Le procès des présumés coupables de détournements de Fonds publics au ministère en charge de l’action humanitaire a repris ce vendredi 13 décembre 2024 avec le témoin Zoul-Koffi Konaté à la barre. Cité par les prévenus Amidou Tiégnan, Salifou Ouédraogo, Philippe Bayoulou et Pétronille Tarpaga, Zoul-Koffi Konaté fut, précise-t-il, directeur de l’administration et des finances (DAF) de ce département ministériel, de juillet 2020 à juin 2022.
Pour introduire le témoin, le Tribunal lui demande s’il a eu vent d’irrégularités dans la gestion des fonds publics et quelle analyse pouvait-il en faire, de sorte à lui permettre d’avoir une appréciation générale de la situation.
“Je n’ai pas constaté des irrégularités telles que décrites”, déclare l’ancien directeur de l’administration et des finances (DAF), Zoul-Koffi Konaté, qui fait cependant savoir qu’il y a certes des soucis liés aux lourdeurs administratives, mais pas d’irrégularités constatées.
Le témoin dit avoir d’ailleurs appris les faits (de détournements) à travers le point de presse du procureur du Faso.
A la question de savoir s’il savait que sa signature faisait objet d’imitation par Amidou Tiégnan (selon ses propres déclarations), Zoul-Koffi Konaté répond : “A ma connaissance, ma signature n’a pas fait l’objet d’imitation ».
Rappelé à la barre pour être confronté, M. Tiégnan maintient avec précision : “J’ai imité la signature de M. Zoul-Koffi pour débloquer la somme de 7 000 000 FCFA pour battre ma campagne législative, mais il n’était pas au courant. Il y avait 100 000 000 FCFA qui flottaient dans un compte chez Mme TARPAGA. J’imitais sa signature pour débloquer de l’argent, mais je crois qu’à un moment donné il a commencé à soupçonner, donc j’ai arrêté”.
Le DAF Zoul-Koffi Konaté dit cependant avoir, à un moment, douté. Ce qui lui a amené à prendre des précautions, en vérifiant régulièrement les relevés. “Je n’avais jamais su, c’était par précaution que je prenais les relevés chaque matin et chaque soir, pour pouvoir m’assurer des opérations qui sont faites. On suivait ensemble (désormais) la trançabilité des opérations et chaque semaine, on faisait une réunion-bilan”, soutient-il.
M. Konaté dit n’avoir pas eu des reproches à faire à la gestion de Mme Tarpaga et de M. Tiégnan. Cependant, il relève que ce dernier n’avait pas de livre-journal, il recourait à un fichier Excel pour répertorier ses actes justificatifs. Il dit également avoir fait des observations et attiré l’attention de Amidou Tiégnan sur les insuffisances liées au manque de livre-journal. “Moi en tout cas, j’ai pris toutes les dispositions, c’est parce que M. Tiégnan est venu avec les imitations de chèques, sinon il n’aurait pas eu de problème”, a insisté l’ancien DAF.
Poussé par des questions du Tribunal, Zoul-Koffi Konaté reconnaît cependant n’avoir pas rendu compte des insuffisances constatées à l’autorité de nomination de M. Tiégnan, encore moins adressé des lettres d’explications à Amidou Tiégnan.
L’audience se poursuit avec le passage d’un autre témoin, Odile Parkouda, directrice de gestion des finances, de la période allant du 2 juin 2022 au 7 mars 2023.
O.L.
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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