Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a clos, vendredi 29 mars 2024, la première session ordinaire du comité d’orientation et du suivi de la gratuité des soins et du financement de la santé. Pendant deux jours, les techniciens de cinq département ministériels ont réfléchi à comment rendre plus efficiente la mesure de gratuité, afin de l’étendre à d’autres pathologies.
Après huit ans de mise en œuvre de la mesure de gratuité des soins, le ministère en charge de la Santé et quatre autres départements ministériels ont mis en place un comité, à travers un arrêté conjoint, en vue de rendre la mesure plus efficiente.
Depuis le 28 mars 2024, des dires du coordinateur national de la gratuité des soins au Burkina Faso, Dr Pierre Yaméogo, avec les techniciens des autres départements ministériels, il a été question d’examiner le manuel de procédures, de sorte à identifier là où il y a des acquis et corriger là où il y a des imperfections, pour plus d’efficacité dans la politique de gratuité des soins. « Je peux citer notamment la digitalisation de la facturation individuelle des soins. Parce que, depuis huit ans, on utilise des factures papier. C’est beaucoup plus efficient en utilisant le numérique ; et les études nous montrent que si on atteint un niveau de couverture maximum, on va économiser à l’échelle nationale environ 9 milliards de francs CFA. Cela va nous permettre de regarder encore quels sont les soins qu’on peut ajouter, par exemple les personnes âgées, les maladies chroniques, etc. », a-t-il envisagé.
- Le comité de suivi est composé de plusieurs départements ministériels.
Pour tout ce qui concerne le digital, Dr Yaméogo a indiqué qu’ils tiendront compte de la capacité des infrastructures et aussi du signal de connectivité. Le nouveau logiciel a été testé pendant trois mois dans les districts sanitaires de Tenado et de Ziniaré. En cas d’absence de connectivité, il est possible d’utiliser un « off line » et par la suite aller synchroniser les données là où il y a le réseau. Au niveau du stockage des données, la capacité du Data center a été renforcée. Parce que, a-t-il informé, il y aura en moyenne près 60 000 factures par jour. « Ce qui nous reste, c’est pouvoir le déployer à l’échelle nationale. Nous pensons que d’ici mi-avril 2024, on sera à l’échelle nationale pour le déploiement de cette nouvelle façon de facturer les prestations », a-t-il annoncé.
- D’après Dr Yaméogo, il a été essentiellement question d’examiner le manuel de procédures pour améliorer la politique de gratuité des soins.
De la numérisation des factures
Pour le ministre en charge de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, cette mesure est « extrêmement » importante si bien qu’il faut penser à sa constante amélioration. Alors, au titre de la gratuité des soins, le manuel de procédures qui a fait l’objet de révision se veut dynamique et prend en compte de nouvelles prestations, de nouvelles interventions qui sont mises en œuvre dans le système de santé, notamment le SAMU. « Le manuel veut prendre aussi en compte la coronographie, cette intervention qui permet de déboucher les artères du cœur mais dont l’accessibilité financière n’est pas toujours aisée », a-t-il fait savoir.
- Selon le ministre de la Santé, la nouvelle feuille de route permettra de faire près de 9 milliards d’économie.
Le ministre est aussi revenu sur la digitalisation des factures. À l’en croire, cette digitalisation pourrait contribuer à une baisse drastique de la facture liée à la gratuité des soins. « Depuis qu’elle est mise en œuvre, c’est en moyenne 28 à 30 milliards de francs CFA qui sont dépensés par le budget de l’État pour assurer sa mise en œuvre. Mais avec la mise en œuvre de la feuille électronique des soins, nous escomptons réduire cette facture autour de 20 à 21 milliards. Cela devrait permettre que nous puissions élargir la gamme en matière de gratuité des soins », a-t-il promis.
Il faut rappeler que cette session a été tenue sous le thème : « Reformes structurantes pour le renforcement de l’efficience, l’équité et la transparence de la politique nationale de gratuité des soins et du financement de la santé au Burkina Faso ». Des recommandations, au nombre de onze, ont été formulées sur l’organisation et le fonctionnement de la gratuité des soins. Parmi celles-ci, on peut citer la réalisation d’une étude sur le coût de production réelle des soins dans les formations sanitaires publiques et privées au Burkina Faso ; l’élaboration d’un plan pour l’ajout progressif des prestations dans le panier des soins au Burkina Faso ; la digitalisation des canaux de financement pour plus d’achat stratégique ; la réalisation d’une étude de faisabilité sur la taxe dédiée au secteur de la santé au Burkina Faso.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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