1987-2019. Cela fait 32 ans que l’Union nationale des Associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN-ABPAM) a créé l’Ecole des jeunes aveugles (EJA). Dans le cadre de la commémoration de cet anniversaire, les responsables de l’union ont animé une conférence de presse ce jeudi 17 janvier 2019 à Ouagadougou. Ils ont présenté les visions de l’école sur la scolarisation des enfants aveugles et les activités qui seront organisées dans le cadre de cette célébration, le 22 janvier prochain.

« 30 ans de l’Ecole des jeunes aveugles (EJA), contribution de l’UN-ABPAM. Bilans et perspectives ». C’est sous ce thème que se tiendront les activités commémoratives de l’anniversaire. L’UN-ABPAM, structure spécialisée dans l’éducation des enfants handicapés visuels, dresse un bilan mitigé après 30 années d’existence. Les notes de satisfaction sont liées au nombre d’enfants pris en charge et formés grâce à l’appui pédagogique de l’Ecole des jeunes aveugles. « Plus de 380 élèves ont été formés à l’EJA », précise Christophe Oulé, président de l’UN-ABPAM. Parmi ces élèves formés, certains occupent des postes dans l’administration publique burkinabè.

C’est le cas de Martine Bilgo, enseignante affectée par le ministère de l’Education nationale dans une école pour non-voyants, dans la province du Namentenga.


Le combat de Martine Bilgo

Titulaire d’une maîtrise en droit obtenue à l’Université Ouaga I Pr-Joseph-Ki-Zerbo, Martine Bilgo avait l’intention de fréquenter l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) ou l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK). Dans l’impossibilité d’intégrer ces instituts de formation à cause de son handicap visuel, elle opte de s’inscrire dans une Ecole privée de formation des enseignants du primaire. Là, il lui a fallu signer une décharge dans laquelle elle s’engageait à ne pas engager de poursuite judiciaire contre ladite école en cas de refus de l’administration publique burkinabè de l’intégrer à la fin de sa formation professionnelle.

Grâce aux différentes plaidoiries menées, les jeunes handicapés diplômés ont accès aux concours directs de la Fonction publique depuis 2014. Le combat pour que l’enfant handicapé visuel puisse continuer d’aller à l’école et se réaliser se poursuit.






Les personnes souffrant d’un handicap visuel toujours oubliées

Dans le cadre de cette lutte, l’UN-ABPAM dénonce la non-application des dispositions légales. La loi 012, découlant de la Loi sur les personnes handicapées des Nations unies, a été adoptée par l’Etat burkinabè. « Cette loi censée favoriser l’inclusion des personnes handicapées visuelles n’est pas effective sur le terrain », regrette Christophe Oulé. Il lance donc une invite à rendre effective cette disposition légale au Burkina Faso.

L’EJA intervient dans les domaines de l’éducation spécialisée, inclusive, la réadaptation, la formation professionnelle des élèves voyants, non-voyants et malvoyants, avec des programmes et horaires communs à toutes les écoles du Burkina Faso.

Mariam Ouédraogo (Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net