Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC a tenu son assemblée générale ordinaire de l’année 2024 le 26 novembre. La rencontre a réuni 16 organisations membres sur 18 ainsi que les 5 comités régionaux anti-corruption. Elle a permis de faire le point sur les actions menées par le REN-LAC en 2023, le bilan financier et d’adopter les rapports physiques et financiers de l’exercice 2023. Aussi, la situation des organisations membres non à jour des cotisations depuis trois années consécutives, a été passée au peigne fin et une organisation a même été exclue du réseau conformément aux textes.
Au cours de l’année 2023, le REN-LAC a pu mener à bien les activités entrant dans le cadre de la lutte contre la corruption et pour une gouvernance vertueuse dans la gestion des ressources nationales, malgré le contexte marqué par une dégradation continue de la gouvernance et la persistance de la crise sécuritaire. A en croire Sagado Nacanabo, secrétaire général du REN-LAC, ce sont au total 178 activités tenues dans 33 communes du pays, qui ont été organisées dans le cadre de quatre projets. On note un taux de réalisation physique de 79,23%, pour un taux d’exécution financière de 66,05%.
Dans la lutte contre l’impunité et les crimes économiques, 103 dossiers ont été suivis en justice par le REN-LAC dont 77 anciens et 56 nouveaux. Ce qui est largement au-dessus de la cible annuelle qui est de 15. De plus, depuis 2022, le REN-LAC a mis en place une commission de propositions de lois, en vue de contribuer à améliorer le dispositif juridique de lutte anti-corruption.
En 2023, le réseau a proposé deux textes de lois. Le premier porte sur la modification de la loi portant création, attribution et fonctionnement des pôles judiciaires spécialisés dans la répression des infractions économiques et financières et de la criminalité organisée. Quant au deuxième texte, il porte sur un avant-projet de loi pour la protection des lanceurs d’alerte, des dénonciateurs et des activistes anticorruption. Sur le plan financier, ce sont un peu plus de 403 millions de FCFA qui ont été engagés dans la mise en œuvre des activités.
Sagado Nacanabo a également relevé, au cours de l’assemblée générale, les réquisitions des magistrats, surtout les procureurs engagés avec le réseau sur les chantiers de la lutte contre la corruption ; de journalistes d’investigation et des défenseurs des droits humains. Il a aussi déploré les sanctions prises contre des responsables d’organisations membres du réseau. Pour témoigner de l’accompagnement du réseau à ces personnes, une déclaration de solidarité a été élaborée et lue au cours de la cérémonie de clôture de l’assemblée générale.
A la suite de la présentation des bilans moraux et financiers, les participants, tout en appréciant le niveau d’exécution atteint en 2023, ont fait des propositions pour une mise en œuvre réussie des activités futures. Ils ont également échangé sur la mobilisation des membres, le suivi des dossiers judiciaires, la mise en place des comités régionaux anti-corruption, etc.
Pour l’année 2025, le REN-LAC devra relever plusieurs défis entrant dans le cadre de la continuité de la lutte contre la corruption. Il s’agit de la recherche de financement pour achever la construction du centre de formation et de recherche anti-corruption (CEFRAC) pour le rendre opérationnel. Le réseau devra également aller à la quête de nouveaux financements, pour la mise en œuvre efficiente du plan stratégique 2021-2025.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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