Ce samedi 23 février 2019, les projecteurs du 7e art seront braqués sur le Burkina Faso. Pendant huit jours, le pays va vivre au rythme de la 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). A l’orée de ce rendez-vous du cinéma africain, une équipe des Editions Lefaso.net s’est entretenue avec Bilgho Akaramata Kora (alias Bill Aka Kora), responsable de Djongo Diffusion, la structure retenue pour le plateau artistique du festival.
Lefaso.net : Djongo Diffusion a été retenue pour l’ouverture et la clôture de la 26e édition du FESPACO. Dites-nous, comment se passent les préparatifs ?
Bill Aka Kora : J’ai eu la chance d’avoir déjà travaillé pour le lancement du cinquantenaire de l’indépendance du Burkina il y a 9 ans de cela ; c’est peut-être cette expérience qui a fait qu’on nous a confié la direction artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture, mais je voudrais dire d’abord que c’est le président du comité d’organisation, c’est sa confiance que j’ai eue et puis la confiance du ministre de la Culture pour le travail en termes d’organisation d’évènements ou de spectacles en tant que tels.
On a commencé à travailler depuis trois mois pour poser une base musicale avec les musiciens, avec les metteurs en scène, la costumière, l’ingénieur création lumière qu’on fait sur l’ouverture et sur la clôture. C’est pour dire que quand on a le moteur de l’évènement qui est en place, le reste, c’est le carburant.
Pour l’ouverture et la clôture, combien d’artistes sont attendus et, parmi eux, il y a combien de Burkinabè ?
En fait, ce que je veux dire, c’est qu’on veut rompre avec l’habitude. Il n’y a pas un spectacle d’ouverture et de clôture à l’intérieur de la cérémonie. C’est toute la cérémonie qui devient un spectacle : l’arrivée du président, les interventions, les discours, les artistes qui jouent à l’intérieur, il faut que cela ait un lien avec le cinéma. On a d’abord repéré tout ce qu’on fait comme musique sur le FESPACO qu’on a rafraîchi, des chansons qui ont marqué le FESPACO, et ce sont des extraits de musiques de films que l’on joue à l’intérieur.
Donc, tout cela a été scénarisé de telle sorte que tout ce qui s’enchaîne donne une logique ; même sur la scénographie, il faut qu’on sente, qu’on se rappelle qu’il y a non seulement les 50 ans, mais aussi qu’on sache qu’on parle de cinéma. C’est tout ça que l’on veut mettre en place et il y a énormément de personnes qui travaillent avec moi. Si j’en cite, je vais oublier.
Déjà, il y a la base, le Djongo, le principal de la musique ; il y a eu des renforts de quatorze instrumentistes sur scène, une chorale de 50 personnes, la fanfare de la Garde nationale et de la gendarmerie qui intègre le spectacle. En dehors de tous ces gens, il y a des vedettes de la chanson qui ont des chansons mais quand ils viennent, ce n’est pas pour chanter leurs morceaux ; ils viennent pour des titres qui parlent du FESPACO. Donc si je vais citer, de peur d’oublier quelques-uns, il y a Nourate, Pamika, Imilo, Wango Roger, Issouf Compaoré, Smarty et Dicko Fils aussi ; ça veut dire qu’on travaille sur un tout et tout est lié.
Ce sera du live, du semi-live ou du play-back ?
Il ne faut pas me poser une question pareille (rires). Personne ne m’a vu en play-back ; donc il n’y a pas de play-back chez nous (rires).
- Les artistes en pleine répétition
Vous avez rencontré des difficultés ?
Je peux dire que jusqu’à présent, ce sont des difficultés que tout le monde sait. C’est débloquer les sous vite pour travailler et même ça, on a trouvé la solution pour mettre tout le monde à l’aise pour travailler en attendant. En dehors de cela, il n’y a aucune difficulté parce qu’on communique bien dans la structure. On a le régisseur général qui travaille bien, je l’admire. On a un administrateur qui est dedans, qui travaille bien ; on a une équipe. Ce n’est pas moi qui pense à tout, mais c’est une équipe de plus de 20 personnes, mais chacun a un poste bien précis pour que ça se passe bien.
On sent que ce ne sera pas comme les précédentes éditions. Qu’est qui peut motiver le public à bien s’accrocher du début jusqu’à la fin ?
Je crois que si le public fait déjà un tour au stade municipal pour voir les installations, ça peut déjà leur parler, rien que les installations. En dehors de ça, je ne veux pas me jeter des fleurs, mais je sais qu’on travaille, on est méticuleux, on est précis, et puis c’est un honneur qui nous est fait et on n’a pas le droit de rater ça, aucun droit de rater et il y a le public qui vient.
Ça sera une grosse fête, une grande fête, un grand moment de communion, un grand moment d’émotion. Le spectacle a un sens parce qu’à l’intérieur, il y a l’honneur qui est fait à tous les pionniers, les anciens, ceux qui ont eu le courage de lancer le FESPACO sans un rond, qui ont rendu le FESPACO célèbre. Il y a des hommages à des personnes qui ont vraiment marqué le FESPACO qui ne sont plus avec nous aujourd’hui, mais tout cela est fait de telle sorte que ce soit un film. Ça veut dire que si tu rentres au stade et tu t’assoies, c’est comme si tu regardais un film.
Des mesures sont-elles prises pour avoir du son de qualité, de la lumière… parce que tout cela s’accompagne avec les répétitions ?
(Rires). (…) Je dis de faire un tour au stade pour voir le son. Je crois que ce jour-là, les gens vont entendre le son comme si c’était dans une boîte de nuit. L’Etat burkinabè a signé un partenariat avec l’Etat algérien qui accompagne le FESPACO en termes de son et de lumière, mais on a mis aussi une équipe, on a nos ingénieurs de son qui travaillent parallèlement avec ceux qui sont venus, on a communiqué les fiches techniques [depuis] longtemps, on a communiqué nos demandes, ceux dont on a besoin et ils ont envoyé. Donc ça veut dire que ce jour-là, c’est fire.
Propos recueillis par Cryspin Masneang Laoundiki
et Valentin Kaboré (Stagiaire)
LeFaso.net
Source: LeFaso.net
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