Au cours d’une conférence de presse organisée le lundi 25 février 2019, à Ouagadougou, le ministre de l’Energie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, a procédé au lancement des inscriptions du projet pilote « Back-up solaire ». Il s’agit d’une mesure forte et incitative initiée par l’Etat afin de permettre aux ménages et aux PME/PMI d’acquérir des systèmes solaires photovoltaïques avec stockage pour sécuriser leurs besoins énergétiques. Le projet sera exécuté à travers la mise en place d’un « prêt solaire à taux zéro » à cette frange de consommateurs en capacité de remboursement de leurs créances. La durée du prêt est de trois ans maximum avec un différé de trois mois après la mise en service de l’installation solaire.

A travers cette approche innovante, le ministère de l’Energie n’ambitionne pas de se substituer au secteur privé. « Le projet que nous venons de lancer a pour objectif de créer un nouveau marché et de montrer au secteur privé que le mécanisme marche très bien et que tout le monde peut s’y engager pour qu’ensemble nous puissions avoir une certaine indépendance énergétique », a ainsi clarifié le ministre de l’Energie, qui présente les « Back-up solaires » comme des armoires énergétiques hydrides, mobiles, prêtes à l’emploi et faciles à installer.


C’est un équipement qui est muni d’un onduleur hydride, de batteries solaires de stockage, d’éléments de productions, de modules automatiques d’inverseur de sources, de gestion des charges et de télégestion. Ils sont conçus pour délivrer des puissances de 1kVA, 3kVA, 5kVA , etc. en s’appuyant sur la consommation des différentes classes de ménages, PME/PMI.

Pour le ministre Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, l’approche du gouvernement à travers son département est d’un intérêt certain pour les populations. A titre illustratif, dit-il, « pour un ménage ou une PME/PMI qui paie le kWh à 130 F CFA en moyenne, l’installation d’un tel système permet d’obtenir le kWh à environ 50F CFA ». Toute chose qui, selon lui, permettra de réduire le coût de sa consommation de 40 à 70%.


Le projet « Back-up solaires », premier du genre dans notre pays, met à la disposition des utilisateurs, sept différents kits fondés sur les besoins identifiés parmi lesquels Solar home system (SHS1) pour l’éclairage ; Solar home system (SHS2) qui permet en plus de brancher un ventilateur, un téléviseur et un poste radio ; le kit Lafi comprenant deux panneaux solaires de 150Wc de type cristallin de dernière génération, avec une batterie OPZ V 12V/70Ah à C120 à 3000h de cycle à 50% de décharge.

Les prix de ses équipements s’alignent sur ceux du marché. « La marge est de 160 000 F CFA à 3 000 000 F CFA pour les PME/PMI et les grands investissements », informe le ministre. Et sur la qualité des équipements, il a assuré qu’ils proviendront de grandes firmes répondant aux normes et certifications internationales. Outre cela, les équipements seront installés par des sociétés agréées de son département et garantis tout le temps que prendra le remboursement du « prêt solaire à taux zéro » qui doit s’effectuer en trois (03) ans maximum avec un différé de paiement de trois(03) mois après la mise en service de l’installation solaire.


S’inscrivant dans cette lancée, le conférencier d’un matin a fait savoir que les modalités de remboursement du prêt seront proches des factures qu’honorent mensuellement les bénéficiaires de la SONABEL. Du coup, les ménages et entreprises ne seront pas perturbés dans leurs dépenses quotidiennes et seront dans une dynamique de partenariat « gagnant-gagnant ».

Mieux, à terme, ils seront propriétaires des équipements installés. Partant de là, il a invité les hommes de médias à une large diffusion de l’information afin que les populations cibles adhèrent et se préparent à y souscrire. « Ce projet est unique dans la sous-région. On va balbutier peut-être mais il faut que vous nous accompagniez pour que le projet aille de l’avant. Parce que c’est la seule alternative viable pour le Burkina Faso. Notre grande richesse aujourd’hui, c’est d’avoir l’un des meilleurs ensoleillements au monde. Et pratiquement tous les douze mois, nous avons un ensoleillement constant. Donc, il faut vraiment que nous puissions nous en servir à bon escient et que ce soleil qui était vu comme une calamité puisse devenir aujourd’hui, une opportunité au Burkina Faso », insiste-t-il.


Il faut noter que la grande ambition de son département est de diversifier les sources de production afin de réduire la dépendance avec les pays voisins et dans un futur proche, d’exporter notre électricité et d’être leader en matière d’énergie solaire. Pour relever cet ambitieux défi, l’accompagnement du secteur privé est indispensable.

En rappel, le projet « Back-up solaire » est en phase avec le projet ROGEP (Regional off grid electrification project) conduit par la CEDEAO et qui vise à injecter 200 millions USD pour le secteur privé.

Aïssata Laure G. Sidibé

Lefaso.net


Inscription au projet « Back-up solaire »

Ménages

1-Formulaire dûment renseigné à retirer à l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE)

2-Photocopie légalisée de la CNIB ou du passeport ou Carte militaire,

3-Relevé d’identité bancaire (RIB)

4-Relevé du compte bancaire du souscripteur ou du garant des trois derniers mois,

5-Copie des trois derniers mois de la facture d’électricité SONABEL (pour les souscripteurs connectés au réseau de la SONABEL)

PME/PMI

1-Formulaire dûment renseigné à retirer à l’ANEREE

2- Photocopie légalisée de la CNIB ou du passeport du premier responsable

3-Photocopie simple du numéro IFU et du RCCM

4-Relevé d’identité bancaire

5-Relevés du compte bancaire des trois derniers mois

6-Copie des trois derniers mois de la facture d’électricité SONABEL

Il est aussi possible de télécharger la fiche d’inscription en ligne : www.energie.bf ou sur la page Facebook de l’ANEREE

NB : Après les inscriptions, les dossiers feront l’objet d’une sélection minutieuse par les techniciens, financiers et agents du service de contrôle.

Source: LeFaso.net