La Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP) a rendu public son rapport de suivi de l’économie et du développement de janvier 2025. Il s’agit essentiellement des chiffres couvrant le mois de décembre 2024. Plusieurs données ressortent du rapport N°142.

Selon le rapport, l’activité économique nationale progresserait de 5,5% en 2024 contre une estimation de 3,6% en 2023. « Cette croissance est imprimée par le secteur tertiaire avec une contribution de 3,0 points de pourcentage », précise le document.

Quant aux secteurs primaire et secondaire, leur contribution à la croissance du PIB est respectivement de 1,3 et 1,2 point de pourcentage.

En perspective, l’activité économique maintiendrait son dynamisme avec une croissance de 6,0% en 2025.

L’inflation, en moyenne annuelle, s’affiche à 4,2% en décembre 2024, contre 0,7% à la même période un an plus tôt.

Production d’or et denrées alimentaires

La production mensuelle d’or est évaluée à 5,669 tonnes en décembre 2024, en baisse de 4,2% par rapport au même mois un an plus tôt. « La production cumulée pour l’année 2024 s’établit à 53,374 tonnes à fin décembre 2024, en baisse de 6,1% par rapport à l’année précédente. Rapportée à la prévision annuelle de 59,302 tonnes, il en résulte un taux de réalisation de 90,0% », précise le rapport.

Les prix des principales denrées alimentaires ont des évolutions contrastées au mois de décembre 2024 comparativement au mois précédent. Le prix au kg du niébé progresse de 9,2% sur un mois. Tandis que ceux du maïs blanc, du mil local et du sorgho blanc reculent, respectivement, de 2,6%, de 4,7% et de 5,0%. Les prix moyens du sac de 50 kg de riz local et de riz importé sont en hausse, respectivement de 1,5% et de 1,9%. Le prix du litre d’huile de coton graine est en hausse de 5,1%, tandis que celui de la bouteille de 0,9L d’huile de palme importée reste stable. Il en est de même pour les prix moyens du kg de sucre en morceaux et de sucre en poudre qui restent stables.

Tourisme et hôtellerie

Au mois de décembre 2024, les indicateurs du secteur touristique et hôtelier montrent une tendance à la contraction, marquée par des baisses significatives.

Les arrivées enregistrent un total de 45 470 visiteurs, en repli de 4,0% par rapport à novembre 2024. Cette tendance est reflétée par les nuitées, qui s’établissent à 91 874, correspondant à une chute de 10,8%. En conséquence, les recettes touristiques baissent de 9,7% pour se situer à 5,1 milliards de FCFA.

Comparativement à décembre 2023, les indicateurs montrent également une détérioration. Les arrivées et les nuitées diminuent, respectivement, de 2,8% et 6,9%, ainsi que les recettes touristiques qui diminuent de 3,8%. Ces chiffres soulignent une contraction générale du secteur.

Dépenses

À fin octobre 2024, les dépenses s’établissent à 2 947,3 milliards de FCFA, en augmentation de 10,4% (+278,6 milliards de FCFA) en comparaison à la même période en 2023.

Cette augmentation des dépenses est attribuable aux charges qui augmentent de 11,8% (+213,4 milliards de FCFA) et aux acquisitions nettes d’actifs non financiers (dépenses en capital) qui progressent de 7,6% (+65,1 milliards de FCFA).

Concernant les charges, elles progressent de 11,8% (+213,4 milliards de FCFA) pour s’établir à 2 019,3 milliards de FCFA à fin octobre 2024. Cette progression est portée par l’augmentation de l’utilisation de biens et services de 44,6% (+71,5 milliards de FCFA), des dons de 20,3% (+70,6 milliards de FCFA), des rémunérations des salariés de 8,5% (+70,3 milliards de FCFA), des intérêts de la dette de 12,7% (+30,4 milliards de FCFA), des subventions de 27,1% (+23,0 milliards de FCFA) et des prestations sociales de 2,3% (+2,1 milliards de FCFA). Cependant, les autres charges baissent de 96,8% (-54,5 milliards de FCFA).

Recettes

À fin octobre 2024, les recettes mobilisées s’élèvent à 2 463,2 milliards de FCFA, en accroissement de 8,2% (+186,2 milliards de FCFA) par rapport à fin octobre 2023.

Cet accroissement résulte de la hausse des recettes fiscales de 12,8% (+238,4 milliards de FCFA) et des autres recettes de 1,6% (+3,7 milliards) atténuée par une baisse des dons de 28,5% (-55,9 milliards de FCFA).

Les recettes fiscales se chiffrent à 2 097,7 milliards de FCFA, en progression de 238,4 milliards de FCFA par rapport à son niveau un an plus tôt. Cette progression résulte essentiellement d’une amélioration des recouvrements des impôts sur les biens et services (+119,6 milliards de FCFA), des impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationales (+128,9 milliards de FCFA) et d’un recul des impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en capital (-12,9 milliards de FCFA).

S’agissant des autres recettes, elles se situent à 224,9 milliards de FCFA, en hausse de 3,7 milliards sur un an. Cette augmentation est portée principalement par l’amélioration du recouvrement des ventes de biens et services de 8,9 milliards de FCFA, des transferts volontaires autres que les dons de 7,7 milliards de FCFA, atténuée par une baisse des amendes, pénalités et confiscations de 11,6 milliards de FCFA.

Quant aux dons, ils s’affichent à 140,6 milliards de FCFA, en diminution de 55,9 milliards de FCFA (-28,5%) par rapport à fin octobre 2023. Cette baisse est imputable essentiellement à une contraction des dons en capital reçus d’organisations internationales (-50,9 milliards de FCFA).

Exportations de biens et masse monétaire

Les exportations totales de biens se chiffrent à 3 398,6 milliards à fin décembre 2024, en hausse de 28,0% par rapport à la même période, un an plus tôt. Cette progression est imputable essentiellement à la progression des ventes d’or brut, du coton et à la vente des noix de cajou. Quant aux importations de biens, elles se chiffrent à 3 860,2 milliards de FCFA, en progression de 7,3%. Cette hausse est attribuable, essentiellement aux achats de produits pétroliers, de machines mécaniques, de machines électriques, et de produits pharmaceutiques.

La masse monétaire s’élève à 5 719,1 milliards de FCFA à fin novembre 2024, enregistrant une progression de 3,0% par rapport à décembre 2023. Cette hausse est observée à travers une augmentation de la circulation fiduciaire (+9,2%) et des autres dépôts (+4,5%), partiellement compensée par une baisse des dépôts transférables (-0,7%).

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net