La sécurité des biens et des personnes ne saurait être laissée au seul soin de la police. Une gestion partenariale incluant les populations est de plus en plus prônée. En Afrique de l’Ouest, le Burina Faso fait office de pionnier dans l’expérimentation de la police de proximité. Depuis ce 24 juin 2019 à Ouagadougou, le Niger, le Mali et le Sénégal sont réunis pour un séminaire régional sur la question. Avec le pays hôte, il s’agit d’analyser les dispositifs de mise en œuvre de la police de proximité afin de parvenir à une mutualisation des meilleures expériences.

Dans un contexte de lutte contre l’insécurité et autres menaces terroristes, la police de proximité peut être une solution à explorer. Parce qu’elle suppose une gestion partenariale de la sécurité qui inclue une diversité d’intervenants, dans une optique de décentralisation et de prévention des politiques locales de sécurité, la police de proximité est celle en qui les populations se reconnaissent le mieux. Elle fait partie intégrante des initiatives visant leur propre sécurité.


Dans la sous-région ouest-africaine, le Burkina Faso a une longueur d’avance sur les autres pays en ce qui concerne cette police, a précisé le ministre en charge de la Sécurité, Ousséni Compaoré. Il a présidé l’atelier régional sur cette question. Le Mali, le Niger et le Sénégal se réunissent avec le Burkina Faso pour discuter autour de ce concept. « Ensemble, pour la mise en œuvre réussie de la police de proximité par la formation, les sensibilisations, l’organisation institutionnelle et le partenariat », c’est le thème de ce rendez-vous qui court jusqu’au 26 juin 2019.


Au cours de ces trois jours, il s’agira, pour les 90 participants, d’entrevoir la nécessité d’adapter les programmes de formation en matière de police de proximité aux besoins des acteurs ; de formuler des orientations sur la conception des outils de communication et de sensibilisation en police de proximité ; de proposer une organisation institutionnelle efficace internalisant les exigences de la police de proximité ; de faire des propositions d’amélioration des partenariats entre les Organisations de la société civile et les Forces de sécurité.


La rencontre se tient avec le soutien technique du département d’État américain, en collaboration avec l’agence Strategic Capacity Group. L’ambassadeur des USA au Burkina Faso, Andrew Young, a expliqué qu’en cette période de menace terroriste transnationale, une police de proximité efficace, moderne et responsable peut être un gage de stabilité à long terme des États. Il a de ce fait invité les participants à partager leurs connaissances pour développer les meilleures pratiques et pour renforcer les systèmes de sécurité dans leurs pays et dans toute la région. « Agissons ! », a martelé le diplomate américain.


Le ministre en charge de la Sécurité, Ousséni Compaoré, a, quant à lui, insisté sur le fait que « la police de proximité est une piste très sérieuse sur laquelle nous devons nous engager, mener des réflexions, ouvrir le débat ». Cette nouvelle gouvernance de la sécurité des personnes et des biens prônée au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal permettra de l’enraciner et d’« impliquer davantage les populations dans les activités de police pour vivre dans un cadre légal, démocratique et moderne », a poursuivi le ministre.


La rencontre devra accoucher de recommandations à mettre en œuvre de façon coordonnée dans les différents pays participants. Les stratégies de réponses seront guidées par une vision commune simplifiée, réalisable et adaptée aux besoins des populations de chacun des pays en matière de coproduction de la sécurité.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net