L’Union Burkinabè des Clubs Autonomes de Karaté (UBCAK) a tenu, le 26 janvier 2019, à la Maison des Jeunes et de la Culture de Ouagadougou, une conférence de presse dont l’objet était d’informer l’opinion publique en général et le monde du karaté en particulier, de l’évolution de la crise qui secoue la Fédération burkinabè de karaté (FBK) depuis plusieurs années.
Pour rappel, c’est par arrêté n°15-201/MSL/SG/DFTRN du 21 décembre 2015 que le Ministre des sports a dissout la Fédération Burkinabè de Karaté-Do (FBK) que présidait Me Mamadou SAVADOGO. Selon le motif évoqué en son article 1 : « en raison de la crise profonde que connaît la FBK depuis plus d’un an et au regard de l’échec des multiples tentatives de conciliation des positions d’une part, et de la nécessité de sauvegarder les intérêts de la discipline d’autre part, il est mis fin aux fonctions de membres du bureau exécutif de la FBK ».
Par arrêté n°16-013/MSL/SG/DFTRN du 23 mars 2016 portant création, composition et attributions d’un Comité transitoire de la Fédération burkinabè de karaté-do, le Ministère des Sports et Loisirs (MSL) a mis en place un Comité transitoire présidé par M. Jean YAMEOGO, Président du Comité national olympique des sports burkinabè (CNOSB) et actuel Directeur Général de l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS). Aux termes de l’article 3 de cet arrêté, le Comité a pour missions :
– la gestion courante des activités de la Fédération ;
la préparation des futures élections en vue de la mise en place d’un nouveau bureau fédéral ;
la recherche de solution pour réconcilier les acteurs du karaté-do.
De nombreux clubs, dont ceux de l’UBCAK ont contesté la régularité de la dissolution du Bureau fédéral et la composition du Comité transitoire par des courriers régulièrement envoyés au Ministre des Sports et des loisirs.
Pour la préparation des futures élections, le Comité transitoire a pris un certain nombre de décisions. Il a notamment dressé une liste des clubs de karaté autorisés à participer aux élections. Cette liste est contestée par les clubs regroupés au sein de l’UBCAK, car non conforme aux dispositions de l’arrêté n°2008-41/MSL/SG/DGRI/DRNS du 17 septembre 2008 portant modalités de renouvellement des bureaux exécutifs des structures dirigeantes du sport de compétition. Non seulement la démarche du Comité transitoire enlevait tout contrôle et toute implication des instances du Ministère des Sports et Loisirs dans les districts et ligues mais également excluait des élections de ligue et de district la majorité des clubs de l’UBCAK régulièrement constitués, disposant de récépissés de reconnaissance, régulièrement affiliés à la FBK avant la dissolution de son bureau exécutif et participant régulièrement aux compétitions et autres activités organisées par la FBK. Le corps électoral du Comité transitoire a ainsi privé de nombreux clubs légaux de leur droit de prendre part aux élections des instances dirigeantes des districts et ligues. Le Ministre des Sports et des Loisirs a validé toutes ces élections.
C’est pour cette raison que l’UBCAK, à travers quelques-uns de ses clubs, a contesté devant le juge administratif la légalité des actes du Comité transitoire et, subséquemment, la validité des élections organisées sur la base des actes incriminés, tant à Bobo-Dioulasso qu’à Ouagadougou.
A Bobo-Dioulasso, par sa décision n°77/2018 du 26 avril 2018, le Tribunal administratif a annulé le Procès-verbal de l’Assemblée générale de renouvellement du Bureau exécutif du district de karaté-do du Houet, a condamné l’Etat et la Fédération burkinabè de Karaté-do aux dépens et à verser aux clubs plaignants la somme de 500.000 FCFA au titre des frais exposés non compris dans les dépens. En d’autres termes, la ligue de l’Ouest, qui a participé à l’élection des membres du Bureau de la Fédération burkinabè de karaté n’existe pas et n’a pas pu participer légalement à l’élection du Bureau fédéral actuel.
A Ouagadougou, le Tribunal administratif vient d’annuler tous les actes préparatoires du Comité transitoire pour l’élection des membres des ligues, districts et fédération, par sa décision n°169/2018 du 19 décembre 2018. Le juge a logiquement mis les dépens à la charge du Trésor public et a octroyé aux clubs de l’UBCAK la somme de 500.000 FCFA au titre des frais exposés.
En d’autres termes, aucune des structures dirigeantes mises en place par le Comité transitoire, qu’il s’agisse de ligues, des districts ou de la Fédération n’existe aujourd’hui, car ayant été mises en place par des moyens illégaux et frauduleux censurés par le juge.
L’UBCAK a demandé au Ministre des sports et loisirs de tirer les conséquences de ces décisions de justice. L’exécution de ces décisions doit notamment conduire à la dissolution du bureau actuel de la Fédération de Karaté-do, de ceux des districts et ligues mises en place par le Comité transitoire, la reprise des élections et la prise de sanctions liées à la gestion de fait de ces structures.
Union Burkinabè des Clubs Autonomes de Karaté (UBCAK)
Source: LeFaso.net
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