Après l’Autriche et la Norvège, le spectacle « Inbox/Salz und saülen » a été présenté dans la soirée de ce vendredi 6 décembre 2024 au théâtre des Récréatrales, à Ouagadougou. Ce spectacle a été créé dans le cadre du projet Deconfining porté par la capitale européenne de la culture basée en Autriche et le Village Opéra basé au Burkina Faso. « Inbox/Salz und saülen » porte un regard sur les rapports Europe-Afrique et dénonce le paternalisme, l’impérialisme, le colonialisme, les rapports de domination entre humains, etc. La présentation de ce spectacle a drainé de nombreuses personnes dont l’ancien président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara.
Le spectacle « Inbox/Salz und saülen » a été écrit par Sidiki Yougbaré du Burkina Faso et Thiemo Strutzenberger de l’Autriche. Il est joué par l’acteur burkinabè Justin Ouidiga dit GSK, la chanteuse burkinabè Nabalüm, Simon Labhart et Claudia Schwab. Après cette première présentation au Burkina Faso, la même pièce sera présentée dans la soirée de ce samedi 7 décembre 2024 au Villa Opéra, sis à Laongo dans l’Oubritenga, région du Plateau central.
Selon Sidiki Yougbaré, co-auteur et co-metteur en scène du spectacle, le projet a été pensé depuis 2021 et a déjà été joué dans des pays européens avant sa première présentation au Burkina Faso. « Le projet est né depuis 2021, 2022. J’ai été contacté par l’administration du village Opéra me proposant d’aller écrire un texte en résidence en Autriche. Chose que nous avons faite avec mon co-auteur Thiemo qui n’est pas là ce soir. Au sortir de ça, on a eu deux textes. Une année, deux ans après, il a été question de créer le spectacle en fusionnant les deux textes. Nous nous sommes retrouvés en septembre 2024 en Autriche, jusqu’au 15 octobre 2024. Nous avons donc joué le spectacle en Autriche et en Norvège. Il était question maintenant de venir jouer le spectacle au Burkina Faso ce soir ici au théâtre des Récréatrales et demain (7 décembre) au village Opéra de Laongo », a-t-il expliqué.
Ce spectacle dénonce les rapports de paternalisme entre l’Occident et l’Afrique et plus généralement les rapports entre les humains, selon les explications du co-metteur en scène Sidiki Yougbaré. Il aborde également des questions politiques, sociales, culturelles, etc.
« C’est un spectacle qui parle aux humains, aux gens qui ont la conscience, parce que c’est un spectacle qui nous demande à tout un chacun de descendre de notre piédestal pour nous regarder en tant qu’humains. C’est un regard Europe-Afrique. Le paternalisme doit finir ; on doit se regarder d’abord comme des êtres humains et ensuite comme des partenaires égaux. Le projet interroge les rapports entre l’Occident et l’Afrique, entre les humains. C’est politique, c’est sociétal, c’est humain. Autant on peut parler des rapports Europe-Afrique, autant on peut parler aussi des rapports entre humains. Le projet questionne tous ces rapports », a expliqué Sidiki Yougbaré.
Pour Justin Ouidiga dit GSK, l’un des comédiens de ce spectacle, ce spectacle démontre la nécessité de sortir de sa zone de confort et d’aller à la rencontre de l’autre. Une ouverture sur le monde qui pourrait permettre de trouver des solutions à certaines crises.
« C’est de la découverte, quelqu’un qui atterrit dans un autre pays, qui fait une rencontre avec un ami qui l’amène découvrir la ville. Ils arrivent à communiquer avec les petits mots que chacun comprend jusqu’à ce que la connexion s’établisse. On doit retenir de ce spectacle que le monde est fait de rencontres. Il ne faut pas qu’on se calfeutre dans nos quatre carrés et ne pas vouloir aller découvrir ce qui se passe ailleurs. Il se pourrait que ce qui se passe ailleurs, si on a un peu l’idée de ce qui s’y passe de visu, peut-être certains comportements peuvent trouver leur remède », a-t-il défendu.
Venu de l’Allemagne, Simon Labhart est également l’un des acteurs de ce spectacle. Il a été appelé à la rescousse pour remplacer l’acteur titulaire qui a refusé de venir au Burkina Faso, en raison, dit-il, de la situation sécuritaire. Simon Labhart avoue avoir été chaleureusement accueilli et rêve de revenir encore au pays des Hommes intègres.
« Je me sens très bien ici au Burkina Faso. Je n’ai pas eu une seule rencontre avec quelqu’un qui était bizarre, méchant. Les gens sont ouverts, nous sommes bien accueillis à cœur ouvert. Ça m’a fait plaisir de jouer avec Justin, Nabalüm et aussi avec Claudia que je ne connaissais pas avant. Ce projet n’était pas facile, parce qu’il y avait des problèmes de compréhension à cause des barrières de langue. Mais c’est juste une question d’être ouvert, de se comprendre, d’écouter ce que l’autre dit et comme ça, on trouve un chemin ensemble. Pour moi, c’est une très belle et touchante expérience. J’ai vraiment envie de revenir au Burkina Faso », a confié le comédien.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents