Le ministère de la Santé tient ce vendredi 20 décembre 2024, la 2ᵉ session ordinaire du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM). Fortement mobilisés pour l’occasion, les acteurs du domaine de la santé vont passer en revue le plan d’actions qui a été mis en œuvre au cours de l’année 2024. Les priorités et la programmation des activités pour 2025 ainsi que les dysfonctionnements et les procédures disciplinaires seront aussi au menu des échanges.
Le ministère de la Santé a au cours de l’année 2024, intensifié ses efforts pour un système de santé plus performant, en adéquation avec les attentes des populations. Le plan d’actions déroulé à cet effet, malgré le contexte sécuritaire difficile, enregistre des performances intéressantes. Depuis l’entrée en vigueur, le 1ᵉʳ avril 2024, de la réduction des coûts des examens d’imagerie médicale, ce sont plus de 1 300 IRM et plus de 27 000 scanners qui ont été réalisés, a fait savoir le ministre de la santé Robert Kargougou. Ces examens ont permis de réduire le temps de diagnostic et de faciliter la prise en charge, ajoute-t-il.
De plus, les 15 cliniques mobiles acquises en juillet 2024 et déployées sur l’ensemble du territoire, ont permis de sensibiliser environ 1 900 000 femmes aux cancers féminins, de réaliser plus de 6 000 examens de mammographie et de faire gratuitement le dépistage des lésions précancéreuses au profit de 84 000 femmes.
Dans le cadre de la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, ce sont plus de 7 millions de prestations qui ont été offertes pour un coût global de plus de 29 milliards de FCFA. Aussi, les cinq campagnes de chimio-prévention du paludisme saisonnier ont touché environ 5 millions d’enfants de 3 à 59 mois sur l’ensemble du territoire.
En 2024, la lutte contre le paludisme a été marquée par l’introduction du vaccin antipaludique dans 27 districts sanitaires du pays et le renforcement des interventions existantes. Aussi, 63% des cas de malnutrition ont été pris en charge dans les zones à défis sécuritaires, 111 844 enfants ont été pris en charge pour le paludisme par les ASBC dans les zones à défis sécuritaires et 85% des femmes ont bénéficié du traitement préventif intermittent pour le paludisme dans les zones à défis sécuritaires.
Etoffer l’offre de soins
Afin d’étoffer l’offre de soins, le ministère de la Santé a ouvert un centre de dialyse à Tenkodogo au cours de l’année et un autre centre est en cours de construction à Gaoua.
Selon le ministre de la santé Robert Kargougou, ces données ne sont pas juste des chiffres, elles traduisent le soulagement apporté à la souffrance des patients ainsi que les milliers de vies sauvées. Il a félicité les différents acteurs du système de santé, plus particulièrement ceux exerçant dans les zones à forts défis sécuritaires, pour le sacrifice consenti pour le bien-être des populations.
La présente session du CASEM est placée sous le thème « Bonne gouvernance dans le secteur de la santé : enjeux et perspectives pour un système de santé performant, résilient et centré sur les besoins des populations ».
Pour réduire les dysfonctionnements des structures de santé, plusieurs actions ont été entreprises par le ministère. Il s’agit, entre autres, de la mise en place du conseil de discipline et de la formation des membres ; de l’institution d’un mécanisme de rapportage hebdomadaire des situations de dysfonctionnements ; de l’analyse et de la prise des mesures appropriées pour chacune des situations, etc.
« La régulation des problèmes administratifs, notamment les lenteurs administratives, la mauvaise coordination entre les différents niveaux de gestion et la résistance au changement, est essentielle pour assurer la fluidité du fonctionnement du système de santé », a laissé entendre le ministre de la santé. Il a ajouté qu’un accent particulier sera mis sur la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance sera renforcée.
2025, année charnière pour le ministère de la Santé
Pour l’année 2025, le ministère de la Santé a déjà identifié des axes prioritaires, sur lesquels il compte intensifier ses efforts. Ce sont l’opérationnalisation de l’initiative présidentielle pour la santé, à travers la transformation des CSPS des chefs-lieux des communes rurales et ceux des communes urbaines en centres médicaux communaux. On note également le rapprochement des soins spécialisés des populations, à travers l’accélération des grands chantiers de construction et d’équipement de nouveaux centres spécialisés et de nouveaux hôpitaux.
Autres actions prioritaires, la mise en place d’un dispositif de gestion efficace et durable des équipements médicaux ; l’intensification des programmes de promotion et de prévention des maladies à travers des campagnes de masse pour le changement de comportement ; les activités de lutte antivectorielle et des mesures fortes en matière d’hygiène en mettant à contribution les ménages et les communautés.
Il faut ajouter également l’opérationnalisation de la société FASO-PHARMA pour la production des médicaments essentiels génériques et autres produits de santé ainsi que l’opérationnalisation du dossier patient informatisé et le déploiement d’une solution de Système d’information hospitalier (SIH) dans les centres hospitaliers universitaires et régionaux.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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