Nommé le 21 Janvier dernier en remplacement de Paul Kaba Thieba, Christophe Dabiré était face aux 127 députés pour une déclaration d’une heure. Dès l’entame de son allocation à la tribune de l’Assemblée nationale, il est revenu sur les actions accomplies par son prédécesseur, Paul Kaba Thieba. Selon ses propos, le gouvernement de Paul Kaba Thieba a accompli des actions fortes. Il a relevé l’augmentation du PIB à environ 6%, l’afflux des investisseurs étrangers, l’accès à l’eau potable et l’amélioration du secteur sanitaire.

Sur le plan sécuritaire, Dabiré a relevé que l’union sacrée des fils et filles du Burkina Faso demeurait la règle dans la lutte contre le terrorisme. Pour ce faire, il a appelé la communauté internationale à apporter son appui, dans cette « lutte de longue haleine » contre ce qu’il a appelé « un phénomène mondial ».

Sur la base de la loi de programmation militaire quinquennale 2019-2023, il entend renforcer les moyens logistiques et matériels des forces armées nationales. Aussi, l’augmentation des effectifs militaires, le renforcement de la coopération militaire régionale, la résilience entre les populations et les forces de défense et de sécurité ont été des points soulevés.

Selon le premier ministre Dabiré : « l’ensemble des Burkinabè ont ressenti une forte charge émotionnelle à la suite des récents conflits communautaires ». Un comportement qu’il trouve de : « nature à exacerber les contradictions ». A cet effet, il a assuré que la justice sera rendue aux victimes dans un bref délai, tout en appelant les chefs religieux et coutumiers à œuvrer pour la réconciliation nationale.

Entre autres, Christophe Joseph Marie Dabiré a laissé entendre qu’il faut que les instituions administratives soient reformées dans l’optique de promouvoir la bonne gouvernance. Aussi, compte-t-il renouer avec la culture du travail bien fait, la réduction du train de vie des fonctionnaires au sommet de l’Etat et la lutte contre la corruption. La redéfinition des modalités de rémunérations des hautes autorités investies d’une charge politique ou administrative, l’instauration des bonnes pratiques dans la gestion du patrimoine de l’Etat et l’application des conclusions de la commission chargée de la réforme du système de rémunération des agents publics de l’Etat font partie des arguments.

Par ailleurs, il s’est inquiété du ressentiment des Burkinabè contre la lenteur du traitement judiciaire de certains dossiers. Pour le locataire de la primature, la justice est indépendance et demeure diligente et efficace dans le traitement des dossiers pendants. Il en veut pour preuve la création du ministère chargé des droits humains et de la promotion civique pour lutter contre l’impunité et l’incivisme.

La professionnalisation des médias, la protection de l’environnement, la question du genre sont entre autres des domaines dans lesquels compte s’investir l’équipe de Dabiré. Du reste, la création d’emplois, le renforcement des acquis économiques et démocratiques ont également été invités aux débats.

Edouard Samboé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net