Les militaires radiés suite à la mutinerie de 2011 ont animé une conférence de presse, ce lundi 14 janvier 2019 à Ouagadougou. Il s’est agi de rappeler aux autorités l’espoir qu’ils nourrissent suite à la transmission et à l’examen du rapport du Haut-conseil pour la réconciliation et de l’unité nationale (HCRUN) par le gouvernement au mois d’octobre 2018.
« Nous sommes à nouveau devant vous ce matin pour plaider notre cause et lancer encore notre cri de cœur, car nous avons nourri beaucoup d’espoir suite à la transmission et à l’examen du rapport du Haut-conseil pour la réconciliation et de l’unité nationale (HCRUN) par le gouvernement au mois d’octobre 2018 ». Ce sont en ces termes que Hervé Tapsoba, membre du bureau des militaires radiés de 2011, a planté le décor de la conférence de presse.
- A la fin de la conférence de presse, les militaires radiés se sont concertés avant de se séparer
En effet, suite aux échanges sur la transmission et l’examen du rapport, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, a fait une déclaration pleine d’espoir pour les militaires radiés. « Des propositions intéressantes sont sur la table et le document a été examiné », avait affirmé Remis Fulgance Dandjinou, avant d’ajouter que « nous espérons que les semaines à venir, avec les indications des uns et des autres, nous aurons un document qui va être présenté au conseil des ministres avec une solution qui soit à la fois garante de la justice, de l’équité et qui tienne compte de la volonté manifestée du HCRUN d’aller vers la réconciliation et l’unité nationale ».
« Nous voulons qu’on nous dise la vérité »
15 novembre 2018 – 15 janvier 2019. Bientôt deux mois jour pour jour que les militaires radiés attendent la suite du dossier. C’est ce qu’ils ont fait savoir au cours de cette conférence de presse. « Face à une telle situation, nous demandons aux autorités de rester dans la bonne disposition qui a caractérisé l’avancement de notre dossier jusqu’à ce stade et de communiquer sur la suite qui nous est réservée. Nous pensons que le HCRUN a fait le nécessaire et ce qu’il faut », a déclaré Hervé Tapsoba.
- Selon Hervé Tapsoba, le Président du Faso refuse de résoudre leur problème
Ainsi, ils lancent un appel au président du Faso et au Premier ministre pour un dénouement heureux de leurs multiples démarches et sollicitations, et surtout pour mettre fin à leurs souffrances et celles de leurs familles. « En tout état de cause, nous demandons seulement de nous situer sur notre sort. S’il n’y a plus de solutions, cela voudrait dire que les propositions du HCRUN que le gouvernement a trouvées intéressantes ont été juste rangées dans les tiroirs et que cette importante institution n’est plus crédible aux yeux de nos autorités. Nous voulons qu’on nous dise la vérité et non nous abandonner dans l’incertitude », réclame les militaires radiés.
- Pour Farma Tiéba, s’il y a eu radiation, c’est qu’il y a des complices et des coupables
Qui bloque le dossier ?
A en croire les radiés, il y a certaines personnes qui ne souhaitent pas voir « l’aboutissement et l’issue heureuse » de leur dossier pour des raisons qu’ils ignorent. « On ne va pas passer par quatre chemins. Aujourd’hui, nous avons le général Honoré Nabéré Traoré que les mutins de l’époque ont proposé comme chef d’état-major. Aujourd’hui, il est conseiller à la présidence. Il ne va pas conseiller le chef de l’Etat de nous rappeler, mais lui-même, il sait que sans cette situation, il ne pouvait pas être général », s’offusque Farma Tiéba, membre du bureau des militaires radiés.
A cette même occasion, les conférenciers ont déploré le fait que leurs dossiers ne sont pas recevables pour les embauches. « Je peux comprendre que vous radiez des gens, mais quand même pas envoyer leurs noms dans toutes les grandes sociétés du pays pour qu’on ne puisse pas les employer. Même dans le code de travail, c’est interdit. Qu’est-ce qu’ils veulent qu’on devienne avec nos différentes familles ? », s’interroge Hervé Tapsoba.
Dépassé par cette situation, Wahabou Ouédraogo a conclu que « c’est très méchant de la part de nos autorités ».
Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net
Source: LeFaso.net
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