L’hebdomadaire point de presse du Chef de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP) s’est tenu ce mercredi 21 novembre 2018 au siège de l’institution animé par Victorien Tougouma, président du Mouvement africain des peuples (MAP) et Aristide Ouédraogo, président du Front patriotique pour le renouveau (FPR). Trois points ont été abordés : la hausse du prix du carburant, l’appel à manifester de la CCVC contre cette augmentation et le point sur les cotisations lancées par le CFOP pour soutenir les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Les conférenciers du jour sont catégoriques, les raisons avancées par le gouvernement, notamment la situation financière de la SONABHY, l’évolution du cours international du pétrole et le soutien à l’effort de guerre pour justifier la hausse des prix du carburant ne tiennent pas la route.

Pour eux, la vraie raison est « la faillite des finances publiques » due à la mauvaise gestion du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès). Et pour tenter de résorber ce déficit, le gouvernement prend des mesures comme l’augmentation des prix du carburant et de l’eau et le recouvrement forcé de la taxe de résidence. « Quand les banquiers n’ont pas d’argent, c’est la banqueroute. Le PNDES n’a rien apporté. Le Premier ministre est un banquier, il ne sait pas faire sans argent et il faut taper sur le citoyen. Ce qui n’est pas une bonne solution », a laissé entendre Victorien Tougouma, président du MAP.


Le CFOP s’indigne donc que ce soient les populations qui paient les pots cassés d’une mauvaise gestion, alors que les membres du gouvernement eux-mêmes ne montrent pas l’exemple, puisqu’ils n’achètent pas de carburant.

De plus, Aristide Ouédraogo et Victorien Tougouma, regrettent le manque de sincérité du gouvernement qui ramène l’augmentation des prix du carburant au seul secteur du transport, en essayant de rassurer les populations que le transport ne connaitra pas de changement. « Il ne faut pas prendre le transport et le pointer comme la seule variante de l’augmentation du coût du carburant.

Cette augmentation entraine automatiquement un impact sur l’ensemble du quotidien du citoyen burkinabè. Ce n’est pas uniquement lié au transport. Quel que soit alpha, cette augmentation va entrainer une augmentation du prix des biens de première nécessité », martèle Aristide Ouédraogo.

C’est pourquoi ils appellent le Président du Faso à rendre compte de sa gestion en publiant tous les indicateurs sur l’économie nationale du 31 décembre 2015 à nos jours.

De gauche à droite, Aristide Ouédrogo, président du FPR et Victorien Tougouma, président du MAP.

L’Opposition appelle ses militants à participer à la manifestation du CCVC

En réaction à la hausse des prix du carburant, la Coalition contre la vie chère (CCVC) a annoncé une grève générale et des manifestations sur l’ensemble du territoire national le 29 novembre 2018. Elle exige le retour aux anciens prix, mais également un audit de la SONABHY et de la SONABEL. Le CFOP dit soutenir cet appel à manifester.

L’Opposition appelle donc l’ensemble de ses militants et sympathisants, ainsi que tous les Burkinabè quel que soit leur bord politique à prendre part aux manifestations initiées par la CCVC. « Le gouvernement devrait noter avec grand intérêt que dans les mouvements sociaux, on sait généralement quand ça commence, mais on ne sait pas comment ça finit. L’histoire récente du Burkina et l’actualité internationale le démontrent à souhait », met en garde Aristide Ouédraogo, président du FPR.



3 375 000 FCFA récoltés pour soutenir les FDS

Le dernier point abordé au cours du point de presse a concerné le bilan de la souscription lancée par le CFOP à l’occasion de sa marche-meeting du 29 septembre 2018 pour soutenir les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Il ressort qu’à ce jour, c’est la somme de 3 375 000 F CFA qui a été récoltée par la commission mise en place à cet effet. L’argent sera versé à qui de droit, rassurent les conférenciers du jour.
Interrogés sur la modicité du montant récolté, Aristide Ouédraogo a estimé que « c’est le geste qui compte ». Il rappelle d’ailleurs que les contributions sont toujours attendues et souligne que seul le gouvernement n’a pas encore répondu à l’initiative du CFOP.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net