L’Association des résidents des sections dites “mairies” de la Cité SOCOGIB Nioko 2 (ARESMA) a tenu une conférence de presse ce samedi 27 juillet 2024, dans la capitale burkinabè. L’objectif était d’interpeller la Société de construction et de gestion immobilière du Burkina (SOCOGIB) à assumer ses responsabilités face aux problèmes de non-viabilisation qui affectent leur quotidien. Cette initiative, portée par les membres de l’association, vise aussi à attirer l’attention des autorités compétentes et à susciter une action rapide pour améliorer les conditions de vie des résidents.
Située dans l’arrondissement N°4 de Ouagadougou, la cité SOCOGIB Nioko 2 est habitée par plusieurs centaines de familles qui font face à une absence quasi-totale de services de base, a déploré le secrétaire général de l’ARESMA, Ernest R. Ouédraogo. « Nous vous faisons part du calvaire, de l’injustice, de l’insouciance que nous vivons ici depuis plusieurs années. Malgré nos multiples démarches pacifiques, nous n’avons eu jusqu’à ce jour comme réponse que des promesses non-tenues », regrette pour sa part le président de l’association, Marcelin Z. Zabré.
Le président de l’ARESMA dénonce l’existence d’une « frontière » (imposée par la SOCOGIB) pour « séparer les Burkinabè qui ont droit à la viabilisation, de ceux qui n’ont pas ce droit. »
Si Marcelin Zabré indique que la SOCOGIB, elle-même, a reconnu lors d’une rencontre avec les autorités compétentes (ministère en charge de l’Urbanisme et mairie de l’arrondissement N°4 de Ouagadougou), que la viabilisation du site évoqué relevait de sa responsabilité, il souligne que la société immobilière ne joue pas franc-jeu dans cette affaire.
« Pour rester fidèle à notre ligne de conduite, à savoir celle de la démarche pacifique et responsable, nous avons encore sollicité et obtenu une rencontre le lundi 18 mars 2024 à la mairie de l’arrondissement N°4. L’objet portait toujours sur la viabilisation des sections concernées, avec le président de la délégation spéciale de l’arrondissement, les premiers responsables de la SOCOGIB et le directeur régional de l’urbanisme du Centre. À ladite rencontre, alors que nous avons exprimé notre inquiétude quant au non-respect des engagements, qui fait partie des stratégies de la SOCOGIB pour fuir sa responsabilité en matière de viabilisation de nos sections, il nous a été demandé de faire preuve de patience », a rappelé le président de l’ARESMA.
Il avait aussi été annoncé à cette rencontre qu’un protocole d’accord a été finalisé entre la SOCOGIB et la Direction générale de l’urbanisme, de la viabilisation et de la topographie (DGUVT) pour démarrer les travaux de la voirie dans les sections concernées. Alors qu’on leur a assuré que des engins devraient venir de Banfora pour entamer les travaux dans les trois semaines qui suivaient, rien n’a été véritablement fait jusqu’à ce jour, constate amèrement Marcelin Zabré.
« Du 18 mars 2024 à ce jour 27 juillet 2024, cela fait déjà plus de trois mois d’attente, alors que tous les participants à cette réunion avaient reconnu l’urgence d’ouvrir les voies avant la saison pluvieuse », a-t-il déclaré avec tristesse. En dépit de ces promesses non-tenues, l’ARESMA reste déterminée à obtenir gain de cause. « Nous ne demandons rien de plus que le respect de nos droits fondamentaux en tant que citoyens burkinabè », a conclu M. Zabré.
La lutte pour la viabilisation de la cité SOCOGIB Nioko 2 est loin d’être terminée, mais les résidents gardent l’espoir qu’avec persévérance et solidarité, leur voix sera finalement entendue. D’ici là, l’ARESMA continue de se mobiliser, convaincue que l’union fait la force et que le bien-être des habitants de Nioko 2 mérite une action immédiate et décisive.
Hamed Nanéma
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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