Des acteurs des chaînes de valeur lait et petits ruminants des régions des Hauts-Bassins et des Cascades ont bénéficié de financements, ce vendredi 9 août 2024 à Bobo-Dioulasso. La cérémonie de remise symbolique des chèques a été présidée par le ministre de l’Agriculture, Ismaël Sombié. Ce financement entre dans le cadre du Programme de développement durable des exploitations pastorales du Sahel (PDPS/Burkina). Un projet qui vise à réduire la pauvreté et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables en milieu rural.
Près d’un milliard et demi de francs CFA, c’est le montant de l’enveloppe financière mobilisée pour soutenir les acteurs des chaînes de valeur lait et petits ruminants au Burkina Faso. Cette initiative est du ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, à travers la mise en œuvre du Programme de développement durable des exploitations pastorales du Sahel (PDPS).
Cette remise de chèques concerne les premiers projets qui ont été validés dans le cadre du programme. Le coût global de cette première phase s’élève à plus de 300 millions de francs CFA. La remise de ce jour a concerné plus spécifiquement les promoteurs des régions des Hauts-Bassins et des Cascades. Pour le coordonnateur national du programme, Amado Ouédraogo, cette initiative du gouvernement vise à accompagner les acteurs de la filière lait et petits ruminants car, dit-il, ce sont des maillons qui sont insuffisamment accompagnés par les institutions financières.
En effet, le secteur agricole en général souffre profondément du manque d’accompagnement par les institutions financières du fait des taux d’intérêt souvent peu supportables. C’est pourquoi la mise à disposition de cette ligne de micro-finance du programme sonne comme une réponse aux multiples plaidoyers des acteurs sur la question du financement du secteur agropastoral au Burkina Faso. Cette initiative témoigne ainsi de la solidarité du ministère aux acteurs du monde rural. « Cette initiative consiste à mettre à leur disposition, selon les principes de la finance islamique, des moyens pour qu’ils puissent développer convenablement leurs activités », a-t-il souligné.
Pour la mise en œuvre de cette composante C du PDPS qui est « Accès au financement islamique et appui au développement du secteur privé », ledit programme a fait appelle à une institution de micro-finance. Il s’agit de FINEC Burkina SA, qui va opérationnaliser cette composante du programme. Toutes ces initiatives entrent dans le cadre de la mise en œuvre de l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 lancée par les plus hautes autorités du Burkina. Ce, en vue de permettre au pays d’atteindre son autosuffisance alimentaire. Pour le ministre délégué chargé des ressources animales, Dr Amadou Dicko, cette initiative témoigne du dynamisme et de l’engagement du ministère pour la souveraineté alimentaire et nutritionnelle.
« L’offensive agropastorale est en marche à travers plusieurs initiatives. Elle a été lancée il y a une année de cela, et les premiers résultats seront très visibles bientôt. Ce matin, nous avons procédé à la remise de chèques aux producteurs des filière lait et petits ruminants. Cela s’inscrit dans le cadre de nos initiatives. Nous voulons faire la promotion des filières lait et petits ruminants en remettant des micro-financements d’une valeur de 1,5 milliard de F CFA aux acteurs. Pour cette première phase, nous avons une enveloppe financière de plus de 300 millions de F CFA. L’objectif, c’est de vraiment renforcer et augmenter la production du lait et de la viande dans certaines régions du pays », a expliqué le ministre délégué.
Il a invité l’ensemble des bénéficiaires à utiliser ces fonds avec efficience afin de pouvoir rembourser les crédits qui leur sont octroyés, pour que ces ressources puissent être aussi un fonds de roulement pour ceux qui viendraient à en avoir besoin. « Dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, il y a un manque criard de financement. Lorsqu’on a un financement de ce type, il faut l’utiliser à bon escient afin que ce fonds puisse atteindre les résultats escomptés et que nous puissions atteindre les objectifs de l’Offensive agropastorale et halieutique qui est en cours », a ajouté Dr Amadou Dicko.
Seydou Soungalo Yaméogo est le directeur général de FINEC Burkina SA. Il a confié que c’est un honneur pour son institution de participer aux côtés du PDPS pour le financement des acteurs de la chaîne de valeur lait et petits ruminants, notamment les producteurs et les transformateurs. « Nous avons la charge de la mise en œuvre du volet micro-crédits, selon les principes de la finance islamique qui sont des principes éthiques issus du Coran et de la charia. Nous avons déployé des agents sur le terrain pour éventuellement participer, avec les acteurs à la base, à la présélection des dossiers dans une démarche participative et transparente. Et ces projets que nous venons de financer ont fait l’objet d’analyse de la conformité de la charia », a-t-il souligné. À l’en croire, après cette remise, la dynamique se poursuivra dans les autres régions de mise en œuvre du programme, notamment dans la Boucle du Mouhoun, le Nord, le Sahel et l’Est, dans les jours à venir.
Pour les bénéficiaires, c’est une action à saluer. Prenant la parole au nom des bénéficiaires de la micro-finance islamique, Ibrahim Sidibé a d’abord exprimé sa joie pour la concrétisation de ce programme qui, dit-il, était tant attendu et rêvé. « Nous en avions longtemps rêvé et même réclamé. Nous sommes donc heureux que notre rêve devienne aujourd’hui une réalité. Et nous voudrions remercier le gouvernement pour les efforts consentis en investissement à notre profit », s’est-il réjoui. Pour lui, ce financement va permettre d’augmenter la production laitière au Burkina, ainsi que l’enrichissement des acteurs de la filière.
Au nom des bénéficiaires, il a pris l’engagement d’assurer la pérennité de ce fonds à travers le respect des délais de remboursement des fonds reçus. « L’heure est aujourd’hui au travail, et nous tenons à vous rassurer de notre dévouement à travailler activement au rayonnement des filières ciblées. Ainsi, nous nous engageons à gérer de façon efficiente les fonds reçus, à respecter les contrats avec l’institution de micro-finance et à travailler à l’atteinte des objectifs de l’offensive agropastorale et halieutique », a rassuré le bénéficiaire.
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents