Dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé « renforcement de la gestion des conflits fonciers et de la cohésion sociale dans la Boucle du Mouhoun, le Centre-ouest et les Hauts-Bassins », le consortium Terre et Paix a réuni les parties prenantes ce jeudi 28 novembre 2024, à Ouagadougou.

À travers l’organisation de ce cadre de concertation nationale, le consortium souhaite ainsi permettre au comité de concertation de faire un point sur la mise en œuvre du projet. Ce, en vue d’apporter les orientations nécessaires pour une mise en œuvre réussie et coordonnée.

Le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire depuis plusieurs années. Ce qui a fragilisé le tissu social et exacerbé la compétition autour des ressources naturelles. L’État et ses partenaires travaillent à trouver des pistes de solutions durables aux défis actuels. C’est dans ce cadre que plusieurs initiatives gouvernementales, notamment les politiques publiques en matière de gestion et prévention des conflits communautaires, la politique foncière agricole et les lois subséquentes, la stratégie nationale de cohésion sociale, la stratégie nationale de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent, ont été élaborées.

Le projet va durer 40 mois

Dans cette noble mission, l’État burkinabè peut compter sur le consortium Terre et Paix qui met en œuvre le projet « Renforcement de la gestion des conflits fonciers et de la cohésion sociale dans la Boucle du Mouhoun, le Centre-ouest et les Hauts-Bassins ». L’objectif général de ce projet est de renforcer les dispositifs de gestion des conflits et de justice au niveau local et de contribuer à atteindre une meilleure planification et régulation de l’usage partagé des ressources naturelles (foncières et pastorales).

Concrètement, il s’agit de rendre plus aptes les acteurs locaux impliqués dans la gestion de l’accès aux ressources naturelles et au foncier à considérer la pluralité de ces usages. Aussi, d’opérationnaliser les dispositifs de gestion du foncier en facilitant leur articulation avec les autorités traditionnelles impliquées dans les questions foncières et les cadres juridiques mis en place au niveau local. Le consortium chargé de la mise en œuvre du projet est composé de Terre des hommes Lausanne qui est le lead, du centre pour le dialogue Humanitaire et de INSUCO.

« Nous avons choisi les zones d’intervention du projet parce que les conditions de mise en œuvre permettent de mener des actions de prévention des conflits. Le niveau de sécurité permet encore aux équipes de travailler sur le terrain. Il est important de mettre en place dans ces zones, des mécanismes de prévention et de résolution des conflits. Terre des hommes est reconnu au niveau mondial pour son approche qui adopte la justice hybride. Depuis plusieurs années, dans tous les pays où nous sommes présents, nous travaillons avec le système formel et informel. Au Burkina Faso, nous travaillons dans le domaine de la médiation pénale.

Dans le cadre de ce projet, nous allons travailler à renforcer mutuellement les deux systèmes en ce qui concerne l’accès à la justice », a indiqué le chef de la délégation Terre des hommes Lausanne au Burkina Faso, Paolo Pennati.

Paolo Pennati a fait savoir que Terre des hommes est partisane de la justice hybride dans la résolution des conflits

Le modèle de collaboration envisagé dans le cadre de ce consortium s’engage à rendre compte périodiquement de la mise en œuvre du projet à travers des espaces dédiés dans une perspective de redevabilité et d’orientation stratégique. C’est la raison pour laquelle se tient le présent comité de concertation nationale annuelle qui est l’instance suprême de coordination, placée sous l’autorité du ministre de la justice. Cette rencontre est une occasion pour mettre au même niveau d’information les membres du cadre de concertation sur la mise en œuvre du projet et ses avancées. Aussi, de faire un état des lieux de la mise en œuvre du projet. En outre, d’échanger sur les difficultés majeures, les expériences tant sur le terrain que dans la coordination avec les services de l’État. Enfin, de recueillir des recommandations opérationnelles.

L’UE, un partenaire pour la paix

Ce projet qui va s’étaler sur 40 mois a été rendu possible grâce au financement de l’Union européenne (UE). Environ quatre milliards de FCFA ont été mobilisés.

Ce partenariat entre l’UE et le consortium s’inscrit dans le cadre du Programme d’appui au développement humain et aux services sociaux de base dans le « triangle OKDB (Ouagadougou-Koudougou-Dédougou-Bobo-Dioulasso) » initié par l’UE.

Le projet va durer 40 mois

La cheffe d’équipe capital humain et paix à l’UE au Burkina Faso, Monica Liberati a expliqué que l’UE a financé ce projet parce qu’elle veut participer au développement socio-économique du pays des hommes intègres.

« Nous avons déjà constaté quelques résultats dans le cadre de la mise en œuvre du projet. Nous espérons qu’à travers cette rencontre, les parties prenantes vont s’entendre et mettre en œuvre des mécanismes. Surtout, des mécanismes de dialogue et de prévention au niveau local à travers la justice coutumière, tout en intégrant les services de l’État », a-t-elle souhaité.

Monica Liberati a déclaré que l’UE travaille à la promotion de la paix au Burkina Faso

Cette initiative est appréciée positivement par l’État burkinabè, a affirmé le chargé de mission au ministère de la Justice, Sam Mathias.

Sam Mathias (en face du micro), a félicité les acteurs de mise en œuvre du projet

Il a confié que de tels projets participent à l’amélioration des actions de la justice ainsi qu’au raffermissement de la paix. Il a souligné que ce projet va permettre de réduire les demandes qui se font à la justice et activer les modèles de résolution des conflits au niveau endogène.

SB

Rachidatou Démé (stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net