Le nouveau Premier ministre est connu depuis l’après-midi de ce lundi, 21 janvier 2019. Christophe Marie Dabiré succède à Paul Kaba Thiéba qui a passé trois ans à ce poste. Pour en savoir davantage sur le désormais patron de la « maison blanche de Koulouba », nous avons joint au téléphone un de ses « ex-compagnons » politiques et professionnels, Achille Marie-Joseph Tapsoba. A chaud, le premier vice-président chargé des questions politiques de l’ex-parti au pouvoir, le CDP, se confie sur le nouveau Premier ministre.
« C’est une surprise de ma part, que monsieur Christophe Dabiré soit porté à la tête du nouveau gouvernement », confie Achille Tapsoba, dès l’entame de ses propos. « Mais c’est un homme que j’ai connu, que je connais ; parce que nous avons évolué dans le parti (CDP, ndlr) ensemble et c’est dans ce cadre d’ailleurs que nous nous sommes connus. Il a été d’abord ministre de la Santé, et c’est à cette époque qu’il a pris la carte du parti, avant d’être nommé ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique et à cette occasion, nous avons travaillé ensemble (puisque je suis du même ministère). Il m’a responsabilisé pour gérer le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) que j’ai dirigé pendant au moins trois ans », poursuit-il.
Pour M. Tapsoba, le nouveau Premier ministre peut être à la hauteur de la tâche, car ayant des compétences, des capacités, des valeurs intrinsèques et extrinsèques. « Pour tout dire, il en est capable », met-il en exergue.
« En même temps, pour nous, c’est encore, une fois de plus, de la considération, pour avoir fait appel à un des anciens ministres de Blaise Compaoré ; ce qui veut dire qu’il a quand même fait œuvre utile en permettant à beaucoup de cadres de haut niveau de se faire valoir et de s’épanouir et en même temps de faire valoir leurs compétences sur le plan de la gestion des structures de l’Etat », exprime le premier vice-président chargé des questions politiques du CDP, Achille Marie-Joseph Tapsoba.
Cependant, il se veut prudent car, de son avis, le problème majeur qui se posera et qui se pose, c’est le système dans lequel il va évoluer. « Et comme je le dis souvent, un homme peut avoir toutes les qualités et compétences, mais pris dans un système où il est complètement noyé, ça peut ne pas être des conditions propices pour un succès. Tout dépend donc du rôle qu’on veut lui faire jouer et du programme gouvernemental qu’on lui a assigné. Si c’est pour renforcer les positions du MPP dans la situation actuelle, il risque d’avoir plutôt enlisement. Mais si c’est pour ouvrir la gouvernance du pays à travers une réconciliation à tous les Burkinabè, quels que soient leur origine, leur bord politique, leur âge, là, je crois que ce sera exaltant pour lui et comme je le disais tantôt, il en a la capacité », analyse-t-il.
Pour lui donc, « ce qui est important, c’est qu’il a été nommé parce qu’on pressent en lui des qualités d’homme capable de mener à bien un processus de réconciliation, dont a besoin le Burkina, de manière urgente et dans l’immédiat. Si tel est le cas, et si c’est sur cette base et ce programme qu’on l’a nommé, je pense qu’il est l’homme qu’il faut. Maintenant, si c’est sur d’autres bases, je ne peux que lui souhaiter bon courage, car la tâche ne sera pas facile, et même que ça sera de toutes les difficultés pour lui. Mais je lui souhaite bon vent, en espérant qu’il mettra l’accent sur les difficultés, les problèmes qui touchent le Burkina Faso, et qu’il offrira tout de lui pour aider à résoudre ces problèmes qui se posent à notre pays ».
Un autre atout relevé par l’ancien ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Achille Marie-Joseph Tapsoba, c’est son esprit d’ouverture. « Monsieur Dabiré est un homme à l’esprit ouvert, un homme qui est pondéré, et il est quelqu’un qui aime la rationalité et la rigueur. Ce sont des qualités qui font de lui un homme ouvert. Il est à mesure de concilier les tendances, de rapprocher les filles et fils de ce pays, et de se mettre au-dessus de la mêlée », jauge M. Tapsoba.
Propos recueillis via téléphone par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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