La situation des travailleurs burkinabè semble peu préoccuper le gouvernement, avec la non-tenue de la rencontre annuelle gouvernement/syndicats depuis 2017. Face à cette situation, l’Unité d’action syndicale (UAS) a organisé une rencontre nationale, le samedi 17 août 2019 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Première du genre, cette rencontre avait pour objectif de dégager les actions à mettre en œuvre pour contraindre le gouvernement et le patronat à traiter avec sérieux les préoccupations des travailleurs. L’UAS exige aussi du gouvernement la fin des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales.

Rencontre annuelle gouvernement/syndicats rompue depuis 2017, question de l’IUTS prélevé sur les primes et indemnités des travailleurs du privé et du parapublic et non-respect des engagements pris par le gouvernement. Ce sont là, les points de la situation qui prévaut dans le monde du travail.

Ainsi, l’UAS a décidé d’organiser une rencontre nationale avec tous les acteurs du monde syndical pour échanger et dégager les actions à mettre en œuvre pour contraindre le gouvernement et le patronat à prendre au sérieux les préoccupations des travailleurs.

La situation est aussi marquée par le blocage de la révision du Code du travail (le patronat rejette les propositions de l’UAS) et la non mise en œuvre des engagements importants du gouvernement relatifs notamment au check off, aux permanents syndicaux, etc. Cette attitude du gouvernement est jugée inacceptable par les syndicats, d’où cette rencontre avec tous les acteurs pour décider de la posture à tenir face à « un acteur qui semble être champion dans le jeu de cache-cache ».

Le porte-parole de l’UAS Yamba Georges Koanda

Ainsi, les 500 délégués venus de l’ensemble du territoire national ont formulé des recommandations, dans le but de contraindre le gouvernement à respecter les organisations syndicales et les travailleurs. « Nous avons prévu de mener ces actions afin que le gouvernement puisse prendre au sérieux les préoccupations des travailleurs et considérer aussi les syndicats », a martelé Yamba Georges Koanda, porte-parole de l’UAS.

Pour ce qui concerne les actions immédiates de lutte, l’UAS prévoit de mettre en branle une série d’actions qui débute le 31 août 2019 par un meeting sur tout le territoire national. Cette activité sera suivie d’une marche-meeting avec préavis de grève, le lundi 16 septembre 2019. Enfin, il est prévu un panel le 24 septembre 2019.

Pour le porte-parole de l’UAS, Yamba Georges Koanda, « la situation nationale est caractérisée par les remous sociaux que nous connaissons tous et ces remous sociaux sont le résultat des engagements sociaux non-tenus par le gouvernement ».


Quant à la plateforme minimale, elle regroupe seize points dont, entre autres, le traitement du préalable posé par l’UAS et portant sur l’IUTS, les primes et indemnités des travailleurs du privé et du parapublic ; le respect de la liberté syndicale, notamment des conventions 87 et 98 ; l’arrêt des atteintes à la liberté syndicale (droit de sit-in, arrêt de la répression de l’Alliance police nationale…) ; la finalisation de la révision du Code du travail dans le respect des dispositions des conventions de l’OIT ; le retrait du Code pénal dont les nouvelles dispositions portent atteinte aux droits fondamentaux ; l’autopsie des deux dirigeants de l’ODJ assassinés dans le Yagha ; etc.

La rencontre a été également l’occasion pour les délégués de réitérer leurs encouragements aux dirigeants syndicaux.

Au titre des recommandations de la rencontre, il y a entre autres l’élargissement de la base de la lutte en associant d’autres organisations démocratiques de la société civile, la dynamisation des structures de l’UAS dans les régions et le soutien de l’UAS aux luttes sectorielles.

En rappel, cette rencontre a coïncidé avec les 20 ans de l’UAS, une aubaine pour les participants de rendre hommage aux camarades devanciers dans la lutte à travers l’observation d’une minute de silence en leur mémoire.

Issoufou Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net