Après des semaines de tractations sans réponse officielle, l’Église des Assemblées de Dieu a, au travers d’une conférence de presse, situé la presse nationale sur l’état de la situation qui prévaut entre elle et Marie Claire Traoré, ex-directrice générale de l’hôpital Schiphra. Selon Me Christophe Birba, conseil aux côtés de l’église, l’église est parvenue à obtenir une décision de justice revêtue de la formule exécutoire, intimant l’ordre à Marie Claire Traoré de quitter les locaux de l’hôpital où se situait son bureau, ainsi que la résidence même où elle se trouve, laquelle appartient à l’église des AD. Cela n’a pu être fait, car l’intéressée dit être malade.
L’hôpital Schiphra vit une crise de leadership depuis quelques semaines. Ce qui était censé être une affaire interne a bousculé les limites du cadre professionnel pour se retrouver sur la toile et être le sujet de conversation de plusieurs. Des parties à ce litige, deux camps : d’une part, celui de la directrice générale, mise à la retraite et remplacée par un médecin cardiologue de l’hôpital. D’autre part, l’église des Assemblées de Dieu avec à sa tête Dr Etienne Zongo. Si jusque-là l’ex-directrice générale a pu se faire entendre à travers certains médias, l’église des Assemblées de Dieu, elle, n’a jamais répondu à ce qui se disait.
C’est ce mardi 18 mars 2025, à travers une conférence de presse, que cette dernière a dépeint l’état de la situation et demandé par la même occasion son départ. « L’objectif de l’église était d’obtenir qu’elle puisse se décharger du bureau de directeur et de ses fonctions pour que l’hôpital continue de fonctionner normalement. Il y avait urgence parce qu’il fallait faire vite pour libérer l’hôpital. Et techniquement, quand il y a urgence, c’est le juge des référés qu’il faut saisir, et nous avons saisi le juge des référés du Tribunal de travail », a expliqué Me Christophe Birba, conseil aux côtés de l’église.
Devant le juge, les arguments présentés étaient que Marie Claire Traoré a été mise à la retraite par deux décisions : d’abord celle des AD de France du 1ᵉʳ janvier 2021, et une autre des AD Burkina datant de décembre 2024. « À partir du moment où il y a une décision de mise à la retraite, les relations de travail cessent. Elle n’a pas de raison de continuer à occuper les locaux de l’employeur, surtout de l’occuper et d’organiser des émeutes. Pour sa défense, elle comparait et dit qu’il n’y a jamais existé de relation de travail entre elle et les AD du Burkina. Malheureusement pour nous, on n’avait pas avec elle un contrat de travail écrit. Mais comme vous le savez, le contrat de travail peut être verbal. Nous avons insisté sur cela, mais elle a dit qu’elle n’est pas notre employée », a développé Me Birba.
« Elle a même écrit manifestement que le Tribunal de travail ne pouvait pas connaitre de notre contentieux, mais nous, nous avons pensé que c’est la qualité de travailleur qui la protégeait mieux. Au final, elle a réussi par ce procédé à ce que le Tribunal du travail rende une décision disant qu’il fallait saisir le juge de fond. Dans le deuxième temps, comme elle a elle-même indiqué le juge civil comme étant la juridiction qui doit être saisie, nous avons immédiatement saisi le juge des référés Ouaga 1. Cette fois-ci, on n’est pas allé sur le terrain de la relation de travail puisqu’elle a dit que ça n’existe pas… Nous sommes allés devant le juge avec le titre foncier comportant l’identité de AD Burkina. Ce n’est pas un simple PUH ou une simple attestation, mais un titre foncier ; lui disant qu’il y a quelqu’un qui vient nous perturber sur notre propriété et que cette personne s’appelle Traoré Marie Claire. En réponse, elle est venue avec les reçus de l’ONEA et de la SONABEL, disant qu’elle paie les loyers, etc. Le juge lui a demandé si elle avait un titre d’occupation. Elle n’en avait pas. Le juge lui a dit : il faut partir. C’était le 14 mars 2025 que la décision a été rendue », a rappelé l’avocat.
Cette décision, dit-il, a été revêtue de la formule exécutoire. Un huissier a été envoyé lui faisant commandement de partir. « Elle a dit qu’elle ne part pas… Ce matin même, l’huissier a déployé la force publique pour lui dire de partir de là où elle loge et de son bureau qui fait partie du domaine des 12 ha. Elle sentait l’étau se resserrer sur elle. Elle a dit qu’elle est malade. Elle s’est réfugiée dans les chambres à malades de l’hôpital Schiphra et s’est fait établir un certificat médical avec un repos de 72 heures, qu’elle a présenté à l’huissier de justice et aux policiers… Par humanisme, l’huissier a retiré la force publique… Dès qu’il a mis pied dehors, elle est ressortie de la chambre, est repartie où elle logeait et a commencé à prendre des effets personnels… Nous, on ne veut pas de bruit. On veut simplement qu’elle et ses proches respectent les décisions de justice du Burkina Faso… Nous profitons de vos caméras et de vos micros pour vous demander de lui dire que nous lui demandons solennellement de partir. Si vous ne réussissez pas à la faire partir en douceur, on va revenir avec la police. On n’a pas le choix. On est prêt à tous les aménagements possibles », a-t-il promis.
Plus de détails à venir.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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