Le géant hôpital Schiphra situé au quartier Tanghin de la ville de Ouagadougou n’a pas été construit sans difficultés. Comme un enfant qui poursuit sa croissance normale, l’institution a gravi les marches, en tâtonnant souvent, pour être aujourd’hui une référence en terme d’administration de soins. Cela en passant par le stade de dispensaire à celui de Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA), puis de CMA à hôpital de référence.
De 1953 à 1994, le dispensaire protestant prodiguera des soins infirmiers et bénéficiera à partir de 1970, de l’appui de l’Etat en personnel soignant. De 1994 à 1997, le dispensaire connaitra une période de difficultés liées à une baisse du soutien financier et au manque de médecin permanant. Au vu de l’état de l’institution qui allait en s’aggravant, la mission française demandera à l’église des Assemblées de Dieu du Burkina de prendre ses responsabilités, faute de quoi, elle se désengagerait totalement de Schipra. C’était en 1997.
En 1998, Mme Marie Claire Traoré, après 33 ans passés dans l’enseignement et 45 ans après la création du dispensaire protestant, exprimera à la mission française un vif désir de soutenir l’œuvre, en prenant la direction du dispensaire. Il possédait à cette époque, une aile et trois bâtiments.
En 1999, un comité de gestion sera mis en place, cela après concertation avec l’église nationale et la mission française, afin d’accompagner Mme Traoré dans sa mission. Depuis cette date, le centre de santé connaitra un développement continu, grâce aux efforts inlassables de la directrice générale.
Le 1er mai 2000, a été mis en place un laboratoire et l’imagerie. Il s’agissait d’un magasin réaménagé pour recevoir un appareil de radiographie. Dans le même temps, un échographe sera installé. En 2001, une maternité verra le jour et l’Etat qui voyait l’hôpital grandir, y a affecté un médecin généraliste, en la personne de Dr Soré.
En 2004, le dispensaire débutera l’opération pour les patients atteints de cataracte, avec l’aide des amis français de Mme Traoré. En 2005, a été construite une véritable imagerie au rez-de-chaussée. Depuis 2006, le scanner fait partie des services que propose l’institution, ce, avec l’autorisation du ministre de la santé de l’époque, Alain Yoda.
De 2003 à 2008, l’église des Assemblées de Dieu du Burkina, dans sa volonté d’ouvrir un CMA dénommé Schiphra par la transformation de son dispensaire Protestant Schiphra, signera un protocole d’accord de coopération technique avec le ministère de la sante, afin de bénéficier de l’accompagnement de l’Etat Burkinabé.
Le 9 Avril 2008, par arrêté N°2008 039 MS/CAB portant autorisation de transformation d’un dispensaire en Centre médical avec antenne chirurgicale, du ministre de la Santé, le dispensaire Protestant Schiphra deviendra le CMA Schiphra.
En 2009, grâce à l’appui du fonds de coopération français, la chirurgie a pu être construite. C’est un bâtiment de trois étages. La coopération financera la partie rez-de-chaussée et Schiphra, sur fonds propres, les trois étages suivants. La même année, les premières interventions y ont débuté. Et le 18 mars 2009, le dispensaire devient effectivement un Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA).
En 2010, commence la chirurgie des fistules. Jusqu’à ce jour, elle n’a cessé de fonctionner. Plus de 1000 femmes y ont déjà été opérées. En 2012, avec le soutien de l’UNFPA et de l’Union européenne, le pôle mère-enfant a pu être construit. Entre 2014 et 2015, deux médecins sont formés : un pour la gastrologie, un autre pour la cardiologie (ce dernier est Dr Jacob Sawadogo, le nouveau directeur général.)
Toujours en 2015, un centre de santé est construit à Bangporé. En 2017, débute la réparation des pieds bots avec Dr Oubda. En 2018, Schiphra devient un hôpital à deux pôles et l’association Schiphra, créée en 2013, est renouvelée. Cette dernière intègre le Secrétariat permanent des Organisations non-gouvernementales (SPONG).
Le 25 Avril 2018, à la demande de l’Association Schiphra, une autorisation de représentation sera signée par le président des assemblées de Dieu du Burkina, au profit de Mme Marie Claire Traoré, présidente de l’Association Schiphra.
En 2022, un autre bâtiment contenant à la fois, les urgences et le laboratoire sera construit. Plus tard, en 2025, le 18 février plus précisément, par décision n°2025-003/CGAD/CN/BEN du 18 février, l’Eglise des Assemblées de Dieu du Burkina a révoqué le mandat qu’elle avait donné à Mme Traoré.
Ce qui était un dispensaire avec quelques bâtisses est désormais une grande institution avec de grands bâtiments, abritant aujourd’hui 24 services et plus de 400 employés.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Sources : Déclaration liminaire de Dr Jean Marie Badiel du 18 mars 2025, Entretien avec Marie Claire Traoré du 6 mars 2025
Source: LeFaso.net
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