Chaque année en marge de la Journée internationale de la jeune fille (JIJF), célébrée chaque 11 octobre, Plan International offre des opportunités de ‘’Girl Take Over » (Les filles aux commandes) à des filles sélectionnées parmi celles qui participent régulièrement aux activités de ses projets et programmes ou non. La tradition a été de nouveau respectée cette année. Parmi ces filles, il y a Stéphanie, étudiante en 3e année de communication pour le développement et ‘’honorable députée » au cours d’un après-midi. Elle a incarné la présidente de la Commission du genre, de la santé, de l’action sociale et humanitaire (CGSASH) de l’Assemblée législative de transition (ALT) dans l’après-midi du jeudi 14 novembre 2024. Le concept ‘’Girl Take Over » vise à renforcer le leadership et la confiance en soi des jeunes filles.
[1] « Girl Take Over » est un néologisme anglais dans le jargon de Plan International qui signifie que « les filles prennent le pouvoir ou les filles aux commandes ». En effet, à la faveur de la JIJF, des autorités administratives, diplomatiques, ou du système des Nations Unies sont identifiées afin que des jeunes filles jouent leur rôle pour une partie de la journée au moins. Un concept qui contribue à renforcer leur leadership et montrer à leurs paires que les filles sont capables d’y arriver.
Le « Girl Take Over » pour renforcer le leadership et la confiance des jeunes filles
Les ‘’Girls Take Over » est l’une des principales tactiques de campagne que Plan International utilise pour impliquer les jeunes et influencer les détenteurs de pouvoir lors de la célébration de la journée internationale de la jeune fille. Il s’agit d’aider les filles et les jeunes femmes à assumer des rôles clés et à lutter contre les stéréotypes.
A travers cet outil qui est le Girl Take Over, Plan International donne la possibilité aux filles d’exprimer leur leadership. « En incarnant des autorités ou des modèles d’autorité de leurs communautés, les filles ont l’opportunité de prendre les commandes afin d’expérimenter par elles-mêmes quelques réalités des positions qu’elles occupent ne serait-ce que pour quelques temps. Cela devra contribuer à les inspirer et à renforcer leur confiance en elles-mêmes », se convainc Plan International.
« Girl Take Over est une initiative qui consiste à booster le leadership des jeunes filles pour les amener à simuler le rôle de personnalités dans les différentes institutions de la place. L’idée, c’est de les amener à s’inspirer du rôle modèle des ainés, à travailler pour suivre les pas de ces ainés », a précisé Rafiou Aboudou, représentant résident adjoint de Plan International Burkina.
Cette année, le thème au niveau mondial est « La vision des filles pour l’avenir » et Plan International a choisi de se focaliser sur le thème « Les filles dans les conflits ». Cela consistera à conduire des activités dont l’objectif stratégique global à terme est d’augmenter l’impact humanitaire de Plan International et l’aidera à se positionner en tant qu’organisation humanitaire de principe, engagée dans la politique humanitaire, le plaidoyer et les efforts diplomatiques en faveur des filles et de tous les civils.
L’objectif est également d’œuvrer à ce que les droits des filles et de tous les civils soient protégés pendant les conflits et les crises humanitaires. Cela commence par le fait de faire comprendre aux filles qu’elles peuvent se prendre en main et viser toutes les positions de pouvoir quel que soit le niveau, selon les explications de Plan International. Cela renforce la confiance des jeunes filles et raffermit leur engagement et transforme leur leadership, soutient Plan International.
Stéphanie, députée et présidente d’une commission parlementaire, le temps d’un après-midi
C’est dans une berline grise que « la députée du jour », Stéphanie est arrivée à l’Assemblée législative de transition. Elle prendra ensuite la direction des locaux de la CGSASH où l’attendaient les autres députés membres de cette commission parlementaire. Stéphanie va ensuite présider la rencontre avec ses collaborateurs occasionnels (députés membres de la CGSASH). Une visite guidée des lieux et un tête-à-tête à huis clos avec la présidente de la CGSASH, l’Honorable Marie Angèle Tiendrébéogo /Kalenzaga mettra fin à cette activité.
