La Direction du partenariat et du suivi des accords internationaux (DPSAI) du ministère de la Justice et des droits humains a tenu un atelier de validation du troisième rapport périodique du Burkina Faso dû au titre de la Convention contre la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, ce mardi 11 juin 2024 à Ouagadougou.

Le Burkina Faso a ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et son protocole facultatif respectivement le 4 janvier 1999 et le 11 février 2010. La ratification de ces instruments traduit la volonté du pays de prendre les mesures appropriées pour prévenir et réprimer les actes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

En application de l’article 19 de cette convention, le Burkina Faso a présenté son deuxième rapport périodique les 13 et 14 novembre 2019 devant le Comité contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. À l’issue de la présentation du rapport, plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit de notre pays qui doit rendre compte de leur mise en œuvre dans un troisième rapport périodique qui sera transmis en 2024.

Selon Harouna Kadio, ce rapport reflète les efforts consentis par le gouvernement et les autres parties prenantes

« Assurer la protection de toutes les personnes »

Le processus d’élaboration et d’adoption du rapport prévoit la soumission du projet de rapport aux acteurs nationaux notamment ceux concernés par la mise en œuvre de la convention en vue de recueillir leurs amendements et contributions. Selon le secrétaire général du ministère en charge des droits humains, Harouna Kadio, le troisième rapport doit rendre compte de la mise en œuvre desdites recommandations et des autres progrès enregistrés depuis la présentation du deuxième rapport en 2019. « L’élaboration d’un tel rapport, en dépit du contexte sécuritaire difficile que traverse notre pays, matérialise l’attachement de notre pays à assumer sa responsabilité en matière de droits humains et assurer la protection de toutes les personnes qui vivent au Burkina Faso », a-t-il insisté.

Le projet de rapport soumis pour la validation a été élaboré, à en croire Harouna Kadio, conformément aux directives relatives à l’établissement des rapports et s’articule autour de trois parties. La première partie fournit des informations sur l’évolution du cadre normatif et institutionnel. La deuxième partie donne des renseignements sur la mise en œuvre des recommandations issues de la présentation du précédent rapport devant le Comité contre la torture. La troisième partie est relative à l’état de la mise en œuvre des dispositions de la Convention.

« Le Burkina Faso est un pays de culture des droits de l’homme »

La validation de ce troisième rapport périodique intervient également dans un contexte où les Forces de défense et de sécurité (FDS) du Burkina Faso sont accusées souvent de commettre des exactions. Présente à cet atelier, la directrice générale des droits humains, Adjaratou Zongo, a rassuré que le Burkina Faso respecte les droits humains.

Pour Adjaratou Zongo, il y a un « suivi régulier du traitement » des allégations

« Ces organisations sont également dans leur rôle parce qu’elles travaillent à interpeller régulièrement l’Etat dans le cadre du renforcement de ses actions en matière de promotion et de protection des droits humains. Mais nous pouvons rassurer l’opinion nationale et internationale que le Burkina Faso est un pays de culture des droits de l’homme. Nous avons un ministère des Droits humains qui travaille régulièrement de concert avec les organisations de la société civile et les autres agences du système des Nations unies à mettre en œuvre un certain nombre d’activités pour assurer la promotion et la protection des droits humains au profit des populations », a-t-elle développé.

Être ferme dans ses engagements

Cet atelier est organisé par le ministère de la Justice et des droits humains, en collaboration avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD). Selon le représentant adjoint résident du PNUD Burkina, Eloi Koudia IV, la lutte contre la torture passe nécessairement par le respect par l’Etat, de ses engagements en la matière et la reddition des comptes vis-à-vis des instances internationales. C’est pourquoi il a félicité le gouvernement pour la soumission de rapports périodiques aux instances onusiennes.

« Il est important de noter que la pratique de la torture se nourrit de notre silence », a déclaré Eloi Koudia IV

« L’élaboration par le Burkina Faso de son troisième rapport dû au titre de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, vient démontrer sa ferme résolution d’être en phase vis-à-vis de ses engagements internationaux malgré la crise que traverse le pays », a-t-il indiqué.

Cet atelier de validation a regroupé 60 acteurs des droits humains issus des départements ministériels, des institutions et des organisations de la société civile ainsi que des représentants des organisations non gouvernementales intervenant dans le domaine des droits de l’homme.

Cryspin Laoundiki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net