Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Babo Pierre Bassinga, s’est rendu à la cour royale du chef de canton de Dédougou ce mercredi 15 mai 2024, journée des coutumes et des traditions. Il était accompagné de leaders religieux et de responsables administratifs locaux. L’autorité régionale y est allée pour traduire sa solidarité et son soutien aux traditionnalistes et coutumiers à l’occasion de cette journée à eux dédiée pour magnifier les valeurs ancestrales.
« L’on a constaté que toutes nos coutumes et toutes nos traditions sont en train de partir. Nos enfants n’auront rien à transmettre à leurs enfants. Il y a une assimilation de nos cultures et de nos traditions par des civilisations étrangères et on est en train de perdre toutes nos valeurs », a déploré Babo Pierre Bassinga. Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun de se réjouir néanmoins du fait que les plus hautes autorités du pays se soient rendues compte de ce danger.
- Un sacrifice de poulet blanc a inauguré la cérémonie
« Elles veulent vraiment corriger ce dérapage pour nous ramener à nos sources à travers la réhabilitation des gardiens des valeurs et des traditions. Et ça, ce sont les coutumiers et les traditionnalistes », a martelé l’hôte du jour du chef de canton. A en l’en croire, l’institution de la journée du 15 mai vise à magnifier le travail des coutumiers et traditionnalistes de la plus basse échelle au plus haut degré.
- Le chef de canton de Dédougou accueillant le gouverneur à son arrivée
Le gouverneur a saisi l’opportunité pour louer les multiples efforts consentis par le chef de canton, de concert avec les notabilités religieuses, pour préserver non seulement la ville de Dédougou, mais aussi la région de la Boucle du Mouhoun. « A côté du travail fait par les forces combattantes sur les théâtres des opérations pour la reconquête du territoire, il y a un travail invisible qui est fait par le chef de canton et les légitimités religieuses », a-t-il informé. Babo Pierre Bassinga de poursuivre que « notre pays a un patrimoine visible et un patrimoine invisible. C’est ce dernier que nous sommes venus magnifier aujourd’hui », a insisté celui qui s’est montré solidaire et disposé à soutenir les initiatives de paix des acteurs traditionnels et coutumiers.
- Sanou Dembélé a plongé le public dans l’histoire du canton de Dédougou
Pour sa part, le chef de canton de Dédougou, Albert Dayo, a laissé entendre que cette journée est une reconnaissance du mérite des coutumiers et des traditionnalistes dans ce qu’ils font pour contribuer à l’œuvre de construction du Burkina Faso. Il a par ailleurs expliqué qu’une série d’activités est au programme pour marquer d’une pierre blanche, au niveau de Dédougou, la première édition de la journée des coutumes et des traditions. En effet, la célébration qui a débuté depuis le mardi 14 mai 2024 à travers une conférence publique s’est poursuivie ce 15 mai avec la cérémonie officielle, mais symbolique. Le chef de canton a fait remarquer que la commémoration va continuer jusqu’au jeudi 16 avec les rituels comme l’adoration de la forge, de l’autel de terre de la ville de Dédougou et notamment du « Do », considéré dans le Bwamu comme « le représentant légitime de Dieu sur terre ».
- Des coutumiers et des traditionnalistes au cours de la cérémonie
La cérémonie a donné lieu à une brève présentation de l’histoire du canton de Dédougou. Il ressort du récit de Sanou Dembélé, l’historien du jour, que douze chefs ont régné sur le canton de Dédougou de 1400 à nos jours. A la différence des chefs de canton qui ont régné après la pénétration coloniale, tous ceux qui ont accédé au trône avant cette période étaient des chefs de terre, a rappelé le directeur provincial en charge de la culture du Mouhoun.
Yacouba SAMA
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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