Arrivé en 2010, date du lancement de la chaîne, comme journaliste reporter et présentateur, Edmond Coulibaly, est le directeur général de la télévision privée et confessionnelle Impact TV depuis fin décembre 2020. Quatorze ans après sa création, Impact TV se porte bien, a-t-il assuré, dans cette interview. Il parle également de ses débuts dans le métier et donne sa lecture sur la pratique journalistique actuelle dans ce contexte de crise sécuritaire. Pour Edmond Coulibaly, les journalistes ont su faire leur mue par rapport au contexte. Pour lui, le vrai problème se trouve au niveau des réseaux sociaux que certains confondent aux journalistes professionnels.
Lefaso.net : Pouvez-vous, vous présenter davantage ?
Edmond Coulibaly : Je me nomme Edmond Coulibaly. Je suis journaliste de formation et de profession. Je suis le directeur général du complexe médiatique Rhema Media Center / Impact TV. C’est un complexe qui a été créé par le pasteur Mamadou Philipe Karambiri, qui est par ailleurs le fondateur délégué du Centre international d’évangélisation /Mission intérieure africaine(CIE/MIA).
Que peut-on savoir du complexe Rhema Media Center/ Impact TV ?
C’est un complexe médiatique qui regroupe en son sein la télévision Impact TV (entité la plus visible) et d’autres départements qui s’occupent de tout ce qui est communication électronique et digitale. Il y a également d’autres départements comme le département interprétariat et traduction, le département directoire musical, le département administratif, etc. En somme, c’est un complexe à l’intérieur duquel il y a non seulement la télévision, mais d’autres départements qui s’occupent de volets spécifiques, comme la promotion de la musique, la communication digitale et bien d’autres aspects.
Depuis quand êtes-vous dans ce média ?
Je suis arrivé à Impact TV en 2010, lorsque la chaîne lançait officiellement ses programmes . Je suis arrivé la même année en provenance de la radio Nostalgie qui est devenue aujourd’hui radio Légende.
Votre choix était-il lié à votre appartenance religieuse ?
Avant d’être journaliste, je suis d’abord un citoyen burkinabé qui a des convictions religieuses. Je suis membre du mouvement du Centre international d’évangélisation /Mission intérieure africaine et je fréquentais déjà l’Eglise des nations Tabernacle Bethel Israël qui est l’église siège du mouvement du CIE/MIA. Quand la télévision a commencé à émettre, je n’ai pas trouvé d’inconvénient à y travailler, vu que je suis un habitué de la maison. Il est quand même difficile de travailler dans une chaîne confessionnelle lorsqu’on n’épouse pas les convictions religieuses qu’elle est censée promouvoir. Je peux dire que le fait d’être membre de la communauté a peut-être facilité mon intégration à Impact TV.
Etes-vous arrivé aussi par passion comme le disent bon nombre de journalistes ?
Le journalisme et Edmond CCoulibaly, c’est une histoire de passion et c’est une belle aventure qui ne date pas de maintenant. Depuis tout petit, mes parents ont vu ce talent en moi, ils ont vu cette prédisposition à épouser ce métier. Alors, je vous raconte juste une petite anecdote. Quand j’étais petit, mon père avait un magnétophone sur lequel je branchais un microphone et puis je me mettais à commenter un match de football. J’imaginais un match de football et je me mettais à en faire la narration. Quand mon père revenait du travail, je lui faisais écouter ce que j’avais fait comme enregistrement. Il était émerveillé. Tenez-vous bien que j’ai déjà fait des interviews tout seul. Je pose la question et je réponds moi-même. Je jouais le double rôle de l’interviewer et l’interviewé. C’est pour dire que c’est une histoire d’amour qui ne date pas de maintenant. Depuis mon adolescence d’ailleurs mes parents voyaient que je m’intéressais beaucoup à l’actualité. J’avais très souvent l’oreille collée à la radio et on m’appelait même dans le quartier « monsieur RFI » parce que quand une information tombait, j’étais le premier à l’annoncer à mes parents et amis . J’ai grandi avec cette flamme et cette passion. Après mon BEPC, je voulais m’inscrire en série A, mais il n’y avait pas cette série dans la ville de Houndé. Alors, il fallait aller à Bobo Dioulasso poursuivre mes études. Comme mon papa savait que j’étais passionné par le journalisme, il a trouvé les moyens nécessaires pour que je rejoigne le lycée Ouezzin Coulibaly pour pouvoir faire la seconde A.
