Le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale est entré en grève ce mercredi 17 avril 2019 pour 48 heures. Motif : exiger l’application du protocole d’accord signé avec le gouvernement le 13 mars 2017. A la bourse du travail de Ouagadougou où les grévistes tiennent le piquet de grève, nous avons rencontré le secrétaire général du SYNTSHA qui revient sur les motifs de cet arrêt de travail.

Sur toute l’étendue du territoire nationale, les travailleurs de la santé humaine et animale sont en grève du 17 au 18 avril 2019. A travers cette grève de 48 heures, le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) veut exiger du gouvernement la mise en œuvre effective du protocole d’accord signé le 13 mars 2017. En effet, de l’avis de Pissyamba Ouédraogo, secrétaire général du SYNTSHA, le gouvernement rechigne toujours à mettre en œuvre ce protocole deux ans après sa signature. Que dit le protocole ? Plusieurs engagements sont pris par le gouvernement dans le protocole, selon Pissyamba Ouédraogo.

Pissyamba Ouédraogo, secrétaire général du SYNTSHA

Il s’agit de l’amélioration des conditions de travail, de la carrière et de la rémunération des agents de santé. Sur ce point, M. Ouédraogo explique : « Nous avons travaillé avec les représentants des départements ministériels. Nous avons participé à apprêter les textes sur les statuts particuliers depuis plus de six mois au moins, mais jusqu’à présent ces textes ne sont pas adoptés. » En plus de ces deux premiers points, le protocole contient également des engagements sur la fonction publique hospitalière dont les projets de décrets pour la mise en œuvre ne sont pas encore adoptés ; le protocole contient des engagements pour permettre aux travailleurs à travers les syndicats de participer au contrôle et à la gestion des formations sanitaires au sein des conseils d’administration, des conseils de gestion, des conseils techniques.


Le protocole prévoit également l’amélioration de la mise en œuvre de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans à travers des mesures d’accompagnement. « Comme vous le constatez, cette mesure est en souffrance. Ce qui veut dire que le gouvernement se contente de sa gestion politique. On dit partout qu’il y a la gratuité, mais sur le terrain, ça ne va pas du tout », déplore le SG du SYNTSHA.

Dans le protocole d’accord, il est aussi question du respect des libertés démocratiques et syndicales. Le syndicat affirme en effet que ces membres subissent des tracasseries, notamment en zone périphérique où ils sont victimes d’intimidation et de menaces. Ces 48 heures de grève sonnent donc comme un rappel, afin que le gouvernement prenne ses responsabilités et applique le protocole d’accord qui a fait l’objet de nombreuses discussions selon Pissyamba Ouédraogo.


« Nous estimons qu’il faut interpeller le gouvernement à beaucoup plus de sérieux, à avoir plus de volonté dans le traitement des travailleurs. Il s’agit d’appliquer des engagements. Nous ne sommes pas en train de justifier nos revendications. Nous les avons justifiés, nous avons signé un protocole, il faut maintenant appliquer les engagements. »

Si à l’issue des deux jours d’arrêt de travail, le syndicat n’obtient pas gain de cause, il se réserve le droit de mener d’autres actions en vue de faire aboutir sa lutte.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net