La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a eu, ce vendredi, 17 avril 2019 à Ouagadougou, une séance de travail avec ses partenaires techniques et financiers autour des échéances électorales à venir. Il s’agit d’échanger sur les besoins de la CENI, sa vision pour l’organisation des élections, les défis et la contribution des partenaires pour le succès des élections.
Les élections de 2020 (notamment la présidentielle) s’annoncent, visiblement, comme une des échéances les plus ouvertes et les plus discutées au Burkina (en regard du nombre de candidats déjà déclarés, du contexte national, des attentes des Burkinabè, etc.). Ce qui implique un gros défi dans l’organisation de ces joutes démocratiques. C’est pour se donner toutes les chances d’être à la hauteur de la réalité que la structure chargée de l’organisation des élections, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ménage sa monture à travers également cette séance de travail avec les partenaires techniques et financiers du Burkina.
- Le président de la CENI, Newton Ahmed Barry
Pour son président, Newton Ahmed Barry, la CENI, qui a une solide expérience en matière d’organisation d’élections, vise à maintenir le cap en offrant des scrutins de qualité. « Une élection de qualité, c’est une élection à l’issue de laquelle, le vaincu félicite le vainqueur, et on a pu le voir en novembre 2015 », projette le président de la CENI.
Dans cette dynamique, les acquis des élections de 2015 doivent être capitalisés et renforcés, pour faire en sorte que la transparence et la qualité du processus ne laissent d’autre choix aux protagonistes que le vainqueur soit félicité par les vaincus, prône-t-il.
L’échéance de 2020 se tient dans un contexte particulier ; du point de vue politique (avec une certaine crispation au niveau de la classe politique), une situation sécuritaire plus difficile, une cohésion nationale mise à mal. A cela, s’ajoute un nombre important de populations déplacées internes. « Ce que nous n’avions jamais connu dans notre pays et qui, donc, va impacter les élections de 2020 », poursuit M. Barry, ajoutant à la liste du contexte, le vote des Burkinabè de l’étranger. « Nous avons une des diasporas les plus importantes de l’Afrique. Selon les chiffres, nous avons entre 7 500 000 et 8 000 000 de Burkinabè à l’étranger, avec un électorat potentiel estimé entre 2 600 000 à trois millions. Une particularité de cet électorat de la diaspora est que, 50% d’électeurs se trouve dans un seul pays », a exposé Newton Ahmed Barry.
- La représentante de l’USAID
La perspective 2020 se présente également avec des interrogations autour du référendum : scrutin couplé comme en novembre 2015 ou scrutin triplé (présidentiel/législatif et référendaire) ? Pour les responsables de l’institution en charge de l’organisation des élections, ces questions de format qui relèvent du politique méritent d’être également tranchées pour permettre à la CENI de prendre ses dispositions. Ce d’autant que, le projet de Constitution prévoit par exemple que les Burkinabè de la diaspora puissent désigner des députés à l’Assemblée nationale. La période de l’adoption de la Constitution se révèle donc capitale dans le processus.
Selon la représentante de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), Linda Trudel, les partenaires techniques et financiers accompagnent le Burkina depuis quelques années dans le processus électoral. « Ils ont été très actifs pendant le processus électoral de 2015. Encore une fois, vous pouvez compter sur ces partenaires techniques et financiers », a-t-elle confié à la cérémonie d’ouverture des travaux.
C’est l’ensemble de ces aspects qui ont été scrutés au cours de la séance de travail.
OHL
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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