmes au processus démocratique. Elle fait observer que les jeunes et les femmes sont des franges marginalisées dans la gouvernance au Burkina.

« Si on ne vous implique pas, invitez-vous. (…). On confond l’âge à la sagesse. Pourtant, on peut être jeune et responsable », a développé Martine Yabré, dans un relent d’invite aux jeunes. C’est également dans cet esprit qu’elle appelle les jeunes au discernement pour ne pas se laisser instrumentaliser par des politiciens sans vision. Aussi interpelle-t-elle les jeunes au sens de la responsabilité.

Yabré note également la sous-représentativité des femmes dans les sphères (décisionnelles) de la gouvernance. Pourtant, la femme constitue la majorité dans les contrées, avec plus de 52% de la population, retient-on.


Quant à Bassolma Bazié, il a d’abord souligné que la lutte syndicale est loin d’être un frein à la gouvernance. « La participation citoyenne, c’est aussi s’organiser pour chasser les incapables », a martelé celui-là que ses proches appellent « le général ». Après avoir diagnostiqué le sous-thème, « l’action syndicale au Burkina Faso : une forme de participation ou un frein à la gouvernance ? », le secrétaire général de la CGT-B est arrivé à la conclusion selon laquelle, l’action syndicale est la meilleure façon de contribuer à la bonne gouvernance. Et ce, avec des exemples à l’appui.

L’ensemble de ces communications ont été suivies d’échanges avec les participants par le truchement des questions d’éclaircissement et autres commentaires et contributions. Après des heures de réflexions, les participants ont salué la pertinence de ce rendez-vous autour de cette thématique ‘’cruciale ».

Dr Thomas Ouédraogo du CGD

« Nous avons choisi de traiter des sujets qui regardent la nation burkinabè, notamment ceux qui portent sur l’activité syndicale, avec la recrudescence des grèves, des marches et tout ce qu’il y a comme évènement autour de l’action syndicale. (…). Nous avons également parlé de la femme, parce qu’elle constitue la forte majorité dans nos contrées, plus de 52% », a, pour sa part, résumé le directeur exécutif du CGD, Dr Thomas Ouédraogo. Il retient que la participation (des citoyens) est un facteur important de la démocratie. « C’est cette formule d’inclusion, qui permet une expression libre et saine des acteurs de la gouvernance », souligne Dr Ouédraogo.

La représentante du PNUD au panel, Mireille Linjouom

La représentante du PNUD, Mireille Linjouom, se réjouit du partenariat de son organisation avec le CGD (http://www.cgd-igd.org/) pour la co-organisation de ce dialogue démocratique, à l’occasion de la journée internationale de la démocratie (célébrée chaque année depuis 2008). Pour elle, le thème a été une occasion de rappeler que c’est le peuple qui est au cœur de la démocratie.


Avant ce panel, les deux organisations, le PNUD (https://www.bf.undp.org/content/burkina_faso/fr/home/) et le CGD ont, dans le même cadre, organisé une activité sportive (séance d’aérobic) à Ouagadougou qui a enregistré une forte participation.

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net