Comment êtes-vous arrivé dans le métier de journalisme ?
Je suis de la promotion 2003-2007 du département Communication et journalisme de l’université Joseph Ki-Zerbo. Quand j’ai terminé mes études en 2007, j’ai intégré la Radio Nostalgie, devenue aujourd’hui Radio Légende. A l’époque, j’avais un camarade de classe, Christian Koné, qui, non seulement était à l’université avec nous mais avait aussi un pied dans le monde professionnel, notamment à la Radio Nostalgie. Et il a eu le temps de voir un peu mes talents lors des cours de pratiques radiophoniques avec le docteur Danielle Bougaïré . Lorsqu’on a fini en 2007, notre année de maîtrise, il m’a fait appel. C’est ainsi que j’ai fait mon entrée dans le monde professionnel à la Radio Nostalgie. En 2010, lorsqu’ Impact TV a commencé à émettre, j’ai intégré l’équipe de la télévision aussi. J’étais journaliste et à télévision et à la radio en même temps. Je pense que c’est une expérience inédite que j’ai vécue de 2010 à 2020. J’ai passé dix ans en travaillant et à la radio et à la télé. Et c’est sûr que les auditeurs et téléspectateurs se posaient des questions sur comment j’arrivais à faire les deux en même temps ? C’est parce que, de part et d’autre, je bénéficiais de la bonne compréhension de mes différents responsables. Au niveau de la télévision, Yannick Laurent Bayala, qui était mon rédacteur en chef, m’avait donné l’opportunité de continuer à la radio. Et puis aussi au niveau de la radio, ils étaient très compréhensifs. Donc je faisais le journal à la radio à 18h puis à 20h, les téléspectateurs étaient étonnés de me voir à l’écran. C’était quand-même le fruit d’une bonne organisation. En plus, les deux médias n’étaient pas en concurrence.
Comment se porte Impact TV dans le contexte actuel ?
Nous rendons grâce à Dieu parce que cette chaîne de télévision se porte bien. Cela fait quatorze ans qu’Impact TV existe. Nous avons d’abord commencé à émettre dans la ville de Ouagadougou et ensuite sur le territoire national via la Télévision numérique terrestre (TNT). Avant cette étape, la télé est montée sur le satellite (Eutelsat) pour arroser de son signal une quarantaine de pays africains et depuis 2015 nous sommes sur le bouquet Canal+ Afrique (numéro 262). Nous sommes beaucoup suivis vraiment de par le monde notamment via internet et la chaîne de télévision se porte bien par la grâce de Dieu. C’est l’expression de la grâce divine qui sied le plus parce que cette chaîne a été suscitée par Dieu.. Bien évidemment, il est passé par son serviteur le pasteur Mamadou Philippe Karambiri pour qu’elle voit le jour. Cette télévision grandit et chaque jour nous faisons un pas supplémentaire.
Impact TV est un modèle de chaîne confessionnelle qui est originale. Son promoteur n’a pas voulu d’une chaîne confessionnelle classique au sens propre du terme qui ne diffuse que des prêches, des messages religieux et des émissions axées sur la religion. Il a voulu d’une chaîne qui prenne en compte les besoins holistiques de l’homme parce que pour le pasteur Karambiri l’homme n’est pas qu’esprit seulement, il a une âme et il vit dans un corps et c’est pour cette raison qu’il nous a instruit dès le début, à mettre en place un journal télévisé. Ce qui était quand-même inédit dans notre paysage médiatique de voir une chaîne confessionnelle qui introduit dans son programme un journal télévisé et qui le place à 20 heures comme la télévision nationale. C’était un pari. Mais nous estimons que nous avons notre audimat qui a droit à l’information sur notre antenne. Bien évidemment, il y a les prêches, mais le téléspectateur d’Impact TV a la possibilité de suivre d’autres types d’émissions qui ne parlent pas du tout de religion.
