Quelques jours après la démission du président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, le 8 février dernier, le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI), mouvement politique en faveur de l’ex-chef rebelle, s’est constitué en parti politique le 16 février 2019. Que faut-il attendre de ce parti social-démocrate qui se réclame de l’opposition ?

Le dernier né de l’univers politique ivoirien se réclame déjà de l’opposition et entend promouvoir la candidature de l’ex-président de l’Assemblée nationale à l’élection présidentielle de 2020. Guillaume Soro aurait-il des ambitions présidentielles ? Pour l’instant, s’il n’a pas dévoilé ses ambitions, ni assisté à l’assemblée générale de création du RACI le 16 février dernier, il a néanmoins annoncé la veille, la création d’un comité politique lui permettant de prendre part au débat national.

Ce comité national politique, selon l’ex-chef de la rébellion ivoirienne, se présente comme un outil pour mener des réflexions sur les grandes questions d’intérêt national. En tout cas, si l’orientation du comité politique n’est pas encore définie, le RACI totaliserait lui près de 20 000 adhérents sur l’ensemble du territoire ivoirien. Avec la termitière comme emblème, le RACI a pour devise : « Solidarité, justice, travail ».

Alliés d’hier, adversaires d’aujourd’hui

Si le député de Ferkessédougou a démissionné de son poste de président de l’Assemblée nationale, refusant d’intégrer le nouveau parti présidentiel, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), il est probablement prêt à affronter Alassane Ouattara en 2020, si ce dernier décidait de se représenter. Dans la même veine, on s’interroge sur ses futurs alliés.

Faut-il s’attendre à une coalition avec le plus vieux parti politique de la Côte d’ivoire, le Parti démocratique de Côte d’ivoire (PDCI) ? Cela, d’autant plus qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont décidé de rompre, après sept années à partager le pouvoir, conduisant ainsi à la naissance du RHDP le 26 janvier 2018 ?.

D’autre part, une alliance avec le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo ne serait pas non plus exclue, quand on sait que l’objectif de tous ces partis est d’éjecter le RHDP du pouvoir en 2020. En rappel, l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a repris pleinement les rênes de son parti après le décès du président intérimaire et vice-président du parti, Abdoudramane Sangaré, en novembre 2018.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net