Un jeu de rôle positivement apprécié par le Représentant Résident adjoint de Plan International Burkina. « Elle a parfaitement joué le rôle. Elle a fait preuve d’un calme olympien qui dénote de la qualité du travail d’accompagnement qui a été fait en amont. Ce que j’ai vu aujourd’hui gage d’un avenir meilleur et prouve que nous avons une pépinière de jeunes futurs leaders que sommes en train de préparer », s’est réjoui Rafiou Aboudou.
Malgré le stress de départ, Stéphanie a su gérer de bout en bout ce jeu de rôle. Tout en se réjouissant de cette occasion unique de jouer le rôle d’une personnalité, elle a tenu à témoigner sa solidarité aux jeunes filles qui sont dans des situations très difficiles. « Au début, ce n’était pas simple, j’étais un peu stressée, mais c’est une opportunité pour moi de voir un peu comment ça se passe, comment occuper un poste de responsabilité. C’est une occasion en plus d’être solidaire avec les jeunes filles qui sont actuellement dans les situations de conflits, qui ne sont pas forcément à Ouagadougou, qui vivent souvent des situations difficiles », a-t-elle confié.
Pour Stéphanie, cette initiative permet aux jeunes filles d’exprimer leur potentiel. « C’est une très belle initiative, parce que les jeunes filles, c’est l’avenir et il faut prouver au monde entier que les jeunes filles ont du pouvoir, que les jeunes filles peuvent également occuper des postes de responsabilité. C’est en leur donnant la chance qu’elles peuvent montrer ce qu’elles ont à donner. Pour moi, participer à une telle initiative, c’est un pas de plus vers l’Assemblée nationale et vers d’autres opportunités, d’autres postes de responsabilité. Nous sommes des jeunes filles, nous devons avoir confiance en nous, en nos potentiels. Nous avons du potentiel et c’est très bien de l’exprimer, de ne pas avoir peur, de prendre notre courage et montrer notre potentiel au monde entier », a-t-elle indiqué.
Un concept salué par la députée Marie Angèle Tiendrébéogo/Kalenzaga
Marie Angèle Tiendrébéogo/Kalenzaga est députée à l’Assemblée législative de la transition et par ailleurs, présidente de la Commission du genre, de la santé, de l’action sociale et humanitaire (CGSASH). Après avoir cédé son fauteuil, le temps d’un après-midi à l’étudiante Stéphanie, l’Honorable Marie Angèle Tiendrébéogo/Kalenzaga a loué l’initiative de Plan International. Selon elle, cette initiative permet de préparer les jeunes filles à s’engager en politique, elles qui sont souvent réservées ou ont peur de s’engager.
« Cette initiative de Plan International est une bonne initiative parce qu’il y a beaucoup d’avantages. Si vous remarquez, peu de jeunes filles s’engagent en politique. Les femmes même refusent de s’engager en politique, elles ont honte, n’ont pas confiance en elles, ont peur de parler. Donc, cette initiative de Plan International va donc renforcer la confiance en soi des jeunes filles et leur montrer qu’elles peuvent faire ce que les hommes font. Et quand elles vont grandir, elles seront des vrais leaders », a-t-elle soutenu.
Pour mémoire, Plan International est une organisation internationale humanitaire engagée dans la promotion des droits des enfants et de l’égalité pour les filles dans plus de 75 pays à travers le monde entier. Plan International est présent au Burkina Faso depuis 1976. Son plan stratégique 2025-2027 a pour ambition d’œuvre à ce que toutes les filles soient fortes et engagées pour contribuer au changement positif dans le monde.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Crédit Photos : DCRP/ALT
[1] Le
Source: LeFaso.net
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