La journée d’audience de vendredi, 13 décembre 2024, avec les présumés coupables de “détournement de Fonds publics au ministère en charge de l’action humanitaire” a vu passer à la barre également, les témoins Odile Parkouda et Soumaïla Zorom. Récits des faits, confrontations avec des prévenus, … un passage aussi long pour les uns que pour les autres .
Après l’ancien DAF, Zoul-Koffi Konaté, place au témoin Odile Parkouda. Elle fut la directrice de gestion des finances (DGF), du 2 juin 2022 au 7 mars 2023. C’est à elle qu’a succédé Camille Yé via un intérimaire. Sur les faits de malversations, objet du procès, Mme Parkouda déclare ne rien savoir. Elle dit n’avoir non plus pas reçu de somme d’argent venant de M. Tiégnan.
Des propos que le principal prévenu, Amidou Tiégnan, rappelé à la barre, a confirmé, soulignant que Mme Parkouda n’est pas au courant des détournements dont il est accusé. “J’ai imité sa signature une première fois, ce n’est pas passé. J’ai essayé après et cette fois-ci, c’est passé. Quand elle partait, j’ai prélevé 20 millions CFA », a confié Amidou Tiégnan, ajoutant que Mme Parkouda était « trop regardante sur le compte ».
L’ancienne DGF Parkouda révèle également avoir mis en place un dispositif personnel pour s’assurer de la rigueur de la gestion.
Aussi, et comme ses prédécesseurs, Odile Parkouda a relevé que Amidou Tiégnan n’a pas tenu de livre-journal, malgré ses relances.
Interrogé par un avocat de la partie civile sur la position de Odile Parkouda dans ces pratiques, le prévenu Amidou Tiégnan a déclaré : “Mme Parkouda n’a pas fait partie du réseau”.
Le secrétaire permanent du CONASUR, Soumaïla Zorom, témoigne …
A la suite de Odile Parkouda, le Secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), Soumaïla Zorom, témoin. Lui également dit n’avoir entendu parler des malversations qu’avec la conférence de presse du parquet. S’en suit donc la présentation d’extraits de déclarations de prévenus le citant comme l’un des maillons de la chaîne des pratiques de détournements. Ainsi, le parquet cite, et s’adressant à lui, un passage du procès-verbal d’audition de Salifou Ouédraogo à la police : “Vous avez affirmé dans votre procès-verbal à la police que M. Zorom recevait un tiers des excédents des frais de manutention, n’est-ce pas ?”.
“Ces déclarations ont été faites sous pression de la police… J’étais sous le coup du stress au commissariat de police. Quand on se retrouve pour la première fois au commissariat, ce n’est pas simple. M. Zorom n’est en aucun cas impliqué dans le partage des surplus”, décline le prévenu Salifou Ouédraogo, relevant en commentaire qu’il a, sur-le-champ à la police, fait comprendre qu’il ne se reconnaissait pas en la déclaration, mais que l’on lui avait fait comprendre l’urgence à envoyer rapidement le procès-verbal au parquet.
« Vous êtes versatiles. C’est intéressant quand vous êtes stressés, parce que vous dites la vérité ; ce que vous avez dit à la police, est-ce vrai ou bien ce n’est pas vrai ? », relance le procureur.
« Ce n’est pas vrai », tranche M. Ouédraogo.
“Ce qui m’inquiète chez vous, c’est votre capacité de revirement aussi rapidement ”, revient à la charge le procureur avant d’adresser la même question au prévenu Tiégnan.
« Franchement, Zorom ne participe pas aux partages des frais supplémentaires liés à la manutention. Le surplus est réparti entre moi-même, Salifou Ouédraogo et Camille Yé. C’est entre nous trois. Il faut dire la vérité. S’il avait fait quelque chose, j’allais le dire. Franchement dit, l’entente, c’est entre nous trois.Je reçois habituellement 10 000 000 FCFA et parfois jusqu’à 20 000 000 FCFA, selon les modalités définies par Camille Yé et Salifou Ouédraogo », détaille Amidou Tiégnan.
L’audience reprend le lundi, 16 décembre 2024 à partir de 9h.
O.L.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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