L’ambassadeur de France, Xavier Lapeyre de Cabanes, et le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, ont signé, ce mardi 16 juillet 2019, une convention de financement du projet « Appui à l’encadrement du secteur aurifère artisanal ». Ce projet a pour objectif de « promouvoir les bonnes pratiques dans l’exploitation minière artisanale, tout en minimisant ses impacts négatifs sur l’environnement et sur la santé humaine. »
L’exploitation minière artisanale est d’un apport considérable à l’économie nationale. Pourtant, force est de constater que depuis l’explosion de cette pratique dans les années 1970, le gouvernement a toujours eu du mal à réglementer efficacement ce secteur où travail des enfants, dépravation des mœurs, insécurité, etc. se côtoient allégrement. À en croire le ministre des Mines et des Carrières, Oumarou Idani, « outre les impacts socio-environnementaux négatifs, la fraude sur la commercialisation va prendre de larges proportions. »
C’est alors que l’État décidera de reprendre la main en créant, en novembre 2015, l’Agence nationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) dont la principale mission est l’encadrement et la surveillance des activités d’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée. Et c’est dans le cadre de ses attributions que l’ANEEMAS exécutera le projet « Appui à l’encadrement du secteur aurifère artisanal » du ministère des Mines et des Carrières.
Financé à hauteur de 600 millions de F CFA par l’ambassade de France sur deux ans, dont 300 millions pour 2019, ce projet permettra de promouvoir les bonnes pratiques dans l’exploitation minière artisanale, tout en minimisant ses impacts négatifs sur l’environnement et sur la santé humaine.
Au titre de l’année 2019, cet appui financier permettra de réaliser des études prospectives dans le domaine des exploitations minières artisanales, de renforcer les capacités des acteurs de la chaine des exploitations minières artisanales et d’acquérir les équipements nécessaires à des opérations pilotes d’exploitation minière artisanale responsable.
C’est donc un ministre des Mines heureux qui a signé la convention de financement pour la mise en œuvre du projet. Oumarou Idani a tenu à traduire sa gratitude à l’ambassade de France pour « cet appui qui vient donner un coup de fouet aux actions que déploie au quotidien le gouvernement pour une exploitation minière artisanale responsable et porteuse de développement durable. »
L’ambassadeur de France, Xavier Lapeyre de Cabanes, espère pour sa part que le projet engrangera de bons résultats et que d’autres partenaires techniques et financiers s’intéresseront au secteur aurifère artisanal. « C’est un soutien que nous souhaitons apporter au Burkina Faso. C’est un projet qui nous a convaincu de son intérêt. S’il fonctionne, il sera ensuite généralisé, afin de sortir l’exploitation artisanale du désordre et de l’illégalité dans lesquels elle se trouve pour l’essentiel aujourd’hui. Je pense que les statistiques sur l’or issu des exploitations artisanales sont extrêmement peu fiables, parce que, sans doute, une faible proportion de l’or exploité est déclarée. En de plus de ça, ce sera une aide pour l’État burkinabè pour dégager des ressources propres et assainir un secteur où il y a un certain nombre de problèmes : travail des mineurs, prostitution, etc. », a déclaré le diplomate.
Avant la mise à l’échelle du projet sur l’ensemble des 800 sites d’exploitation minière que compte le Burkina Faso, le projet sera exécuté sur deux sites pilotes.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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