La 3ème assemblée plénière des évêques de l’Afrique de l’Ouest débutée le 13 mai dernier, s’est achevée dans la matinée du 19 mai 2019, par un pèlerinage au sanctuaire marial de Yagma. Un moment de communion, mais aussi de demande d’intersession pour les nations africaines en proie aux crises sécuritaires et sociales. Une occasion pour les prélats de condamner les attaques terroristes, les conflits communautaires et d’appeler les nations africaines à la paix, au pardon et à l’espérance.
« La nouvelle évangélisation et la promotion du développement humain Intégral dans l’Eglise famille de Dieu en Afrique de l’Ouest », tel a été le thème principal de la 3ème assemblée plénière des évêques de l’Afrique de l’Ouest. Durant plusieurs jours, d’autres thèmes relatifs à la pastorale de l’Eglise famille de Dieu en Afrique de l’Ouest, aux pesanteurs socio-anthropologiques et ecclésiales contre le développement humain intégral dans la pastorale familiale, l’immigration, le terrorisme et le développement ont été développés. Mais dans la matinée du dimanche, 19 mai, les prélats s’e sont réunis au sanctuaire marial de Yagma pour dire une messe et faire une déclaration commune.
Une déclaration dans laquelle les prélats ont relaté la précarité des peuples africains et le désir de vivre digne dans une Afrique riche de ses ressources naturelles. Parlant des maux de l’Afrique, les épiscopes ont dénoncé l’immigration clandestine, les conflits communautaires et religieuses. Evoquant les dernières attaques terroristes contre les communautés religieuses, ils ont réaffirmé : « Nous ne céderons jamais à leurs provocations et nous resterons fermes dans nos convictions à aller vers un dialogue interreligieux ».
Toutefois, ils ont dénoncé « ceux qui tuent au nom de Dieu » et ceux qui sont la cause des souffrances diverses de l’Afrique.
« Message de paix, d’encouragement et d’espérance », ont-ils lancé à l’endroit de ceux qui souffrent et qui meurent du fait de diverses situations. C’est ainsi, qu’ils ont exprimé à travers la déclaration, « une vie dans la fraternité » à l’endroit des peuples d’Afrique, en souffrance.
Pour les hommes d’Eglise, la nouvelle évangélisation implique l’engagement continu de l’Eglise, des religieux et religieuses au service des peuples dont ils ont la charge. Et cet engagement doit se traduire par l’expression « de la solidarité, de la fraternité, de la miséricorde et de la compassion ». A travers cette déclaration, les évêques ont exprimé leurs positions devant la violence sous toutes ses formes : « Nous avons une seule réponse à donner, qui est la confiance en Dieu, le pardon et l’amour désintéressé », puis de conclure : « Aimez vos ennemis et faites du bien à ceux qui vous haïssent ».
Les jeunes ont également occupé une place centrale dans la déclaration des prélats africains. Pour ces derniers, il est temps que les jeunes africains prennent conscience que leur avenir, c’est en Afrique, en abandonnant l’immigration et l’illusion d’Outre – Atlantique. Pour l’Eglise, les jeunes africains peuvent construire l’Afrique à travers le travail, la discipline et les valeurs issues des cultures africaines.
Aux politiques, il a été fait appel de renoncer aux intérêts individuels et d’œuvrer pour le bien commun, plus particulièrement au bonheur des jeunes qui sont « l’avenir de l’Afrique ». Une dignité pour l’Afrique requiert l’égalité des rapports internationaux que l’Afrique entretient. Ils affiché leur soutien aux présidents africains qui sont conscients du bonheur de leur peuple, mais n’ont pas caché leur désapprobation des présidents qui exploitent leurs concitoyens.
L’unicité des prélats pour combattre le déni de bonheur des peuples africains ne fait pas l’ombre d’un doute. C’est dans le même sillage que les prélats ont demandé à la communauté internationale de revoir sa copie, afin qu’un nouvel ordre international de justice et d’égalité puisse voir le jour.
Edouard K. Samboé
samboeedouard@gmail.com
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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