Le sommet extraordinaire de la CEDEAO et du G5 Sahel contre le terrorisme s’est achevé, à Ouagadougou, ce 14 septembre 2019, par une conférence de presse animée par les présidents Roch Kaboré du Burkina Faso, président du G5 Sahel et Mahamadou Isoufou, du Niger, président en exercice de la CEDEAO. Les pays de la CEDEAO comptent contribuer à hauteur d’un milliard de dollars US, de 2020-2024, contre le terrorisme transfrontalier qui sévit au Sahel et le lac Tchad.

Ils étaient une dizaine de chefs d’Etats, mais aussi des partenaires techniques et financiers réunis en sommet extraordinaire à Ouagagougou, dans l’optique de faire des propositions de sortie de la crise terroriste qui endeuille le Sahel et le lac Tchad.

Les chefs d’Etats ont reconnu à l’unanimité que la crise libyenne gangrène le Sahel, et ce, depuis la chute du colonel Kadhafi. Une chute pour laquelle aucun pays africain « n’a été consulté », dixit Issoufou.

A cet effet, les chefs d’Etat ont décidé de mettre la main à la poche pour mobiliser un milliard de dollars US entre 2020 et 2024. Une mobilisation de ressources internes entre Africains de l’Ouest. L’objectif de cette somme est de contribuer « à la formation des forces de défense et de sécurité ; le renforcement du renseignement ; le développement des activités socioprofessionnelles des femmes et des jeunes et le développement des zones précaires sujettes aux menaces sécuritaires ; la culture de la paix ; la promotion de la bonne gouvernance et la cohabitation interreligieuse », da expliqué Mahamadou Issoufou, président en exercice de la CEDEAO.

Un sommet qui a tenu son pari, selon le président Roch Kaboré qui s’est réjoui de la mobilisation des pays africains contre la nébuleuse, de par leur engagement à mobiliser des fonds. Pour Roch Kaboré, ce sommet n’a pas été, « un de plus, mais un qui a produit des résultats ».

Entre autres, les pays de la CEDEAO ont invité, à travers le communiqué lu par Mahamadou Isoufou, la communauté internationale à soutenir le Sahel : « La communauté internationale ne doit pas détourner le regardde nous , elle doit nous soutenir. Quand ils ont détruit la Libye, ils nous ont pas consulté, et c’est cette gangrène qui touche le Sahel », dixit Mahamadou Isoufou.

Sur le même sujet, la CEDEAO suggère que « la crise libyenne puisse être réglée à la manière africaine, comme ce fut le cas au Soudan », selon les propos de M. Isoufou.

Par ailleurs, les chefs d’Etat ont interpellé les partenaires dans la lutte contre le terrorisme « à ne pas servir de bases- arrières aux terroristes ; à ne pas contribuer au financement des terroristes ; à lutter contre la contrebande et les trafics de tous genres », a déclaré le président nigérien.

Pour lui, cette énième réunion ne s’inscrit pas dans un cadre de création d’un autre organisme autre que le G5 Sahel, mais contribue « au renforcement des forces multinationales engagées dans la lutte contre les terroristes ».

Edouard K. Samboé
Lefaso.net

Source: LeFaso.net