Les membres de l’Unité d’action syndicale (UAS), les syndicats partenaires et les organisations de la société civile (OSC) ont tenu leur marche- meeting d’interpellation sur la situation sécuritaire du 16 septembre 2019. A Ouagadougou, les choses ont dégénéré. Retour sur les événements.
A partir de 8h du matin, la mobilisation se fait sentir. Réunis en plusieurs groupuscules, les participants à la Journée nationale de mobilisation et d’interpellation sur la situation nationale échangent pendant que des chants engagés s’enchainent au niveau de la cabine technique.
- Les manifestants prêts à commencer la marche
Vers 8h 30 mn, la cour de la Bourse du travail de Ouagadougou se remplit. Le speaker du jour monte sur scène pour sonner la mobilisation. « Vérité et justice » ; « Ça suffit » ; « Mobilisation et action » ; « Non, non et non » ; « Mobilisation et résistance ». Tels sont entre autres les refrains que reviennent chaque fois qu’il cite un mal qui mine le Burkina Faso.
Et ce n’est pas tout. Visiblement, les syndicats sont contre la présence des forces armées étrangères au Burkina Faso. « Démantèlement immédiat », c’est le refrain qui revient quand le speaker dénonce la présence d’une force armée étrangère au Burkina Faso.
- Bassolma Bazié rassurant les participants de la tenue de la marche
« La marche aura bel et bien lieu »
Au moment où les journalistes s’interrogeaient sur la tenue de la marche, le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, prend la parole et rassure. « La marche aura bel et bien lieu », lance-t-il.
Pour les syndicats et la société civile, cette marche revêt une grande importance. « Aujourd’hui, c’est le monde entier qui nous regarde. A nous de faire preuve de maturité », a insisté M. Bazié, avant d’inviter les participants à respecter les consignes de sécurité.
- Après avoir chassé les manifestants, la police assura la garde devant la Bourse du travail
A partir de 10h, les participants sont sur la voie publique en direction du rond-point des cinéastes. Deux policiers (visiblement un supérieur et son subordonné) tentent d’entrer en contact avec Bassolma Bazié. Le cordon de sécurité s’y oppose. Après une vaine négociation, les deux flics rebroussent chemin. Soudain, Bazié et ses camarades les rattrapent devant la Radio municipale de Ouagadougou (RMO). Ils sont entourés par des journalistes et autres curieux qui veulent être au parfum des négociations.
- Les responsables venus pour discuter avec les policiers
Bassolma Bazié propose aux agents de police d’aller vers le rond-point des cinéastes où l’espace est dégagé et permettre aux journalistes de bien recueillir les informations. Apparemment, cette proposition ne convient pas à la police. Les éléments se séparent sans dire un mot à la presse. La marche commence.
- La chasse aux manifestants lancée
Pluie de gaz lacrymogènes
A peine quelques mètres de marche, et ce sont des gaz lacrymogènes qui commencent à pleuvoir. Les responsables de cette manifestation dont Bassolma Bazié faisait partie, décident de venir échanger avec la police, les mains en l’air. On entend alors une sommation venant de la police : « Si vous avancez, on va tirer ».
- Bref échange entre Bassolma Bazié et la délégation de la sécurité
Toujours dans la dynamique d’aller trouver les flics, une bombe lacrymogène tombe au milieu des responsables de la manifestation. Pendant qu’ils se dispersent, d’autres bombes lacrymogènes sont lancées sur la foule qui est à l’arrière. Soudain, ça court dans tous les sens. Certains ont escaladé le mur pour se retrouver dans la cour de la mairie centrale. Mauvais choix, des agents de sécurité sont placés à l’intérieur et les ont contraints à ressortir.
Les manifestants se replient alors dans la cour de la Bourse du travail.
- Les boutiques aux alentours ont fini par fermer
La police devant la Bourse du travail
Des commerces aux alentours de la Bourse du travail commencent à fermer ; la police est positionnée en face des lieux. « Tant qu’ils seront dans la cour de la Bourse du travail de Ouagadougou, ils ne seront pas gazés ». C’est en substance ce qu’on a retenu de la décision de la police, qui garde les lieux. Il est 10h 24 mn.
- Les deux policiers à la recherche de Bassolma Bazié
Il faut rappeler que dans une note de la mairie de Ouagadougou en date du 11 septembre, les organisateurs n’ont pas obtenu l’autorisation de manifester malgré l’accusé de réception. « Cependant, au regard du contexte sécuritaire national actuel et de la mobilisation des Forces de défense et de sécurité à cet effet, je suis au regret de ne pouvoir donner une suite favorable à votre requête. Au demeurant, vous voudriez bien revoir la réforme de votre mobilisation pour examen après transmission », indique la correspondance.
Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net
Source: LeFaso.net
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