L’Assemblée nationale et l’Association « Mémoire et Conscience » ont procédé à la signature d’une convention de partenariat le 03 juin 2016. Ladite convention précise les conditions de la mise en œuvre, entre les parties, du projet de réalisation d’un musée et d’un monument du souvenir sur le site de l’ancienne Assemblée nationale. Ce, en hommage aux martyrs des différentes luttes du peuple burkinabè. La cérémonie a été également une occasion par le Président de l’Assemblée nationale de remettre un chèque d’un montant de 10 millions de FCFA à l’Association « Mémoire et Conscience » présidée par Luc Marius Ibriga.

Le 30 novembre 2014, le peuple burkinabè, dans un sursaut patriotique, prenait d’assaut l’Assemblée nationale de la 5e législature. Le parlement est saccagé et incendié.Ce mouvement insurrectionnel a permis de mettre fin au régime de Blaise Compaoré, vieux de 27 ans. Au cours de cette insurrection populaire, des dizaines de morts et des centaines de blessés ont été enregistrés. Des voix s’élèvent ensuite pour exiger que leur mémoire soit à jamais conservée. D’où l’initiative citoyenne portée par l’association « Mémoire et conscience » qui consiste à réaliser un monument en hommage à tous les martyrs des différentes luttes héroïques du peuple burkinabè et à transformer une partie de l’ancienne Assemblée nationale en un musée vivant, conservatoire de la mémoire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Depuis, l’idée fait son chemin. Approchée, l’Assemblée nationale de la 7e législature a estimé que l’idée s’inscrit dans sa vision.


Ce 03 juin, les deux parties ont procédé à la signature d’une convention de partenariat pour permettre au projet de voir le jour. « Par la présente convention, la représentation nationale marque son accord pour réaliser en partenariat avec l’association « mémoire et conscience » le monument et le musée qui symboliseront dorénavant la fierté de tout un peuple, de toute une nation », a confié le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo. Car, poursuit-il : « ce projet rappellera à notre souvenir une époque à jamais révolue mais sera aussi un acte fondateur d’une nouvelle espérance. C’est la réaffirmation d’une nouvelle vision de l’Etat plus que jamais démocratique au service d’une société plus juste, plus équitable et plus inclusive ».

Donner un caractère populaire à l’initiative


Aussi, par ce partenariat, les deux parties conviennent du caractère populaire de cette initiative. Et, dans ce sens, l’association sus-citée se veut un instrument qui scelle la relation avec l’Assemblée nationale. « Ce projet est une initiative qui interpelle l’ensemble du peuple burkinabè et l’ensemble des Burkinabè. Donc, il n’y a pas de monopole de l’idée par « Mémoire et conscience ». Il y a peut-être des gens qui ont eu la même idée et qui ne l’ont ne l’ont pas formalisée. Ils sont les bienvenus à « Mémoire et conscience » pour que nous trouvions les plus belles idées pour réaliser ce projet », a expliqué Luc Marius Ibriga, le président de l’association« Mémoire et conscience ».

C’est pourquoi, dans la mise en œuvre de cette initiative, l’association va lancer bientôt un appel à idée à l’endroit de tous les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur pour « dire en une page comment ils voient ce musée et ce monument ».

Au-delà des querelles partisanes


La seconde étape va consister à l’organisation un concours d’architecture et le lauréat aura la charge de la réalisation du projet. « Mais, le caractère populaire de cette initiative doit venir du fait que l’on comprenne que si le peuple burkinabè a pris d’assaut l’Assemblée, ce n’est pas parce qu’il était contre la démocratie, mais parce qu’il ne voulait pas que l’Assemblée nationale soit un lieu de non démocratie. Donc, il faut là également une contribution populaire pour réaliser cette initiative et nous projetons faire une sorte de téléthon pour appeler à la contribution de tous les Burkinabè en fonction de leur force contributive, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, pour pouvoir réaliser cela et que cette contribution soit le signe de l’appropriation du peuple burkinabè de cette initiative », a précisé Luc Marius Ibriga.

Le président de l’Assemblée nationale n’a pas manqué d’appeler tous les patriotes, tous les démocrates de ce pays à participer à la conception et aux efforts de réalisation de ce monument. « Le musée et le monument que nous voulons mettre en place sont la propriété du peuple burkinabè et toutes les initiatives nationales sont les bienvenues. Nous sollicitons la participation de tous, au-delà de nos querelles partisanes », a-t-il lancé. Car, la réalisation de cette œuvre permettra de léguer aux générations futures cette étape de l’histoire du Burkina Faso.


La cérémonie de signature de la convention de partenariat a connu la présence des représentants de l’ensemble des groupes parlementaires ainsi que quatre des cinq vice-présidents du parlement. C’est dire que le consensus a prévalu au niveau des parlementaires pour la réalisation du futur musée des luttes du peuple burkinabè et du monument de l’insurrection populaire. Ces infrastructures seront intégrées dans l’espace où la représentation nationale va siéger dans les années à venir.

Au cours de la cérémonie, le président de l’Assemblée nationale a remis un chèque d’un montant de millions de francs CFA à l’association « Mémoire et conscience ».

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net