Les rumeurs les plus folles ont circulé depuis vendredi 13 septembre 2019 sur la ville de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, région du Sahel. La police ayant plié bagages, les raisons de ce départ ont donné lieu à toutes les conjectures. Le député-maire de la commune, Oumarou Dicko, rassure. Dès le départ de ces forces paramilitaires, les forces de défense sont arrivées en nombre important, rassurant la population qui vaque désormais à ses occupations. Mais l’édile de la ville, avec qui nous avons eu un entretien par correspondance, invite l’Etat à sévir contre les « indisciplinés ». Entretien exclusif !

Lefaso.net : Depuis vendredi ,des informations font état de ce que le commissariat central de police de Djibo s’est vidé de son personnel ; avez-vous été informé des raisons de ce départ ?

C’est effectif. Depuis vendredi, la police a quitté la ville de Djibo. C’est une surprise pour moi parce que nous n’avons pas été informés. J’ai appris la nouvelle comme tout le monde que la police est en train de partir. Vraiment, il n’y a pas eu de communiqué des autorités, ni de message, mais la population est résiliente, elle vaque à ses occupations comme si de rien n’était.

Elle vit comme d’habitude. Ils sont partis en deux vagues. Il y en a qui sont partis le vendredi, les autres le jour suivant. Leur départ a provoqué la psychose, mais elle est surtout due à la fausse rumeur qu’ils ont fait circuler. Ils ont tué un innocent fou et ils ont fait croire que c’est un grand terroriste qu’ils ont tué dans la ville de Djibo, alors que l’intéressé n’avait pour arme que ses pieds pour fuir.

Lefaso.net : Il nous revient que du renfort est arrivé pour occuper le vide laissé…

Nous remercions le gouvernement parce qu’immédiatement, un grand renfort est arrivé à Djibo. Un nombre très important de militaires est arrivé ici. Ils sont arrivés avec tout le matériel, ce qui fait que la population est rassurée. Nous ne pouvons que dire merci au gouvernement d’avoir réagi rapidement parce que désormais, la population est calme, rassurée et elle vaque à ses occupations depuis l’arrivée des troupes.

Lefaso.net : Un message à lancer à l’endroit de vos administrés ?

Nous demandons à la population de Djibo de rester tranquille et de continuer à vivre normalement. Qu’elle sache que l’armée est là pour assurer sa sécurité et ses biens sur l’ensemble du territoire de la commune en particulier et de la province en général. Il n’y a pas lieu de s’en faire par rapport au départ de la police que nous regrettons parce que c’est une institution de l’Etat. Mais en réalité, ces policiers-là étaient à la base de plusieurs problèmes dans la ville. Il y a même eu des cas de viol, nous regrettons tout cela.

Lefaso.net : Un message à l’endroit des autorités ?

Aux autorités, nous disons également de continuer à sécuriser la province du Soum, surtout dans sa partie nord (Baraboulé, Diguel, Nassoumbou, Koutougou) où il n’y a pratiquement aucune présence de l’Etat. Ce qui fait que toute la population de ces communes est venue dans le chef-lieu de la province, Djibo. Aujourd’hui à Djibo, nous avons plus de 100 000 déplacés.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net