A Pékin depuis le 3 septembre 2024 au Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC 2024), le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyelem de Tambela, a prononcé un discours ce jeudi 5 septembre 2024, devant les représentants des pays présents à ce grand rendez-vous. Cette année, le thème retenu est le suivant : “S’associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau”. Dans son allocution, le chef du gouvernement burkinabè est revenu sur les besoins de son pays en termes de développement, mais aussi, sur les points sur lesquels la Chine est attendue.

Le secteur des mines, l’agriculture et l’élevage sont entre autres les piliers sur lesquels repose l’économie du Burkina Faso, en dépit du défi sécuritaire important qu’il traverse. “Actuellement, nous sommes en train de mettre l’accent sur un quatrième pilier : il s’agit de la qualité des hommes, c’est-à-dire, la formation professionnelle”, a laissé entendre le Premier ministre. Pour lui, la Chine est aujourd’hui un modèle pour le continent africain, au vu de ses grandes réalisations à travers le monde, mais aussi, pour l’histoire qu’elle a traversée avant d’être ce qu’elle est : “une référence.”

“En moins d’un siècle, la Chine s’est industrialisée, à modernisé son agriculture, est parvenue à l’autosuffisance alimentaire, et s’est mise à exporter ses productions… Mais il faut dire que la modernisation de l’agriculture et l’industrialisation, nécessitent des préalables. Il s’agit de l’énergie. C’est le maillon faible de nos pays. Chez moi au Burkina Faso, pendant la période de pic de chaleur, on est obligé de procéder à des régulations énergétiques, par des coupures de courant, afin de pouvoir donner satisfaction à tout le monde. On ne peut pas industrialiser un pays, si on ne résout pas au préalable le problème d’énergie. Je crois que sur ce plan, la Chine est attendue”, a-t-il laissé entendre.

“Il faut des infrastructures routières et ferroviaires”

“La route pour le développement passe par le développement de la route” a-t-on coutume de dire. Dans son discours, Apollinaire Kyelem de Tambela est revenu sur la nécessité pour les pays africains de se pencher sur la question des infrastructures routières et ferroviaires, pour les échanges des produits industriels et agricoles. “Au Burkina Faso, nous avons mis en place, une industrie de production de rails, pour faciliter la construction de chemins de fer. Là aussi, nous attendons la contribution et l’expertise chinoises pour leurs réalisations prochaines”, a-t-il appelé.

Par ailleurs, le pays ambitionne la construction d’un chemin de fer, qui reliera Accra à Ouagadougou. “Tout cela est nécessaire parce que si on fait une industrialisation et on modernise une agriculture sans prévoir les conditions d’écoulement, il y aura un étouffement, et cela va rejaillir sur la production industrielle et agricole… Nous ne devons pas voir l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture de façon isolée, mais dans un ensemble, pour qu’il n’y ait pas de goulot d’étranglement… Et ce n’est pas suffisant. Il faut aussi prendre soin des hommes qui seront les artisans de cette industrialisation et de cette production agricole. Donc, la formation est nécessaire. La santé des hommes est nécessaire”, a-t-il lancé.

“La Chine a intérêt à une Afrique unie et développée”

“Si l’Afrique était unie, au lieu d’avoir affaire à 54 Etats différents, la Chine aurait affaire à un seul Etat, les négociations se feraient beaucoup plus facilement, et les négociations se feraient beaucoup plus rapidement”, foi du Premier ministre burkinabè. “En outre, si l’Afrique se développe, les africains auront beaucoup plus de pouvoir d’achat, pourront beaucoup plus commercer avec la Chine, et les échanges se multiplieront. Donc nos intérêts sont partagés. Autant l’Afrique a besoin de la Chine pour se développer, autant la Chine à besoin de l’Afrique pour se développer également, parce qu’avec les échanges, il se produit un effet de stimulation”, a-t-il rappelé.

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Erwan Compaoré

Lefasonet.net

Source: LeFaso.net