C’est sans surprise pour certains que l’ancien Premier ministre malien (juin 2021 à novembre 2024), le verveux Choguel Maïga, débarqué de la Primature pour avoir mis les pieds dans le plat…, est accablé par un rapport du Bureau du vérificateur général (BVG) publié le 30 décembre 2024. Ce document fait état de nombreuses irrégularités financières et administratives au Mali entre 2020 et 2023, mettant directement en cause l’ancien chef de gouvernement, Choguel Maïga. Même si l’homme n’est pas encore dans une procédure judiciaire, en tout cas, jusque-là, « ces révélations » sont une menace à sa sérénité et aux ambitions présidentielles qu’on lui prête davantage depuis ce dernier trimestre.

Le document du Bureau du vérificateur général fait ressortir plusieurs manquements, dans la période de 2020 à 2023, une période qui couvre donc une grande partie de la gestion de Choguel Maïga (juin 2021-novembre 2024). Des irrégularités qui vont de « frais de mission indus » à un versement de montants de plusieurs millions au titre de dépenses de souveraineté du Premier ministre qu’il était. Bref, les poches de manquements identifiées portent sur plusieurs volets et sont diversement intitulées.

Indépendamment de sa suite éventuelle, ce rapport sorti dans le contexte actuel est un véritable obstacle au rythme de Choguel Maïga, considéré comme un des principaux challengers à la présidentielle de fin de transition, dont le président actuel, le général Assimi Goïta, son ancien patron, est également observé comme potentiel candidat. Pour des élections « annoncées » pour cette année même, 2025, les hostilités semblent être lancées.

Choguel Maïga, l’adulé et la “fierté du Mali”, est aujourd’hui devenu, à tort ou à raison, pour les mêmes supporters et inconditionnels d’hier, le renégat, l’“apatride” à anéantir. C’est la rançon de cette sortie publique de ce samedi 16 novembre 2024 à Bamako, devant ses partisans du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).

Une apparition au goût de révélations et d’agacement qui va lui coûter son poste dès le 20 novembre 2024. Désormais, dans cette position de divergence de vues entre anciens collaborateurs au sommet de l’État, rien n’est exclu dans les perspectives de chacun et par rapport à l’avenir politique du Mali.

En tout cas, sur ce rapport, chacun du pouvoir et de Choguel Maïga a intérêt à montrer qu’il ne nourrit pas et n’a pas nourri l’intention qu’on lui prête. Et pour cela, les institutions compétentes doivent pouvoir jouer de façon indépendante leur rôle, dans le seul intérêt du Mali, au-delà des considérations claniques.

Une affaire à suivre donc !

Oumar L. Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net