Depuis 1997, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) décerne des prix spéciaux à chaque édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Pour cette 29e édition de la grand-messe du 7e art africain, l’institution régionale a remis quatre prix spéciaux à des réalisateurs, dont deux Burkinabè, dans la soirée du vendredi 28 février 2024 à Ouagadougou.

« Katanga, la danse des scorpions » du Burkinabè Dani Kouyaté a reçu le prix spécial long métrage fiction. Il repart avec la somme de 6 millions de francs CFA. Le prix du court métrage fiction est revenu à « Foulsaré » du Burkinabè Ismaël Compaoré. Le réalisateur empoche 4 millions de francs CFA. « Fatow/Les fous » du Malien Fousseyni Maiga a reçu le prix du long métrage documentaire avec, en bonus, 6 millions de francs CFA.

Les lauréats ont reçu des trophées, des attestations et un soutien financier.

Le court métrage documentaire a été décerné à « 2002, bataille contre l’oubli » du Sénégalais Abdoul Aziz Bassé. Le réalisateur reçoit une enveloppe de 4 millions de francs CFA.

Récompenser les efforts que fournissent les réalisateurs

Pour le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, il s’agit de récompenser les œuvres qui prônent la cohésion sociale, l’intégration régionale et la solidarité ; des thèmes chers à l’institution régionale.

« Nous célébrons ce soir ceux et celles qui consacrent leur vie au 7e art, en s’inspirant de nos tranches de vie, dans un monde en pleine effervescence sur tous les plans. Le thème de la 29e édition du FESPACO, ‘‘Cinémas d’Afrique et identités culturelles », est tout un symbole. En s’inscrivant dans cette trajectoire, les prix spéciaux UEMOA ont pour but de reconnaître et de récompenser les efforts que fournissent les réalisateurs de notre espace communautaire, souvent sans grands moyens », a-t-il expliqué.

« C’est un réel plaisir pour nous de saisir cette opportunité pour rendre un hommage mérité à nos créateurs qui font rayonner le cinéma dans notre espace communautaire », a signifié Abdoulaye Diop (au milieu).

Poursuivant son intervention, il a déclaré que la Commission de l’UEMOA accorde une importance capitale au rayonnement de la culture au sein de son espace. « Le cinéma et l’audiovisuel sont de puissants moyens pour contribuer, entre autres, à la cohésion sociale en semant dans les esprits des valeurs d’intégration et de solidarité, socles de notre Union », a ajouté Abdoulaye Diop.

« Foulsaré » d’Ismaël Compaoré aborde la crise sécuritaire au Burkina Faso et au Sahel en général.

Des réalisateurs galvanisés

Cette initiative a été appréciée par les réalisateurs primés. Ismaël Compaoré a souligné que pour développer le cinéma africain, « il faut des ressources, surtout pour des jeunes cinéastes comme nous ». Pour lui, recevoir un prix spécial de l’UEMOA galvanise les cinéastes. Il a salué l’accompagnement de l’Union dans le rayonnement du cinéma africain.

Même son de cloche chez le Sénégalais Abdoul Aziz Bassé. Il a confié que les prix spéciaux de l’Union renforcent la motivation des réalisateurs à aller encore plus loin.

« 2002, bataille contre l’oubli » du Sénégalais Abdoul Aziz Bassé traite de deux événements qui ont marqué son pays à cette époque. La première traite de la qualification du Sénégal à la Coupe du monde 2002 et la seconde plonge dans le naufrage du Joola ayant causé près de 2 000 morts.

En plus du FESPACO, la Commission de l’UEMOA soutient plusieurs autres manifestations culturelles. On peut citer entre autres le Festival international de courts métrages, dénommé « Clap ivoire », dédié aux jeunes réalisateurs de l’Union, qui se tient chaque année à Abidjan, en Côte d’Ivoire ; et le festival « Films de femmes » qui se déroule à Dakar, et qui fait la promotion des films des réalisatrices de l’UEMOA.

Samirah Bationo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net