C’est dans ce sens que nous avons des émissions de santé, sur les questions de développement, et sur la gestion des communes. Nous avons l’émission espace cuisine qui parle de l’art culinaire et qui est très prisée par la gente féminine. Nous avons une émission de sport. Tout cela, nous permet de ratisser un peu plus large, de faire en sorte que nos téléspectateurs trouvent leur compte. Nous ne nous écartons pas de l’objectif principal qui a prévalu à la création de la chaîne mais on essaie d’offrir quand-même une gamme variée et diversifiée de contenus à notre public. Je pense que c’est ce modèle original que le Pasteur Karambiri a mis en place. Il nous a expliqué clairement sa vision et nous sommes chargés justement de la mettre en œuvre. Nous avons par exemple une émission d’actualité que j’anime et qui s’appelle « Actu7 ». Nous sommes déjà au 116e numéro. C’est une émission de décryptage de l’actualité. Mais quand on regarde l’émission, il n’y a rien de confessionnel ; les invités sont des confrères de la place, des chroniqueurs et experts qui viennent livrer leur regard sur l’actualité nationale, africaine et mondiale.
14 ans après, quel constat faites-vous en termes d’évolution de votre télévision ?
En 14 ans, je pense que nous avons pu créer et occuper la place qui est la nôtre dans le paysage médiatique burkinabè et même sous-régional. Les émissions du promoteur sont beaucoup suivies dans le monde et c’est l’une des particularités de notre chaîne. Je dirai que la télévision surfe sur l’aura de son promoteur. La télévision, par la grâce de Dieu, a pu apporter sa modeste contribution à la cohésion sociale et au développement du pays.
Vous avez parlé de votre émission de décryptage de l’actualité « Actu 7 ». Selon certains, les invités viennent de moins en moins sur les plateaux pour les émissions de débats. Quelle est la réalité chez vous ?
Tout d’abord il faut noter qu’Actu 7, n’est pas une émission de débats. C’est une émission de décryptage de l’actualité et ce sont des invités qui viennent donner des clés de lecture de l’actualité aux téléspectateurs. Voilà comment je procède. J’identifie des sujets, j’énumère les sous-points que j’envoie aux invités pour qu’ils se préparent en conséquence. L’objectif recherché est qu’ils apportent un plus aux téléspectateurs, parce qu’en semaine, les gens n’ont pas le temps de suivre toutes les informations. Lors de nos différentes sessions d’information, nous n’avons pas la latitude d’aller au fond de tous les sujets. Actu7 permet de combler ce vide. La préparation est donc fondamentale. Les chroniqueurs sont parfois des journalistes qui ne sont pas des experts de certains sujets abordés.
Donc du coup, quand on n’est pas expert, on est obligé de faire des recherches, parfois d’émettre un coup de fil, d’appeler des spécialistes d’un domaine donné pour bien comprendre le sujet avant de venir sur le plateau et servir vraiment des informations fiables aux téléspectateurs. Depuis que l’émission a commencé, il y a eu des invités qui étaient là et qui entre temps ont décidé de se retirer. Je ne vais pas trop entrer dans les détails. D’autres aussi ont rejoint le navire. Je pense que ce n’est pas statique, sinon depuis le début il y a eu des invités qui étaient sur notre plateau mais qui aujourd’hui, ne sont plus là parce que tout simplement ils ne sont plus disponibles ou ils ont décidé eux-mêmes de ne plus venir à cause du contexte. Donc la difficulté pour avoir les invités est réelle mais chacun a ses raisons. D’autres ont tout simplement arrêté l’émission parce que tout simplement ils ne se sentaient plus en mesure de donner leurs points de vue sur tel ou tel sujet. Mais nous continuons de faire l’émission parce que nous pensons que c’est un devoir pour nous.. Les populations ont le droit à l’information et c’est ce travail que nous faisons avec nos chroniqueurs chaque samedi à 19h, quand bien même, il y a des difficultés objectives.
