Le sommet extraordinaire de la CEDEAO et du G5 Sahel sur le terrorisme qui a réuni les chefs d’Etat et de gouvernement, à Ouagadougou, le 14 septembre 2019, a été ponctué, à l’ouverture par différents discours dont celui du président Roch Marc Christian KABORE, du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Fakir Mahamat, du président de la Commission de la CEDEAO , Jean Claude Kassi Brou, du représentant du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohammed Ibn Chambas . Les différents intervenants ont appelé à » l’union sacrée contre la nébuleuse terroriste ».
Dès l’entame de son intervention, le président du Faso a rappelé que « suivant les conclusions de notre nommet d’Abuja du 29 juin dernier, nous nous retrouvons aujourd’hui pour réfléchir ensemble sur une approche concertée et efficace pour mieux affronter les menaces sécuritaires en Afrique de l’Ouest et au-delà ». Pour luis, tous les pays sont exposés, et aucun pays n’est à l’abri des attaques terroristes. C’est ainsi qu’il a fait le bilan des attaques au cours des six derniers mois : « L’escalade de la violence et l’insécurité ont déclenché une crise humanitaire sans précédent, faisant plusieurs millions de déplacés internes, de nombreuses victimes militaires et civiles, des écoles et infrastructures de santé fermées et des symboles de l’Etat détruits », a-t-il rappelé. Une occasion pour lui d’appeler les Etats à mutualiser leurs « moyens humains, matériels et de renseignement, équiper et former nos forces de défense et de sécurité pour renforcer leurs capacités opérationnelles dans le combat »
Entre autres, le président du Faso a reconnu quec « Ces facteurs, ajoutés aux périls du changement climatique, de la sécheresse et de la désertification, rendent encore plus vulnérables les stratégies de développement économique et social ».
Il a aussi rappelé que « les zones défavorisées, urbaines ou rurales, deviennent des « déserts économiques », où ne poussent que la colère et les tentations les plus désespérées, y compris l’émigration clandestine ». L’urgence pour lui, consiste « à développer des programmes spécifiques en faveur des jeunes et des femmes des zones déshéritées, pour valoriser leur potentiel productif, développer le sentiment d’intégration sociale et minorer les flux migratoires illégaux, tout en accroissant la résilience des populations ».
Dans la foulée des interventions, on note celle de Moussa Mahamat Fakir, président de la commission de l’Union africaine qui a reconnu que » la crise libyenne est liée au conflit sahélien », puis d’ajouter : » Il n’y a de moyens efficaces de lutte contre le terrorisme qu’à travers la prise en compte des besoins des jeunes et des femmes ».
Pour lui, les menaces terroristes ont dépassé le Sahel pour atteindre les pays du Golfe de Guinée à travers l’ attaque de Grand-Bassam. A cet effet, il a invité tous les pays de la CEDEAO à faire front commun contre la nébuleuse. Selon ses propos, les forces françaises et occidentales installées dans le Sahel sont à saluer pour leurs contributions, mais la sécurité des Etats africains doit demeurer la priorité première des Africains.
Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du SG des nations unies en Afrique de l’Ouest a déclaré devant le collège des chefs d’Etat que » le comportement responsable des forces de défense et de sécurité des pays est essentiel dans la lutte contre le terrorisme ».
De son côté, le représentant de l’Union européenne pour le Sahel, Angel Losada Fernandez, a expliqué que » les groupes djihadistes profitent des clashs inter communautaires pour accentuer les tensions (…) » De ce fait, « la solution à la crise sécuritaire ne peut être que communautaire « .
Pour Mahamadou Issoufou, président du Niger , « la menace terroriste est inquiétante et urgente ». Le président nigérien, après avoir rappelé que » la menace terroriste est urgente et inquiétante » au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, a fait des recommandations à savoir : « le renforcement des capacités opérationnelles et de renseignement des forces multinationales engagées dans le bassin du lac Tchad et du Sahel ; le tarissement des sources de financement des terroristes à travers l’engagement des États ; la résolution de la crise libyenne ; la formation et le renforcement du renseignement des forces armées nationales ; l’intensification de la formation des jeunes et l’emploi des jeunes ; la promotion de la bonne gouvernance, le renforcement de la cohésion interreligieuse et culturelle ; le contrôle des frontières ; l’arrêt du financement des terroristes ; le contrôle de la circulation des armes ; la promotion économique des femmes, etc ».
Edouard Kamboissoa Samboé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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