Bientôt, se soulager ne sera plus un casse-tête au cimetière municipal de Gounghin. La direction régionale de l’eau et de l’assainissement y réalise deux blocs de latrines à quatre cabines mobiles chacun. Ces infrastructures ont été visitées, ce dimanche 1er décembre 2024, par des hommes et femmes de médias.
C’est un secret de Polichinelle : Ouagadougou, la capitale burkinabè, manque cruellement de latrines publiques. La direction générale de l’eau et de l’assainissement en est consciente. En collaboration avec la commune de Ouagadougou, elle a identifié cinq sites pour la construction de blocs de latrines à cabines mobiles fabriquées à partir de conteneurs. Ces sites incluent le cimetière central de la ville, la devanture de la mairie de l’arrondissement 3, le monument de la paix à Tampouy, le palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané et le cimetière municipal de Gounghin, à l’arrondissement 6.
Les deux derniers sites ont reçu la visite de la caravane de presse, qui parcourt depuis le 24 novembre les régions du Burkina Faso pour voir les ouvrages réalisés dans le cadre du Programme national d’assainissement des eaux usées et excréta (PN-AEUE).
Des latrines pour préserver la dignité humaine
Sur le site du cimetière municipal, les techniciens de la Société africaine d’aménagement du territoire (SAAT-SA) travaillent d’arrache-pied pour que l’infrastructure soit prête avant la fin de l’année 2024. Il s’agit de deux blocs de latrines avec chacun quatre cabines. Chaque bloc comprend une cabine réservée aux personnes à mobilité réduite, avec un WC à l’anglaise et un autre à la turque.
« Le choix du cimetière a été discuté en concertation avec la mairie. C’est un site où il y a beaucoup d’affluence. Les cabines mobiles sont réalisées avec des conteneurs et les fosses avec des polytanks, ce qui veut dire que ces ouvrages peuvent être déplacés à tout moment selon les besoins. Les blocs seront alimentés en énergie solaire. Les cabines font face au mur du cimetière pour préserver l’intimité des utilisateurs », a expliqué Djamila Ouelogo, chef de service assainissement à la direction régionale de l’eau et de l’assainissement du Centre.
Elle a indiqué que le coût de réalisation des deux blocs est d’environ 15 millions de francs CFA et que la gestion des latrines, une fois réceptionnées, sera confiée à la commune de Ouagadougou, qui se chargera de trouver un prestataire pour l’entretien.
Sur le deuxième site visité par les journalistes, près du Palais de la jeunesse et de la culture, Jean Pierre Guingané, les techniciens sont également à pied d’œuvre. Là, ce sont deux blocs de latrines à deux cabines chacun qui sont en cours de réalisation.
Un taux d’assainissement de 37,3% en 2023
« Dans le cadre du PN-AEUE, 300 latrines familiales ont été réalisées au profit des ménages des communes de Koubri et de Komsilga, dans la région du Centre. Nous avons également réalisé 10 blocs de latrines dans des écoles. En 2024, l’approche « Assainissement total piloté par la communauté » a été mise en œuvre dans 20 villages de la région du Centre, dont dix ont été financés par l’UNICEF et dix autres par le budget de l’État. En décembre, nous allons évaluer et déclarer les premiers villages « Fin de la défécation à l’air libre de la région », a expliqué Djamila Ouelogo qui rappelle que le taux d’assainissement de la région du Centre est de 37,3%.
Elle a ajouté que la direction régionale de l’eau et de l’assainissement a initié, au profit des communes de Tanghin-Dassouri et de Komki-Ipala, un état des lieux de l’assainissement en vue de projeter ses futures réalisations et de mener des sensibilisations auprès des communautés afin qu’elles puissent elles-mêmes construire leurs ouvrages.
« Il y a des efforts à consentir de la part de l’ensemble des acteurs, que ce soit au niveau de la DREA, des intervenants dans les régions, ou des communautés elles-mêmes. Nous ne pourrons jamais atteindre les objectifs en matière d’assainissement si nous comptons seulement sur l’apport de l’État. Chaque individu doit pouvoir prendre en charge son assainissement tant qu’il le peut. L’État peut venir en appui si la personne est en situation de vulnérabilité », a-t-elle conclu.
Fredo Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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