Les médias continuent d’essuyer des critiques de la part de certains citoyens et même d’autorités sur leur façon de traiter l’information dans ce contexte de crise sécuritaire. En tant que journaliste, comment observez-vous la pratique journalistique actuelle ?
Par rapport à la pratique journalistique je pense que le contexte, il est difficile pour tout le monde. Il est difficile pour les opérateurs économiques, il est difficile pour les forces de défense et de sécurité, pour les personnes déplacées internes …donc pour tout le monde. Les journalistes font partie de la société burkinabè et c’est normal que notre corps de métier en soit impacté d’une manière ou d’une autre. Alors, par rapport à la pratique journalistique, je félicite la presse burkinabè. Je pense que c’est l’une des presses les plus professionnelles de notre sous-région. Quand on regarde un peu ce qui se passe dans certains pays voisins c’est une presse qui est responsable, c’est une presse qui est professionnelle. Il ne faut pas prendre quelques exemples ou cas isolés pour ternir l’image de toute la corporation. De manière générale, nous avons une presse qui a su faire sa mue par rapport au contexte actuel. Quand il y a des attaques on ne se met plus à balancer des chiffres. Alors qu’il y a quelques années en arrière, c’était le cas. Les bilans macabres occupaient les manchettes des journaux et étaient à la une des sessions d’information.
Ce changement n’est-il pas lié à la fermeté de l’autorité ?
Je ne pense pas que ce soit sous la contrainte que ce choix a été opéré. Les journalistes sont des Burkinabè avant tout. Ils font preuve de responsabilité. Concrètement, les journalistes ont pu faire leur mue et s’adapter à la situation. C’est une crise multidimensionnelle que le pays traverse et en tant que journaliste, on doit travailler à s’adapter à la situation et après la crise on va reprendre encore à écrire comme nous écrivions avant. Ce n’est pas être un sous journaliste que de travailler dans ce contexte actuel ; ce n’est pas un travail au rabais que nous faisons actuellement. Nous faisons avec les moyens de bord et on s’adapte à la situation. Le terme résilience est à la page, je pense que les journalistes burkinabè sont résilients.
Malheureusement, il y a des gens qui confondent les journalistes avec ceux qui sont sur les réseaux sociaux et cette confusion me gêne beaucoup. Un journaliste ne se cache pas pour faire son travail. Son identité est connue, son organe aussi. S’il commet une gaffe, on a un régulateur qui est là pour le lui rappeler. Je pense que les journalistes burkinabè de manière générale sont responsables. Néanmoins, j’ai des suggestions pour les faîtières des organisations de médias. En plus du formidable travail qu’elles font en réagissant souvent par des communiqués et en dénonçant les entraves à la liberté de la presse, je souhaite qu’elles aillent au-delà. En tant que journalistes, nous devrons être en mesure de nous asseoir à huis clos, de nous parler, de partager nos expériences par rapport à cette crise que nous traversons.
C’est vrai qu’on a des lignes éditoriales différentes, mais on peut discuter pour que chacun puisse s’inspirer de l’expérience de l’autre . Après cette crise, chacun pourra continuer de travailler comme il le faisait bien avant la crise. C’est vraiment une cuisine interne loin des caméras et des micros et nous pouvons et devons échanger dans une perspective de partage d’expériences. Des structures d’autorégulation comme l’Observatoire burkinabè des médias (OBM), ont aussi un grand rôle à jouer durant cette période de crise. J’aurais aimé qu’un jour, l’OBM vienne dans notre chaîne de télé pour qu’on discute ensemble. C’est une structure qui regorge en son sein de professionnels aguerris qui ont des choses à partager avec les rédactions. Ils peuvent nous donner des conseils et pourquoi pas de la formation. Se parler entre nous par rapport à nos pratiques journalistiques en cette période de crise est important. Qu’est-ce qu’on peut faire pour accompagner la dynamique actuelle. Quand je dis accompagner la dynamique actuelle, je ne parle pas d’un régime politique en place mais je veux dire c’est une dynamique globale qui engage toute la nation sans obédience politique et la presse a sa partition à jouer. Il est vrai qu’il y a un pouvoir politique qui met en œuvre un programme mais nous en tant que journalistes, nous devons être en mesure de nous donner des conseils, de voir dans quelle mesure, on peut se donner la main, s’associer pour que le pays sorte de cette crise. Dans tous les cas, s’il n’y a pas de sécurité, notre existence même sera remise en cause, n’en parlons pas l’exercice de notre noble métier.
Certains de vos confrères estiment que les journalistes sont à la croisée des chemins, qu’ils ne savent pas où aller. D’aucuns pensent que les journalistes ne font plus suffisamment leur travail et d’autres estiment qu’ils sont devenus des communicants ? Quelle analyse faites-vous de cela ?
Je pense que nous sommes d’abord des journalistes. On ne peut pas dire qu’un journaliste est un communicant, je suis désolé nous sommes des journalistes et nous sommes en situation de guerre. En situation de guerre, si le journaliste en accompagnant la dynamique globale qui est de travailler à sortir de cette crise, on le qualifie de communicant tant mieux. Je pense que c’est pour la bonne cause. Nous voyons ce qui se passe ailleurs. Quand la guerre russo-ukrainienne a commencé, on a tout de suite vu comment les médias européens ont commencé à traiter l’information. Ailleurs, quand ils sont en guerre nous voyons comment la presse fait corps avec l’autorité en place. Je pense qu’aujourd’hui, c’est une cause nationale qui engage tout le monde et avant d’être journaliste, nous sommes des Burkinabè. Il ne faut pas qu’on l’oublie et c’est notre maison commune qui est en train de brûler. Je pense que le plus urgent, c’est de contribuer à sortir le pays de cette situation et après on pourra reprendre nos activités comme c’était le cas en temps de paix. Nous allons ainsi jouer notre rôle puisque nous sommes au service des populations.
Je pense que la presse joue un grand rôle à l’heure actuelle. Je ne connais pas un seul média qui ne relaie pas les communiqués du gouvernement et qui n’accorde pas une place de choix aux informations officielles. Si nous n’exploitons pas les informations que le gouvernement met à notre disposition, qu’est-ce qu’on peut bien faire puisque nous sommes limités en termes de mobilité sur le terrain ? On ne peut pas aller dans certaines régions, on ne peut pas se déplacer à cause de la crise sécuritaire. Si on qualifie les journalistes de communicants pendant cette période de crise parce qu’ils soutiennent une cause nationale, alors je pense que c’est le moindre mal. L’essentiel est que nous puissions recouvrer l’intégralité du territoire national.
Quels sont les souvenirs marquants de votre carrière professionnelle ?
J’ai eu de bons souvenirs. J’ai intégré le département communication et journalisme de l’université Joseph Ki-Zerbo suite à un test écrit et oral. Sur 600 candidats, 25 ont été retenus. Je pense que c’était le premier souvenir que j’ai eu. Mon père croyait en moi, il savait que j’allais intégrer ce département. Quand j’ai réussi au test d’entrée dans le département, il était très content et moi aussi. C’était vraiment le premier souvenir que j’ai eu. Le deuxième, c’était pendant les cours de pratiques radiophoniques avec le docteur Danielle Bougaïré. Chaque étudiant est passé devant le micro pour lire une brève. Mais quand j’ai lu la mienne toute la classe s’est mise à applaudir. Au Dr Danielle Bougairé de me demander si j’avais déjà fait la radio ? Je lui ai répondu par la négative. Elle m’a alors dit que j’avais une voix radiophonique. C’est aussi un beau souvenir pour moi. J’ai remporté par la grâce de Dieu, trois prix Galian en catégorie présentation télé en 2012, 2014 et 2015. Ce sont des souvenirs qui me restent vraiment dans la tête et cela m’a fait évoluer dans ce métier. Je reçois des coups de fil des gens qui me félicitent et m’encouragent.
Vous avez une fois interviewé l’ancien président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Comment avez-vous vécu ce grand entretien mené en compagnie d’un autre confrère ?
