Les membres de la Commission de l’application des peines de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (CAP/MACB) étaient face à la presse ce jeudi 21 novembre 2024. Au cours de cette rencontre avec les professionnels de médias, il était question d’annoncer l’organisation de la première édition des « 72 heures du détenu » à Bobo-Dioulasso. Cette activité se tiendra du 28 au 30 novembre prochain sur le site de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso.

« Si on ne peut pas empêcher le criminel de commettre son crime, en revanche on peut l’empêcher de demeurer dans le crime notamment par sa réinsertion sociale ». Tels sont les propos du juge de l’application des peines de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso, Bakary Ouattara, pour justifier l’importance d’organiser cette activité dénommée les « 72 heures du détenu ». Placée sous le thème : « Réinsertion socio-économique et professionnelles des détenus », cette activité se veut un cadre idéal de communication sur les attributions et la contribution de la Commission de l’application des peines, mais aussi sur le rôle de la société dans la réinsertion socio-professionnelle des condamnés.

Des journalistes présents à la conférence de presse de la CAP/MACB

Cette activité est aussi une aubaine pour les détenus de mettre en exergue leur savoir-faire consécutif à leur détention. Plusieurs activités sont inscrites au programme de ces 72 heures du détenu à savoir des communications, des compétitions artistiques entre détenus, des compétitions de football impliquant plusieurs équipes dont celles de la MACB, de la justice, de la police et de la gendarmerie. Il est prévu également des visites de stands, des ateliers de production, des séances d’aérobics, etc. Lors de ces différentes activités, l’accès de la MACB n’est soumis à aucune formalité si ce n’est que le respect des consignes de sécurité.

Faciliter l’insertion sociale des détenus

L’administration pénitentiaire n’a pas pour unique mission la garde des détenus. Elle doit également travailler à prévenir la récidive et contribuer à l’insertion ou à la réinsertion des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire. Selon le juge de l’application des peines de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso, Bakary Ouattara, cette réinsertion sociale en milieu carcéral, renvoie à l’accompagnement moral, professionnel, éducatif de la personne incarcérée par le recours au travail, au moyen éducatif, culturel et au loisir.

« Elle implique la prise de mesures pour ainsi encourager et favoriser le contact des détenus avec leurs familles, les amis et la collectivité. La réinsertion sociale ne saurait être le fait seulement de la législation et des institutions. En effet, les familles des condamnés, leurs proches et la collectivité toute entière ont un rôle fondamental à jouer pour favoriser leur retour dans la société », a-t-il expliqué. C’est au regard de cette réalité que la Commission de l’application des peines de la MACB mène des actions au quotidien dans la dynamique de parvenir à l’atteinte de la fonction de resocialisation de la peine. En dépit de ses efforts conjugués et ceux du gouvernement burkinabè, la problématique de la réinsertion sociale persiste.

Les membres de la CAP/MACB annoncent les couleurs des 72 heures du détenu

« Ces difficultés rencontrées font ainsi obstacle à la réinsertion socio-professionnelle des détenus au terme de leur séjour carcéral », a indiqué Bakary Ouattara. Il a par ailleurs souligné que ces difficultés persistent par méconnaissance des attributions et fonctionnement de la CAP/MACB par les détenus, leurs familles, mais aussi à une défaillance de la société dans l’accompagnement post-carcéral des détenus. C’est convaincue de cette perception des choses qu’elle a jugé indispensable d’organiser une série d’activités dénommée les « 72 heures du détenu ». Le but de la réinsertion, dit-il, c’est amener le détenu à changer de comportement et réduire les motifs de récidives.

A ce jour, un bon nombre de détenus ont été réinsérés grâce à des partenaires de la MACB. Installés à leur compte aujourd’hui, ces derniers ont bénéficié de formation soit en jardinage, soit en menuiserie, soit en soudure, etc. Cette activité est placée sous le présidence du ministre en charge de la justice.



Romuald Dofini

Lefaso.net

Source: LeFaso.net