Depuis près d’une année, un conflit oppose la société Abdoul Service International à la banque International business Bank. Au cœur de ce contentieux qui a pris des allures de guerre entre les patrons des deux boites, une histoire de gros sous. Le PDG de Abdoul Service a livré sa version des faits ce samedi, dans ses bureaux à Samandin. En attendant celle de IB Bank.
La crise qui couve entre la société immobilière Abdoul Service International et la nouvelle banque International Business Bank est devenue un secret de polichinelle. Depuis que la société immobilière s’est acquittée de la somme de plus de de 5 milliards de FCFA représentant la dation en paiement, elle a décidé de rendre publique l’affaire. Le DG d’Abdoul Service himself, est monté au créneau ce samedi 13 avril 2019, pour expliquer ses déboires avec la banque. L’air très amer, il semble décidé à mettre sur la place publique tous les torts que la banque lui aurait causés.
Il faut savoir que IB Bank est née de la privatisation de la Banque de l’Habitat où les promoteurs immobiliers comme Abdoul Service disposaient de lignes de crédit pour travailler. Les choses se passaient bien jusqu’à la rétrocession de la banque à un privé, en l’occurrence au groupe EBOMAF dirigé par Mahamadou Bonkoungou. Abdoul Service n’est pas loin de penser à un règlement de compte, voire à une volonté de lui nuire.
Les relations de travail jadis normales avec la banque de l’Habitat se sont subitement dégradées pour devenir orageuses et houleuses avec l’avènement de IB Bank. Selon Abdoul Service, le repreneur lui a ainsi enjoint la de régler dans un très bref délai (une quinzaine jours, selon la société) le crédit au lieu des deux ans initialement prévus. Les biens de la société furent saisis, ses comptes gelés. Problème : la société immobilière estime ses actifs saisis à 12, 9 milliards de FCFA tandis que la banque parle d’une valeur de 5 milliards correspondant au crédit. Face au risque de faillite vers lequel il courait, Abdoul service a dû développer des initiatives pour non seulement trouver les 5 milliards, mais en plus les verser à IB Bank.
Une véritable course contre la montre, si l’on en croit la société, à qui toutes les banques de la place ont fermé les guichets, en dehors de Orabank. Il a fallu aussi recourir à une banque ivoirienne, en l’occurrence BOA Côte d’Ivoire, pour pouvoir rassembler les fonds. Et même pour verser la somme à IB Bank, il a dû faire preuve de grande imagination, ses comptes étant fermés. Ce virement met in extremis fin au processus de vente des biens saisis. C’est un véritable ouf de soulagement.
Mais la parenthèse n’est pour autant pas refermée. Du côté d’Abdoul Service, les comptes ne sont pas soldés. D’abord, il estime que certains frais perçus dans le cadre du crédit sont illégaux et attend donc d’être remboursé. Ensuite, il dit avoir subi dans ce bras de fer avec la banque un préjudice financier d’au moins un milliard de FCFA.
Quant à l’image de la société, elle aura été sérieusement écornée, puisque le bruit courait sur son insolvabilité et sa faillite prochaine. « Le problème, c’est l’encaissement illégal dont la banque a fait preuve », rumine le patron de la société immobilière. Face aux nombreux appels de « doyens » pour lui demander de « laisser tomber l’affaire », Abdoul service a une seule réponse : « Dites à IB Bank de me rembourser ce qu’elle me doit ».
Visiblement, le divorce est consommé entre Abdoul service et IBB, quand le promoteur immobilier déclare : « Même si la banque propose de m’offrir 10 milliards de FCFA, je n’en veux pas. Je ne veux que mon argent encaissé illégalement ». Mais pourquoi cette relation houleuse entre IBB de Mahamadou Bonkoungou et Abdoul Service International de Abdoul Ouédraogo ? Le secret reste bien gardé, pour le moment. C’est en tout un dossier à suivre de près, dans l’attente de la version du PDG d’EBOMAF ouvertement mis en cause par Abdoul Service.
M K
Source: LeFaso.net
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