Du 18 au 20 septembre 2019 se tient à Ouagadougou les premières journées de recherche en santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent (SRMNIA/PF). Ces journées seront l’occasion de partager avec les acteurs de la santé, les données de recherches innovantes en SRMNIA/PF et recueillir des recommandations pour l’utilisation de ces données.
L’utilisation des résultats de la recherche n’est pas toujours systématique dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Au Burkina Faso, à l’instar des autres pays de la CEDEAO, plusieurs recherches sont menées sans que les résultats ne soient utilisés pour améliorer les programmes et interventions en santé.
C’est pour améliorer cet état de fait décrit par l’étude sur l’état de transfert de connaissances et de l’utilisation des évidences en santé maternelle, néonatale et infantile dans l’espace CEDEAO réalisée par l’OOAS (Organisation ouest- africaine de la santé), que l’assemblée des ministres de la Santé de la CEDEAO a adopté en 2017, une résolution portant sur « l’utilisation des évidences dans le développement lors de l’élaboration des documents de politiques, plans, normes et protocoles de soins de santé dans l’espace CEDEAO. »
Le ministère de la Santé du Burkina Faso, pour être en phase avec cette résolution, organise donc à travers l’Unité de gestion et de transfert de connaissances et le soutien technique et financier de l’OOAS et d’autres partenaires, les premières journées de la recherche en santé reproductive maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent (SRMNIA/PF).
Ces journées seront l’occasion de partager avec les acteurs du monde de la santé, les données de recherches innovantes en SRMNIA/PF et d’initier un dialogue sur l’utilisation des données de recherche pour améliorer la santé des mères, des enfants et l’adoption du planning familial.
Ce sera aussi le lieu de renforcer les capacités des parties prenantes pour l’utilisation des données probantes dans la prise de décision et la pratique en SRMNIA/PF au Burkina Faso. En effet, à en croire Dr Wilfried Ouédraogo, secrétaire général du ministère de la Santé représentant la ministre de la Santé à la cérémonie d’ouverture de ces journées, la problématique de la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent est une question préoccupante pour le gouvernement.
Et malgré les interventions mises en œuvre pour améliorer la santé de ce groupe cible, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des attentes. Une situation qui s’explique en partie par la faible utilisation des résultats de recherche par les décideurs pour orienter leur prise de décision. Les raisons de cette non utilisation sont entre autres l’ouverture mitigée face à la recherche, les difficultés d’accès aux résultats de recherche et le fait que les pistes d’action pour appliquer les résultats ne sont pas souvent proposés.
Ces journées de partage de résultats de recherche sont donc la bienvenue pour le ministère de la Santé qui souhaite améliorer ses interventions. « Je voudrais saluer la tenue de ces premières journées de recherche en SRMNIA/PF du Burkina Faso qui vont mettre à la disposition des acteurs du monde de la santé des évidences et surtout des recommandations à même de guider l’action et la prise de décision. », s’est félicité Dr Ouédraogo.
Il dit espérer en outre qu’à l’issue de ces journées, la communication entre chercheurs et décideurs s’améliore et que « les chercheurs qui investiguent dans des domaines où les décideurs ont des interventions à mener, puissent être en cohérence avec ce qui est souhaité par les décideurs et travaillent sur le sujet dont la problématique demanderait qu’on ait plus d’éléments probants sur la base de la recherche, afin de pouvoir mettre en œuvre un certain nombre d’interventions. »
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents