Depuis hier 13 septembre 2019, des informations font état du départ de la police de la ville de Djibo, chef-lieu de la province du Soum, région du Sahel. C’est impuissant que les populations ont regardé les policiers partir. Sans aucune information, elles se posent des questions et regrettent fortement le silence des autorités qui laissent la psychose se répandre progressivement.

Effectivement, le commissariat central de Djibo s’est totalement vidé, selon une source locale que nous avons contactée ce samedi matin. La population était arrêtée, regardant, avec inquiétude, les policiers partir avec leurs bagages, rapporte-t-elle. Que se passe-t-il ? Plusieurs informations circulent. Cette décision serait consécutive à la levée des positions de l’armée dans certaines communes. Pourtant, un ratissage a lieu dans la province depuis quelques jours. « Depuis quelques jours, des avions survolent le ciel de Djibo », affirme un habitant.

Ce départ groupé des flics crée la peur au sein de la population qui ne sait pas ce qui a bien pu pousser leurs anges gardiens à quitter précipitamment leurs positions. Certains civils, notamment des fonctionnaires ont commencé à partir également.

Paradoxalement, les habitants des communes voisines continuent leur exode vers le chef-lieu de commune. « Ce samedi matin même, j’ai vu des familles venir de Pobé Mengao, en charrette », nous confie un habitant.

Depuis quelques jours, l’on entend qu’il y a eu un ultimatum lancé pour quitter Djibo ; qu’en est-il réellement ? « Je ne pense pas que ce soit vrai ; ce genre d’information, on en a reçu plusieurs fois », note une source locale. Mais elle déplore avec force le silence des autorités qui ne communiquent pas, laissant libre cours à toutes les rumeurs alarmantes.

La gendarmerie et le Groupement des forces antiterroristes sont toujours sur place, nous rapporte nos sources locales.

Des problèmes d’armements ?

Un communiqué de l’UNAPOL, le syndicat de la police (voir ici) dénonce le mauvais équipement en armes des policiers. « Malgré la volonté réelle des policiers d’appuyer leurs frères militaires en guerre au front, qui, admettons-le, ont besoin du soutien de tous, il nous revient qu’une certaine hiérarchie militaire d’une autre époque s’oppose à ce que certains types d’armes soient dotés aux policiers, bien que les armes actuelles de la police soient inadaptées dans les zones de guerre » dénonce le communiqué.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net