Les études en médecine sont connues pour être laborieuses et longues. Cinq jeunes médecins donnent des conseils à ceux qui souhaitent s’inscrire en faculté de médecine afin qu’ils puissent réussir avec brio durant ces huit ans d’études.
Hawa Mandé
« Déjà, il faut se préparer mentalement à la durée et à la complexité des études. Il faut être sûr de son choix, car certains d’entre nous, durant le parcours se sont posés la question suivante : pourquoi j’ai fait ce choix ? Ensuite, il faut être assidu aux stages hospitaliers. Il faut également prendre des conseils avec les aînés. En outre, il faut établir un plan du début des études jusqu’au choix ou non de la spécialisation que vous souhaitez faire. Cela vous permettra de faire des bons choix pour la suite de votre carrière ».
Stanislas Kambou
« Il faut être assidu aux stages parce que la médecine n’est pas que théorique. La médecine est surtout pratique et les stages sont des moments où vous pouvez appliquer ce que vous avez appris de façon théorique. Sur le terrain, vous allez vous rendre compte qu’en raison du manque de moyens financiers et de notre plateau technique, ce n’est pas toujours ce qui est dit dans les cahiers qu’il faut appliquer. En plus, nous avons souvent d’autres astuces qu’on ne dit pas dans les livres, mais qu’on apprend directement sur le terrain. Les stages sont vraiment importants. C’est ce qui fera de vous un bon médecin. Il ne suffit pas d’avoir de bonnes notes en classe. Une dernière chose qui semble drôle, c’est la prière. Pour ceux qui croient, il faut beaucoup prier parce qu’il y aura des moments où si ce n’est pas Dieu, tu vas te demander comment est-ce que tu vas faire pour réussir certaines étapes. On est tellement acculé par les cours, les devoirs et les stages qu’on ne sait pas parfois où donner de la tête. Sans la présence de Dieu, je ne vois pas comment j’allais réussir à surmonter les difficultés durant mon cursus universitaire. Il faut comprendre que la médecine est difficile. Cela est dû à la quantité de cours que vous allez apprendre. On nous disait souvent au début que ce sont les deux premières années qui sont difficiles, mais en réalité, plus vous avancez, plus c’est difficile. C’est normal, la médecine va vous permettre de prendre en charge des êtres humains et non des objets. Par conséquent, il faut être extrêmement discipliné et maîtriser son sujet. Sinon, vous risquez de mettre la vie des malades en danger une fois médecin. Même à la fin des études, il faut se mettre à jour des derrières techniques, car la médecine évolue tellement vite. Il faut se forger un mental d’acier. La discipline est très importante si vous voulez réussir en médecine parce qu’elle est très jalouse et prend tout votre temps. N’empêche, il est important d’avoir des loisirs à côté de la médecine et se reposer.
Certains de nos camarades ont dû arrêter la médecine pendant un moment parce qu’ils ont développé des maladies telles que la dépression, le stress et l’anxiété, d’où l’importance de se distraire de temps en temps. Il faut être humble en médecine parce que ton petit frère de trois ou quatre ans peut t’apprendre des choses. Si tu viens en médecine pour avoir uniquement de l’argent, tu vas échouer. Ce métier est réservé à ceux qui sont passionnés. On vient en médecine pour soigner et aider les autres ».
Bérénice Nignan
« Venez en médecine que si vous le voulez vraiment. Il ne faut surtout pas s’engager sous la pression des proches, car, ce sont des études longues et très difficiles. À certains moments, l’envie d’abandonner se fera ressentir. La seule chose qui pourra vous retenir, c’est la vocation. Une fois inscrit en faculté de médecine, ne soyez pas paresseux. Les études en médecine nécessitent énormément de travail et de don de soi. Il faudra accepter de faire des compromis pour éviter l’échec. Notre cher maître, feu l’imminent Professeur Ouiminga a dit ceci : bossez jusqu’à ce que mort s’en suive. Je pense que ce conseil résume tout ».
Yasmina Coulibaly
« Il est très important de s’assurer que la médecine est la branche que vous souhaitez faire. Il faut mettre en place un emploi du temps afin de pouvoir consacrer un temps bien défini à chaque matière. Aussi, il faut réviser permanemment les cours, plutôt que de le faire à la derrière minute. Il faut bosser en groupe pour avoir un point de vue différent et faciliter la mémorisation des sujets complexes. Les études en médecine sont éprouvantes. Il faut donc poser des questions aux professeurs et participer activement aux cours. Enfin, il faut éviter de se comparer constamment aux autres. Concentrez-vous sur votre propre progression. Il est très important de prendre du temps pour se reposer, se détendre et dormir suffisamment ».
Fabius Aouanou
« Lorsqu’on arrive en faculté de médecine, certains disent que c’est seulement les deux premières années qui sont difficiles. Il faut faire attention à cette phrase parce qu’elle n’est pas du tout avérée. Les deux premières années sont peut-être des années d’accommodation parce que vous venez d’arriver dans un nouveau système. Mais, il faut savoir que toutes les années sont aussi difficiles. La grosse erreur à faire est de lâcher prise dès qu’on arrive en troisième année en pensant qu’on est déjà médecin. Ce qu’il faut faire, c’est de redoubler d’ardeur tout en sachant bien évidemment que ça ne sera jamais facile jusqu’à la fin des études. A tous ceux qui s’inscrivent en faculté de médecine, il faut travailler trois, quatre ou cinq fois plus que les autres. Lorsqu’on est en session après les évaluations, il ne faut pas se dire que c’est la fin du monde parce que même les meilleurs en médecine vont en session. Ne prenez pas cela comme un échec. La session est une chance pour mieux faire. Aussi, il ne faut pas tomber dans le piège de ceux qui disent qu’on ne vient pas en médecine pour s’amuser. Il ne faut pas se limiter qu’aux études, sinon, on prend le risque d’être surmené et/ou en burn out. Pour avoir un équilibre mental, il faut étudier et se divertir par moment. Enfin, il faut savoir que ce qu’on décide de faire aujourd’hui va impacter la vie professionnelle. Il faut donc travailler d’arrache-pied ».
Samirah Bationo
Anita Zongo (stagiaire)
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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