Je rends grâce à Dieu aussi pour cela. J’ai également eu à faire des entretiens avec Beyon Luc Adolphe Tiao alors qu’il était Premier ministre, avec Christophe Dabiré quand il était aussi chef du gouvernement et bien d’autres personnalités. Je pense que ce sont des expériences inédites. Ce sont ces genres d’émissions qui font monter l’adrénaline. Il y a le stress qui est là et tu te demandes si tu seras à la hauteur ou pas. Quand je dois faire face à de tels exercices, j’avoue que c’est toujours stressant. Je passe tout le temps à réfléchir sur les questions que le citoyen peut poser s’il était en face de telle ou telle personnalité. Il y a la phase de la préparation qui est capitale. Il faut maîtriser le sujet, connaître la personnalité de celui qui sera interviewé ; être au parfum de ses prises de positions ou déclarations antérieures sur tel ou tel sujet. Bref, le temps de préparation est crucial.
Des mauvais souvenir aussi ?
Je n’ai pas de mauvaises expériences à raconter. Mais tout n’est pas rose dans ce métier. Il y a des difficultés objectives. Souvent tu peux faire ton papier et te rendre compte après que tu es passé complètement à côté. Sinon de mauvais souvenirs, je ne m’en rappelle pas.
Les perspectives pour Impact TV ?
Nous voulons continuer d’occuper notre place, et jouer notre rôle en tant que chaîne confessionnelle qui répand le message de l’évangile de Jésus-Christ. Une chaîne qui fait en sorte que le Royaume des Cieux s’agrandisse. Nous faisons en sorte que la voix du promoteur de la chaîne de télévision à savoir le Pasteur Mamadou Philipe KARAMBIRI soit entendue par toute la création car il a un message pour notre génération. C’est notre rôle premier. Impact TV est aussi un outil pour tout le corps de Christ. Ce rôle, nous voulons continuer de le jouer. Nous sommes dans un pays qui est le Burkina Faso et notre rôle est d’être au service de la cohésion sociale. C’est un rôle fondamental pour nous. C’est de travailler et faire en sorte que les Burkinabè puissent vivre ensemble dans la paix. C’est aussi de faire en sorte que tous les gouvernants qui sont aux affaires puissent recevoir un accompagnement d’une manière ou d’une autre. Que nous puissions soutenir la dynamique qui est enclenchée peu importe les gouvernants qui sont aux affaires. La Bible nous demande de prier pour la paix du pays dans lequel nous sommes et toute autorité étant établie par Dieu, nous ne pouvons pas ramer à contre-courant des initiatives que cette dernière viendrait à entreprendre, si ces initiatives sont dans l’intérêt supérieur de la nation. Ce que nous faisons dans nos différentes émissions, c’est d’émettre des critiques objectives et constructives. Si l’autorité les prend en compte, Dieu merci. Notre rôle aussi est de mettre le doigt là où les choses ne vont pas, pour faire bouger les lignes pour le grand bénéfice de tous les Burkinabè
Le numérique est l’un des défis majeurs et actuels auquel les médias sont confrontés. Quels sont les stratégies d’adaptation développées à Impact TV ?
Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter à cette évolution technologique. Nous voulons rejoindre les téléspectateurs sur leurs smartphones. C’est pourquoi nous avons un département qui s’occupe de la communication digitale. Nos contenus sont accessibles en streaming. Il vous suffit de taper l’adresse : impacttele.tv et vous avez la télévision en direct sur votre ordinateur ou téléphone portable.. D’autres initiatives sont en cours d’élaboration.
C’est la fin, avez-vous un message particulier ?
C’est de vous dire merci et de dire merci à votre fondateur. Lefaso.net est un journal sérieux qui fait un travail formidable. Il a une réputation qui dépasse les frontières du Burkina Faso. Le promoteur, le Dr Cyriaque Paré, a eu une grande vision et a travaillé à faire en sorte que les acteurs qui animent ce journal en ligne soient des professionnels aguerris. Il a aussi créé l’Institut supérieur de la communication et du multimédia(ISCOM). Donc, il fait en sorte que ceux qui animent son journal soient des professionnels aguerris et je crois que le travail que vous faites est formidable. Je vous tire mon chapeau. Merci d’être venu à nous. Merci aussi pour l’entretien que vous avez su mener.
Interview réalisée par Serge Ika Ki et retranscrite par Rachidatou Démé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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